Contexte :
Dans un contexte de changement climatique où le risque d’incendie des écosystèmes forestiers est en constante augmentation, il apparaît fondamental d’évaluer dans quelle mesure la régénération naturelle peut contribuer à la résilience de ces écosystèmes. La dispersion de graines étant une étape clé dans la régénération forestière (Lortie et al. 2004), il est important de mieux appréhender son fonctionnement. Dans le cadre de la régénération d’écosystèmes forestiers, les grands herbivores telles que les ongulées, sont souvent vus comme une limitation du fait de la pression de consommation qu’ils peuvent exercer sur les arbres en régénération (Runyon et al. 2014, Averett et al. 2017). Cependant ils peuvent également avoir des effets bénéfiques sur le long terme pour régénérer ces écosystèmes (Roney et al. 2015), en favorisant notamment la dispersion des graines et en générant des microhabitats favorables à la germination des graines. De plus, les mammifères carnivores peuvent quant à eux jouer le rôle de « jardiniers » en favorisant la dispersion d’espèces compagnes du sous-bois (Herrera 1989) qui pourront ensuite faciliter l’installation de plantules d’arbres (Gomez-Aparicio et al. 2004). L’endozoochorie, c’est-à-dire le transport de graines via le tube digestif des animaux, permet leur dispersion sur de longues distances (Higgins et al. 2003) et peut ainsi favoriser la recolonisation des milieux incendiés, y compris ceux éloignés des zones sources. Par conséquent, la dispersion de graines par la faune sauvage peut être envisagée comme un facteur de la résilience des écosystèmes post-perturbation (Genes & Dirzo 2022).
Ce projet de recherche cherche à répondre à trois questions :
1. Quelles sont les espèces végétales et animales impliquées dans la dispersion des graines par endozoochorie post-incendie ?
2. Quelle est l’influence du contexte paysager sur le mécanisme de dispersion de graines ?
3. Quels sont les traits fonctionnels des espèces jouant un rôle clé dans la dispersion des graines ?

Pour répondre à ces questions, un dispositif expérimental a été mis en place depuis Juin 2025, sur lequel l’étudiant s’appuiera. Le terrain consiste en une récolte mensuelle de fèces de mammifères le long de transects situés en zones brûlées et non brûlées, à La Teste-de-Buch et à Hostens. Au laboratoire, un prélèvement ADN est réalisé sur chaque échantillon afin de déterminer l’identité du vecteur. Les fèces sont ensuite lavées au tamis pour concentrer les graines, qui sont mises à germer en serre dans des pots remplis de substrat. Une fois les graines germées et les plantules suffisamment développées, elles sont comptées et identifiées à l’aide de flores, permettant ainsi de constituer une base de données reliant plantes et animaux.

Mission du stagiaire :
Le stagiaire aura pour mission de trier et d’identifier sous loupe binoculaire des graines extraites des fèces récoltées sur le terrain.
Il pourra en plus participer en collaboration avec les membres du projet au travail de collecte sur le terrain ainsi qu’à l’analyse des échantillons en laboratoire :

Description de la mission principale :
• Récupération de la couche superficielle du substrat des pots en serre.
• Tri sous loupe binoculaire du substrat à la recherche de graines n’ayant pas germées (non viables ou en dormance).
• Tri sous loupe binoculaire de fèces (renard et lagomorphes) à la recherche de graines à identifier et compter.
• Identification des graines récoltées sous loupe binoculaire grâce à des clés de détermination et/ou des équipements spécialisés (banque de graines physiques ou virtuelles).
• Test de viabilité des graines avec un test au tétrazolium.

Description des missions secondaires :
• Collecte de fèces de mammifères dans des zones brûlées et non brûlées le long de transects (3 jours/mois).
• Prélèvement ADN sur les fèces.
• Nettoyage et tri des fèces.
• Suivi et identification des germinations et plantules en serre.

L’étudiant.e sera amené.e à gérer une collection d’échantillons et une base de données : organisation, patience et rigueur seront de mise !
De plus l’étudiant passera de nombreuses heures en laboratoire à observer sous loupe binoculaire des échantillons, un gout pour le travail de laboratoire est recommandé.

Profil recherché :
• Bac +2 à +5. Formation en biologie, écologie ou similaire.
• Goût pour le travail en laboratoire et de terrain
Intérêts : observation sous loupe binoculaire, utilisation de clé de détermination, botanique
Savoir être : Rigueur scientifique, autonomie, patience, organisation, communication, travail d’équipe

Conditions de travail :
Durée : 2 mois.
Date de début : Flexibles, entre novembre 2025 et novembre 2026.
Localisation : Laboratoire BIOGECO, Bâtiment B2, Allée Geoffroy St-Hilaire 33615 PESSAC
Encadrement : Capucine Bouflet (Doctorante Inrae), Soizig Le-Stradic (Chargée de recherche) et Maya Gonzalez (Enseignante-Chercheuse).
Convention de stage obligatoire.

Contact :
Les candidatures (CV + lettre de motivation) sont à adresser par mail à Capucine Bouflet : Capucine.bouflet@u-bordeaux.fr, soizig.le-stradic@inrae.fr, maya.gonzalez@agro-bordeaux.fr

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: capucine.bouflet@u-bordeaux.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.