Contexte et sujet proposé :
Pratiquement tous les pays du monde sont aujourd’hui directement, ou indirectement, touchés par les proliférations de microalgues toxiques. Ces efflorescences algales nuisibles, peuvent tuer les organismes marins et même être mortelles pour l’homme. En contaminant les produits de la mer, l’air et les eaux de baignade, elles menacent les pêches, les fermes aquacoles, le tourisme et la santé humaine, et causent des pertes économiques importantes. Avec la croissance de la population côtière et l’augmentation des productions aquacoles pour répondre à une demande toujours plus grande de produits de la mer, le nombre d’événements associés aux proliférations d’algues toxiques augmente dans le monde.
En méditerranée, les efflorescences algales nuisibles (HABs) ont augmenté au cours des 30 dernières années (Hallegraeff et al, 2021), et celles dans les systèmes benthiques sont particulièrement préoccupantes. Elles concernent principalement l’espèce toxique Ostreopsis cf. ovata qui réapparaît chaque année, couvrant les communautés macroalgales des rivages rocheux et évoluant sous forme d’agrégats flottants mucilagineux qui peuvent entraîner des mortalités massives d’organismes marins et des maladies humaines par contact cutané et inhalation d’aérosols. De tels événements se produisent maintenant aussi sur la côte Atlantique française où elles ont conduit en 2021 à la fermeture de plages et à 800 cas avérés d’intoxication pendant la haute saison touristique. Les espèces du genre Ostreopsis produisent des toxines appartenant au groupe de la palytoxine (PLTX), une toxine initialement identifiée dans le corail mou Palythoa toxica du pacifique. La palytoxine se fixe à la pompe Na+-K+ ATPase, la transformant temporairement en un canal cationique non sélectif. Sur des cultures cellulaires, l’interaction de la PLTX avec la Na+/K+-ATPase entraîne un efflux de K+ et un influx de Na+, provoquant une dépolarisation des cellules suivie d’un influx de Ca2+, ce qui conduit finalement à la lyse cellulaire.
Dans l’environnement, les toxines du groupe de la PLTX produites par Ostreopsis peuvent être transmises aux invertébrés benthiques (Faimali et al., 2012), et par la suite entraîner une contamination des niveaux trophiques supérieurs. Ces biotoxines constituent donc une menace potentielle d’intoxication alimentaire lors de la consommation de produits de la mer. Comprendre ce transfert trophique constitue un enjeu majeur pour la santé environnementale et humaine, et c’est précisément l’objectif de ce projet de stage.

Activités proposées
Ce stage vise à évaluer les niveaux de contamination d’invertébrés marins benthiques prélevés lors d’une prolifération massive d’Ostreopsis. Les toxines de la famille PLTX seront isolées puis quantifiées à l’aide de bioessais sur lignées cellulaires (Ledreux et al., 2009). Le stage comprend donc une composante de chimie (extraction des toxines, évaluation d’effet matrice, détermination de limite de détection etc.), une composante toxicologique (travail en condition stérile, culture de cellules pour l’évaluation de la toxicité) et écotoxicologique (évaluation du transfert trophique dans les communautés benthiques)

Profil candidat :
M2 en toxicologie/écotoxicologie ou dernière année école d’ingénieur en toxicologie/écotoxicologie

Compétences et qualités recherchées :
– Goût pour le travail en laboratoire
– Expérience de travail en condition microbiologique
– Connaissances en écotoxicologie et/ou biochimie et/ou biologie cellulaire
– Connaissances en statistiques sur R
– Qualités rédactionnelles
– Rigueur scientifique et sens de l’organisation
– Apprécier le travail en équipe

Dates de stage :
6 mois à partir de Janvier-Février 2025

Laboratoires d’accueil :
Le laboratoire de rattachement sera le laboratoire ECOSEAS de l’Université Côte d’Azur, des déplacements seront à prévoir dans d’autres laboratoires de l’Université Côte d’Azur : Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (IRCAN) et Institut de Chimie de Nice (ICN).

Laboratoire ECOSEAS
Campus Sciences, Parc Valrose
28 avenue Valrose
06108 Nice Cedex 2

Le laboratoire ECOSEAS est spécialisé en écologie marine et en écotoxicologie. La plupart des travaux de recherche sont menés en mer Méditerranée et portent sur des questions théoriques (fonctionnement des écosystèmes, biologie et écologie des espèces et des communautés ; changements bioécologiques sous l’influence du changement global) et appliquées (conservation et évaluation à l’échelle de l’écosystème ; réserves marines ; gestion des activités humaines dans les zones côtières ; pêche durable ; biosurveillance écotoxicologique).

Encadrement :
Maîtresse de stage : Pr. Marie-Yasmine DECHRAOUI BOTTEIN (ECOSEAS, Université Côte d’Azur
Co-encadrants : Dr. Mohamed MEHIRI (ICN, Université Côte d’Azur), Dr. Maeva DUFFIES (IRCAN, Université Côte d’Azur), Dr. Gilles PAGES (IRCAN, Université Côte d’Azur)

Pour postuler, merci d’envoyer votre candidature avant le 31 octobre 2024 (CV, lettre de motivation, et éventuelles lettres de recommandation), à Marie-Yasmine DECHRAOUI BOTTEIN et Guillaume BARNOUIN : marie-yasmine.bottein@univ-cotedazur.fr et guillaume.barnouin@etu.univ-cotedazur.fr avec pour objet « Candidature stage BENTOX 2025 »

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: guillaume.barnouin@etu.univ-cotedazur.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.