STAGE DE MASTER INGENIEUR.E DE RECHERCHE EN ECOLOGIE/GEOGRAPHIE –
CREATION D’UN ATLAS DES MARES POTENTIELLES D’ÎLE-DE-FRANCE
La Société Nationale de Protection de la Nature est une association de recherche scientifique
et de conservation de la nature. Dans le cadre de son pôle recherche-action, elle développe des
programmes scientifiques nationaux à l’interface entre la recherche et l’expertise naturaliste et
entre la science et la société. Les thématiques de recherche concernent l’anticipation et
l’intégration des impacts du changement climatique et des autres enjeux environnementaux
dans la protection des zones humides et des forêts de France. Ces recherches se basent sur la
co-construction et l’implication des parties prenantes dans les actions de protection, de
restauration et de création de milieux naturels.
Site internet : www.snpn.fr
CADRE DE LA DEMARCHE
Les mares comme objets d’études
Naturelles ou artificielles, les mares sont des zones humides aux caractéristiques particulières
indispensables pour de nombreuses espèces de faune et de flore (Indermuehle et al., 2008).
Celles-ci y trouvent un lieu de reproduction, une réserve alimentaire, un abri ou un refuge
dans un contexte actuel difficile lié en particulier aux pratiques agricoles et à la destruction
des habitats (Beebee, 1992 ; Oertli et al., 2005). Les mares présentent un intérêt écologique
majeur dans un contexte de disparition et de dégradation des zones humides. Pourtant, 90%
des mares auraient disparu en France depuis le siècle dernier (SNPN & CAUE-IDF, 2016). La
majorité des mares encore existantes sont également en mauvais état de conservation.
Malgré ce constat, il n’existe aucune mesure de protection spécifique aux mares à l’échelle
nationale (Palau Daval, 2019).
Elles sont également de véritables puits de carbone. « L’assimilation du carbone par les
mares est une des plus élevées tous écosystèmes confondus, avec une estimation moyenne de
1000 kg de carbone/an pour une mare de 500 m². A l’échelle mondiale, les mares de ferme à
elles seules séquestrent probablement plus de carbone que les océans. En bon état de
conservation, les mares pourraient être les écosystèmes les plus importants pour la
séquestration du carbone. Il est donc crucial de tenir compte du rôle d’atténuation des
mares » (Pronost, 2019).
La densité des mares, leur connectivité ainsi que leur bon état de conservation en réseau,
conditionnent leur rôle dans l’adaptation des espèces en réponse au changement climatique.
Polyvalentes, simples à mettre en œuvre et efficaces, ce sont ainsi de véritables outils, des
solutions fondées sur la nature pour la protection de la biodiversité. À l’échelle nationale, les
mares sont les zones humides les plus présentes sur le territoire métropolitain mais aussi les
plus fragiles et menacées. Dans ce contexte, les actions de création et restauration de mares
sont un des leviers indispensables pour protéger la biodiversité des zones humides.
Détection des mares potentielles
Face à ce constat, la SNPN développe un programme d’actions de protection, de restauration
et de création de réseaux de mares (2023-2028). L’un des axes de ce programme consiste à
créer une méthodologie d’analyse pour constituer une carte de zones à enjeux prioritaires
d’actions de restauration et de création de réseaux de mares. Pour cela, il est nécessaire de
modéliser l’effet de variables environnementales telles que le climat ou l’occupation des sols
sur la présence d’espèces cibles des mares, c’est-à-dire comprendre leur niche écologique
(Guisan et al., 2017). De nombreuses données environnementales sont disponibles mais il
n’existe pas de carte exhaustive et fiable des mares en France métropolitaine. Ces dernières
en réseaux sont néanmoins cruciales par exemple pour la connectivité des populations
d’amphibiens (Ribeiro et al., 2011).
La détection de mares est un enjeu non seulement pour des raisons de biodiversité
(Hofmeister et al., 2022), mais aussi pour les questions d’accès à l’eau (Bie et al., 2020), ou
de gestion de la malaria (Ovakoglou et al., 2021). Pour ces raisons, de nombreux travaux de
recherche ont été réalisés à partir de données variées : photographies aériennes (Previant &
Nagel, 2016), radar (Bourgeau-Chavez et al., 2016), infra-rouges (Soti et al., 2009),
topographiques (Cormier et al., 2013) ou végétales (Marechal et al., 2008). Le croisement de
ces différentes sources d’information peut conduire aux meilleurs résultats de détection des
mares (Hofmeister et al., 2022).
La problématique de recherche portera donc sur l’établissement d’un atlas des mares
potentielles à fine échelle à partir de données indirectes à plus large échelle. Plus
spécifiquement, les méthodes utilisées seront la classification supervisée, éventuellement
précédée d’une analyse en composantes principales.
ENCADREMENT
L’UMR PASSAGES-CNRS et le pôle national recherche-action de la Société Nationale de
Protection de la Nature (SNPN) propose un projet de stage de Master de recherche en
géographie et écologie. Le stage sera co-encadré entre l’UMR PASSAGES et la SNPN. Il.elle
participera à la création d’un atlas des mares potentielles de France métropolitaine.
Les missions du poste
Le.a stagiaire aura pour missions :
Etat de l’art sur la cartographie et détection des mares
– Mares répertoriées en France : vues, potentielles
– Méthodologies utilisées pour l’identification des mares potentielles
– Méthodologies de télédétection des zones humides et plans d’eau
Collecte et gestion de données
– Récupération des données disponibles d’occupation des sols, de photographies aériennes,
satellitaires et des localisations de mares
– Préparation des données récoltées pour les analyses
Mise en place d’une méthode de détection des mares potentielles
– Développement d’un modèle de classification qui prédit la présence d’une mare à partir de
données satellitaires
Evaluation de la méthode
– Confrontation des résultats du modèle avec les données de mares localisées sur un territoire
d’étude
– Confrontation des résultats avec l’avis d’experts naturalistes du territoire
Le développement d’outils d’aide à la décision
– Participation aux réflexions d’intégration de la carte des mares potentielles dans les modèles
de répartition actuelle et future des espèces spécifiques aux mares
CONNAISSANCES ET COMPÉTENCES REQUISES
– Profil souhaité : étudiant.e de Master 1 ou Master 2 en géographie/écologie,
– Connaissances et pratique de la SIG (Système d’Information Géographique) type QGIS,
télédétection,
– Connaissances des outils de classification supervisée et non supervisée,
– Fort intérêt pour l’innovation dans le cadre de travaux à l’interface entre l’expertise
naturaliste et la recherche,
– Connaissances de base appréciées sur les outils bibliographique (logiciel Zotero),
– Pratique courante de l’anglais (lu, écrit, parlé),
– Qualités requises : rigueur, autonomie, aptitude à travailler dans une équipe
interdisciplinaire, qualité rédactionnelle.
MODALITES
– Stage de 5-6 mois,
– Gratification de stage,
– Le stage pourra être basé soit à la Maison des Suds à Pessac (Université Bordeaux
Montaigne), soit au siège de la SNPN au 44 rue d’Alésia 75014 Paris.
– Période souhaitée février à juillet 2025
CV, lettre de motivation à envoyer à Laurent Couderchet, Professeur de l’Université Bordeaux
Montaigne laurent.couderchet@u-bordeaux-montaigne.fr ; Fanny Mallard, Directrice
scientifique à la SNPN fanny.mallard@snpn.fr et Félix Geoffroy, Chargé de recherche à la
SNPN felix.geoffroy@snpn.fr avec en objet de l’email « Candidature au stage en écologie et
géographie »
REFERENCES
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