Contexte
Les systèmes de production agroécologiques reposent sur le renforcement des services écosystémiques fournis par la biodiversité, tels que la régulation biologique des bioagresseurs et la pollinisation des cultures. Par exemple, la lutte biologique par conservation et gestion des habitats consiste à favoriser l’abondance, la diversité et l’efficacité des auxiliaires (prédateurs et parasitoïdes) naturellement présents dans l’agroécosystème, en adaptant les techniques dans la parcelle et la gestion des habitats qui l’entourent.
Tout comme les pollinisateurs, les populations d’auxiliaires dépendent étroitement des milieux semi-naturels riches en biodiversité pas ou peu perturbés, tels que les bords de champ. Ces habitats permettent à de nombreux organismes d’y réaliser une partie de leur cycle, de trouver une protection climatique lors des saisons défavorables ou d’y trouver un refuge lors de perturbations dans les parcelles. Ils fournissent aussi des ressources alimentaires supplémentaires et complémentaires par rapport à celles présentes dans les milieux cultivés. Ces habitats ont des effets généralement positifs sur les auxiliaires et les pollinisateurs, mais très variables, et cela ne se traduit pas toujours en un accroissement des services écosystémiques rendus. Cette variabilité peut être notamment attribuée à la composition taxonomique et fonctionnelle de la végétation au sein de ces habitats. En particulier, les ressources florales (nectar et pollen) ont un rôle clé dans la survie, la dispersion et la fécondité des auxiliaires volants et des pollinisateurs. Cependant les méthodes classiques de typologie de la végétation ne permettent pas de prendre en compte les ressources florales, et les relevés botaniques plus précis effectués au sein de quadrats (échantillonnage spatial) ne donnent pas une vision complète des ressources d’une parcelles et de ses abords.
Pour progresser dans une description plus fine de la végétation herbacée, à des échelles spatiales étendues, nous souhaitons explorer l’usage d’une combinaison de méthodes (visuelle, photographie et image de drones), couplés à des algorithmes d’intelligence artificielle, afin de caractériser la composition taxonomique et les propriétés fonctionnelles de la végétation. Plus précisément, nous souhaitons évaluer dans quelle mesure on peut estimer la couverture florale à des échelles spatiales élargies (parcelle, ses abords, petit paysage), et si l’on peut en déduire une quantification de la ressource en nectar et pollen fournies par la végétation herbacée, à mettre en lien avec des mesures de biodiversité et de services.

Objectifs du stage
Le stage a pour objectif de développer une démarche multi-échelles de caractérisation des ressources florales fournies par la végétation herbacée des agroécosystèmes, et de la tester sur un site d’étude. Il s’agira notamment d’explorer différentes méthodes d’acquisition des images, de réfléchir à une stratégie d’échantillonnage, de développer une ou plusieurs méthodes de traitement des images permettant de caractériser la couverture florale, et de comparer les performances des différentes méthodes.

Profil recherché
Stage de fin d’études d’ingénieur ou de master 2. Le (la) stagiaire devra avoir des compétences en analyse d’images avec utilisation d’intelligence artificielle, et avoir des connaissances générales en agronomie et en écologie. Des connaissances sur les stratégies d’échantillonnage de la biodiversité et en botanique seraient appréciées.
Il ou elle devra faire preuve de beaucoup de rigueur, d’autonomie et d’organisation.
Le permis B est nécessaire (déplacements sur le terrain à prévoir).

Encadrement du stage
Ce stage s’insère dans le cadre du projet BIODICAPT (coordonné par l’UMR ABSYS) qui a pour objectif de développer des méthodes de caractérisation de la biodiversité à l’aide d’une diversité de capteurs, déployables à large échelle spatio-temporelle, et des modèles utilisant ces données pour évaluer les services écosystémiques de contrôle biologique et de pollinisation. Il sera encadré par Antoine Gardarin (UMR Agronomie), Jean-Marc Gilliot (UMR EcoSys), Benoit Ricci (UMR ABSYS) et Antoine Cornuéjols (UMR MIA).

Conditions de travail
Le stage est proposé pour une durée de six mois, à partir de janvier 2026.
Indemnisation de stage : 600 € mensuels environ, selon la réglementation en vigueur.
Localisation : UMR Agronomie (INRAE-AgroParisTech), 22, place de l’agronomie, Bâtiment F, 91 123 Palaiseau
Lettre de motivation et CV à envoyer à Antoine Gardarin (antoine.gardarin@inrae.fr), Jean-Marc Gilliot (jean_marc.gilliot@agroparistech.fr) et Benoit Ricci (benoit.ricci@inrae.fr) en précisant vos dates de disponibilité pour le stage.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: antoine.gardarin@inrae.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.