Contexte : Les efflorescences de microalgues benthiques du genre Ostreopsis (dinoflagellés) sont fréquemment associées à des intoxications humaines respiratoires, notamment du fait d’un transfert d’une fraction toxique depuis la colonne d’eau vers l’atmosphère. D’autres voies d’exposition (contacts cutanés et oculaires, ingestion d’eau ou de produits de la mer) sont possibles. Plusieurs intoxications impliquant à chaque fois environ 200 personnes ont eu lieu en Méditerranée ces 20 dernières années.
Avec le réchauffement des eaux marines, l’aire de distribution de plusieurs espèces d’Ostreopsis, s’est récemment étendue vers les zones tempérées des deux hémisphères. Dans le golfe de Gascogne, l’émergence d’Ostreopsis sp.9 (anciennement O cf. siamensis) puis d’Ostreopsis cf. ovata sont à l’origine de plusieurs centaines de cas d’intoxications par an depuis 2021.
Les conditions environnementales du Golfe de Gascogne régulent les efflorescences d’Ostreopsis et influencent la production de toxines de ces microalgues. La température est un paramètre important. Les deux espèces d’Ostreopsis ont des preferenda thermiques différents (Drouet et al., 2024) qui laissent supposer qu’O. sp. 9 devrait se développer avant O. cf. ovata, mais ces résultats ne sont pas en relation avec les observations effectuées au Pays Basque français. Avec les marées et les courants, les températures peuvent varier de 4 à 5 degrés par jour dans les zones de prolifération d’Ostreopsis. Notre hypothèse pour expliquer ce désaccord entre résultats in vitro et observations in situ est que les deux espèces d’Ostreopsis répondent différemment à ces stress thermiques journaliers.
Objectifs du stage : Contrairement aux expériences effectuées par Drouet et al., (2024) où O. sp. 9 et O. cf. ovata avaient été acclimatées pendant plusieurs générations à chaque variation de température, des stress thermiques journaliers plus ou moins intenses seront appliquées aux deux espèces afin de voir leurs impacts sur la croissance, la physiologie et le profil toxinique des cellules. Ces paramètres seront étudiés sur des cultures à différentes phases de croissance. Les résultats seront comparés avec les données environnementales mesurées in situ lors de l’été 2025.
Techniques utilisées :
– Cultures monoclonales (préparation de milieu de culture, repiquage, expérimentation en incubateurs)
– Microscopie optique couplée à un programme d’analyse d’image pour dénombrer les cellules
– Analyses spectrométriques pour le dosage des protéines, des lipides et des glucides
– Chromatographie liquide couplée à de la spectrométrie de masse (UHPLC-HRMS) pour le profil toxinique
– Analyses statistiques multivariées sous R
Profil recherché :
– Étudiant(e) de Master 2 en écologie, écophysiologie des organismes marins ou disciplines proches.
– Compétences de laboratoires solides et attrait pour les expérimentations et la culture de microorganismes
– Curiosité, rigueur, autonomie.
Encadrement et conditions :
– Encadrants : Rodolphe LEMÉE, Professeur Sorbonne Université, Eva TERNON, Chargée de Recherche au CNRS. L’étudiant travaillera le plus souvent avec Dorian DECAMUS, étudiant en seconde année de thèse.
– Lieu : Laboratoire d’Océanographie de Villefranche (LOV), UMR 7093 CNRS-Sorbonne Université
– Durée : 6 mois, à partir de janvier 2026 ; Indemnité : gratification légale
– Perspectives : contribution à un papier scientifique
– Pour postuler, envoyer avant le 30 octobre 2025 un CV et une lettre de motivation, ainsi que vos notes de Licence et de Master 1 à dorian.decamus@imev-mer.fr, eva.ternon@imev-mer.fr et rodolphe.lemee@imev-mer.fr
Référence
Drouet K., Lemée R., Guilloud E., Schmitt S., Laza-Martinez A., Seone S., Boutoute M., Réveillon D., Hervé F., Siano R. et Jauzein C. (2024). Ecophysiological responses of Ostreopsis towards temperature: A case study of benthic HAB facing ocean warming. Harmful Algae 135, 102649. https://doi.org/10.1016/j.hal.2024.102648
Commentaires récents