La Société Française d’Ecologie et d’Evolution (SFE2) vous propose ce Regard de Philippe Gourdain, écologue, sur l’écobuage et autres brulages pastoraux.
MERCI DE PARTICIPER à ces regards et débats sur la biodiversité en postant vos commentaires et questions sur les forums de discussion qui suivent les articles; les auteurs vous répondront.
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Ecobuage et autres brûlages pastoraux :
des pratiques écologiques ?
Philippe Gourdain
Ecologue, Unité PatriNat (OFB-CNRS-MNHN-IRD), Centre d’expertise et de données sur la nature, Campus Muséum Brunoy (philippe.gourdain@mnhn.fr )
Regard édité par Léa Beaumelle
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Mots clefs : écobuage, brûlage pastoral, brûlage dirigé, sols, biodiversité, landes,
gestion des milieux naturels, pratiques agricoles, qualité de l’air.
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- Introduction
- Description des pratiques
- Effets généraux sur les paramètres biotiques et abiotiques
- Effets sur les sols
- Effets sur la biodiversité épigée
- Effets sur la qualité de l’air
- Pour conclure
- Remerciements
- Bibliographie
- Sitographie
- Forum de discussion
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Introduction
On pourrait penser que tout a été écrit sur les effets du feu sur la biodiversité et que le sujet est clos désormais. De très bonnes synthèses ont déjà été réalisées sur ce point, même si elles datent parfois un peu (voir par exemple l’ouvrage des Écologistes de l’Euzière. Collectif. 2006). Pourtant, à l’aune de changements majeurs, réchauffement climatique global, et changements d’affectation des terres, la question mérite d’être révisée. Par exemple, les projections montrent une augmentation très importante du danger dans les zones déjà concernées par les incendies de forêt, en particulier la Méditerranée (Fargeon H. 2019).
Ecobuage et autres brûlages dirigés prennent dans tout cela une place particulière.
L’écobuage est une technique agricole ancestrale de débroussaillement par le feu tandis que l’on parle dans un cadre plus large de brûlage dirigé lorsqu’il y a un objectif de détruire par le feu la végétation d’un habitat (herbes, broussailles, litières, rémanents de coupes, etc.) L’usage du feu est alors assumé, en vue de maintenir des espaces « ouverts », espaces qui seraient favorable à la fois au maintien d’activités pastorales, mais également à l’expression d’une biodiversité singulière. Qu’en est-il réellement ? L’usage du feu pour favoriser des activités pastorales, n’est pas un sujet nouveau (Dumez R. 2010). Depuis des millénaires l’être humain utilise le feu à cette fin. L’objectif étant in fine de conserver des conditions favorables pour les activités pastorales : végétations essentiellement herbacées, forte productivité des milieux, amélioration globale de la qualité de la ressource fourragère, etc. Toutefois, la maitrise du feu reste un sujet d’actualité et pour lequel des incertitudes persistent quant aux effets sur la biodiversité des milieux concernés.
En France, cette pratique est employée dans de nombreux départements, notamment de la moitié sud. L’ouverture des parcelles conditionne d’ailleurs l’obtention par leurs propriétaires ou locataires, d’aides de la PAC (Politique Agricole Commune) et de MAEC (Mesures agro-environnementales et climatiques).
La question de l’usage du feu est moins simple et moins binaire qu’elle n’y parait. Il n’est pas question ici d’être « pour » ou « contre » les pratiques de brûlage dirigé ou d’écobuage) mais de tenter d’analyser si leur mise en œuvre est globalement réalisée ou pas dans de bonnes conditions du point de vue écologique, sanitaire et sécuritaire. De la même manière, il n’est pas question de tenir des discours simplistes, encore trop souvent lus et entendus dans les médias, selon lesquels entretenir des espaces ouverts serait forcément « bon » pour la biodiversité. A l’inverse l’objectif n’est pas de diaboliser de façon systématique l’usage de ces pratiques. Il faut par contre reconnaître que les enjeux derrière cette question portent sur de nombreux aspects : la santé (quels effets sur la qualité de l’air ?), la sécurité publique (risque de perte de contrôle du feu), l’organisation des politiques agricoles (conditionnalité du versement des aides PAC et MAEC), la préservation de la biodiversité (effets des incendies en fonction des conditions locales), mais aussi la pérennité des pratiques pastorales elles-mêmes (effet des écobuages sur la trajectoire évolutive des milieux mis à feu).
Le feu fascine autant qu’il est craint. Son usage peut « rendre des services », mais aussi conduire à des évènements de nature catastrophique. Les incendies de grande ampleur qui ont touchés le sud de la France en 2021 et 2022 (Plaine des Maures, Gironde, etc.), et plus généralement le bassin méditerranéen ces dernières années (y compris en 2023), démontrent à quel point les incidences d’un feu non maitrisé peuvent être importantes, avec des risques d’atteintes réels aux biens et aux personnes (voir par exemple Garrouste R. 2021 ; CEN PACA, 2021 ; Wikipédia, article en ligne dédié aux feux de forêts en Gironde. 2023). Si ces risques concernaient majoritairement le sud de la France il y a encore quelques décennies, les conditions climatiques de ces dernières années changent la donne et des incendies de grande ampleur ont par exemple parcouru les Monts d’Arrée (Finistère) sur plus de 2000 ha en 2022 (cf. Département du Finistère. 2023).
Bien sûr, ces événements sont moins souvent liés à un usage mal maîtrisé qu’à des propagations accidentelles ou parfois criminelles du feu. Il n’empêche que les écobuages peuvent aussi conduire à des débordements, nous allons illustrer ici quelques exemples.
Les effets du feu sur la biodiversité des milieux concernés sont évidemment dépendants de multiples facteurs sur lesquels nous reviendrons régulièrement dans cet article : fréquence des mises à feu, durée et intensité du feu, superficies concernées, période de l’année, localisation géographique, épaisseur des sols, topographie, végétations concernées, etc. Pour mieux comprendre les effets, mais aussi pour contribuer à un meilleur encadrement de cette pratique, des expérimentations et des suivis scientifiques mériteraient d’être déployés, d’autant que le réchauffement climatique change la donne sur les conditions environnementales actuelles et à venir. Cet article se propose d’analyser la pratique des écobuages / brûlages pastoraux dans le contexte français avec un focus sur le territoire ardéchois.
Description des pratiques
Historiquement, l’écobuage est une technique agricole ancienne qui consiste à arracher la végétation et la couche superficielle de l’humus, à incinérer ces éléments en petits tas, puis à épandre les cendres sur le terrain afin de l’enrichir en éléments nutritifs (d’après Préfecture des Hautes-Pyrénées, 2024). Aujourd’hui cette pratique a été largement remplacée par les feux pastoraux dirigés. Ces changements dans la pratique de l’écobuage ne sont pas anodins pour la biodiversité puisque l’arrachage de la végétation en vue d’un brûlage en tas localisés sur des placettes dédiées devait permettre la préservation de nombres d’espèces de l’entomofauned’insectes sous forme de larves ou d’œufs dans les sols et les végétations résiduelles. Compte-tenu du travail préalable que demandait l’arrachage puis la mise en tas des végétaux, les surfaces concernées par ce mode de gestion devaient être également réduites par rapport aux surfaces faisant aujourd’hui l’objet de brûlages dirigés.
A la différence de l’écobuage, la technique de brûlage dirigé consiste à entretenir et régénérer des pâturages déjà existants. Elle utilise le feu courant sur un espace défini et concerne uniquement la partie aérienne de la végétation. Mais les deux termes ont tendance aujourd’hui à être utilisés indistinctement pour parler en fait davantage de brûlages pastoraux.
Les deux techniques peuvent être conduite sur des milieux de lande (cf. Figure 2), de prairie, ou pâture. Pour le brûlage dirigé la durée de rotation varie généralement de 10 à 20 ans. L’objectif de cette technique est d’assurer le maintien de milieux ouverts mais aussi d’apporter « des éléments nutritifs et fertiliser les sols de piètre valeur agronomique » (Portères R., 1972.). En France, la technique est majoritairement employée dans le cadre du pastoralisme et l’on parle alors de brûlage pastoral ou improprement d’écobuage (Ribet et al. 2018).
La technique est d’autant plus employée pour « entretenir » des espaces pastoraux dans des terrains accidentés (cf. la Figure 3) qu’elle est, en principe, économiquement peu coûteuse pour l’usager.
Dans une acception plus large, on parle également de brûlage dirigé lorsque l’objectif visé est de « détruire par le feu des herbes, broussailles, litières, rémanents de coupe (dispersés), branchages, bois morts, sujets d’essence forestière ou autres lorsqu’ils présentent de façon durable un caractère dominé et dépérissant, dont le maintien est de nature à favoriser la propagation des incendies » (article R. 321-33 du code forestier). Il s’agit dans ce cas d’opérations de brûlages menées par des équipes d’interventions institutionnelles (pompiers / SDIS) dans un but de défense forestière contre les incendies (DFCI).
Dans cet article, nous nous intéresserons plus particulièrement aux brûlages pastoraux qui représentent les cas de figures les plus fréquents d’usage du feu en France.
EnDans tous les cas, il est fondamental, pour comprendre les effets potentiels de ces techniques, de détailler quelles sont leurs conditions de réalisation de ces dernières : période de l’année concernée, végétations visées, fréquence de rotation, surfaces visées, etc. En fonction de ces conditions, les effets sur les sols et la biodiversité peuvent être très importants ou au contraire mineurs (Conseil Scientifique du PNR des Pyrénées Ariégeoises, 2019 ; Fernandes P.M. & Loureiro C. 2010 ; Alexander M.E. & Thomas D.A. 2006).
Effets généraux sur les paramètres biotiques et abiotiques
Le brûlage dirigé peut impacter différents compartiments des écosystèmes (Conseil Scientifique du PNR des Pyrénées Ariègeoises, 2019 ; Rigolot E. et Lambert B. 1998), notamment affecter les propriétés physiques et chimiques du sol, mais aussi affecter la biodiversité dans les sols (microorganismes, champignons) et au-dessus du sol (végétaux, invertébrés, vertébrés).
L’impact du brûlage sur les sols et la biodiversité dépend de nombreux paramètres (Guénon R., 2010). Rigolot et Lambert (1998) ont par exemple bien décrit les effets sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols en fonction des températures enregistrées. Le schéma suivant (Figure 4), adapté de leur publication, résume bien ces effets :
La sévérité des incendies décrit comment l’intensité des feux affecte le fonctionnement des écosystèmes dans un espace qui a été brûlé. La sévérité dépend de la quantité, la nature et l’humidité des combustibles morts et vivants. Il existe des indices comme le Normalized Burn Ratio (Keeley, J. E. 2009) pour définir l’intensité et la sévérité des incendies sur des grandes superficies, notamment par interprétation d’images satellites (cf. par exemple Caspard M. et Yésou H. 2022). En fonction de l’indice de sévérité, des effets variés peuvent être observés sur les qualités chimiques et microbiologiques des sols. Ainsi les incendies ont souvent un effet direct sur les végétations mais ils peuvent également perturber les sols.
La vitesse du vent et la topographie du site sont aussi des paramètres qui peuvent influer grandement sur les effets du feu. De la vitesse du vent dépend en partie la vitesse de propagation d’un feu (Santoni et al. 2018). La topographie influence également la direction et la vitesse de propagation (Figure 5). Lorsqu’un feu brûle en remontant une pente, le combustible est plus facilement réchauffé, ce qui signifie qu’il brûlera plus rapidement en remontant qu’en descendant une pente. L’exposition des pentes a aussi un effet sur le comportement du feu. Les pentes orientées vers le sud sont exposées plus longtemps au soleil, ce qui rend les combustibles plus chaud et sec et donc plus facile à brûler (d’après https://www.ontario.ca/fr/page/comportement-des-feux-de-foret).
Autre point fondamental à intégrer dans le questionnement : la fréquence des feux en un endroit donné, qu’ils soient volontaires ou non. Ainsi, pour le cas des forêts méditerranéennes, Vennetier et al. (2008) analysent que dans le massif des Maures « l’absence de feux durant 150 à 200 ans permet une spectaculaire remontée biologique et du potentiel de l’écosystème, marquée par la reconstitution d’un stock significatif de carbone dans les horizons superficiels du sol (0 à 15 cm) et une modification importante de la structure et composition floristique. » En clair, moins les feux sont fréquents, plus la diversité biologique et les interactions biotiques sont importantes.
Pour comprendre les effets du brûlage pastoral sur la biodiversité et les sols, il est important de raisonner en termes de trajectoire évolutive des milieux concernés par les mises à feu. Si le feu est encore perçu comme un évènement de type « catastrophique », il est toutefois nécessaire d’observer quelles sont les capacités de résilience des milieux et de la biodiversité qu’ils hébergent post-incendie à T+ 6 mois, 2 ans, 5 ans, etc. Ces trajectoires évolutives sont très bien décrites dans l’ouvrage des Ecologistes de l’Euzière (collectif., 2006). Ainsi, dans le cas d’usages agro-pastoraux, en fonction de la fréquence des mises à feu, les milieux peuvent évoluer, en contexte méditerranéen, vers des pelouses à brachypode de Phénicie, vers des garrigues à thym et à lavande aspic, vers des garrigues de cades ou de genêt d’Espagne, des garrigues à chêne kermès, des pelouses à brachypode rameux (conditions favorables pour le pastoralisme), etc. Les trajectoires évolutives peuvent être « bloquées » à ces stades par les mises à feu régulières pour les intérêts pastoraux.
Dans le contexte ardéchois, l’usage du feu est fréquent sur les milieux de landes dont on distingue quatre types : la lande à genêt purgatif, la lande à genêt à balais, la lande à bruyère et genêts et la lande à fougère. Ces végétations dominent les crêtes et s’avèrent rares à l’échelle nationale, notamment pour les landes à genêt purgatif (e.g. Pascault et Martineau, 2010). Ces mêmes auteurs analysent pour la lande à genêt purgatif, qu’en l’absence de perturbations du milieu (incendie, broyage, brûlage dirigé, pâturage) l’évolution des formations est lente notamment pour les plus denses, « plus ou moins bloquées pendant une cinquantaine d’années. Ensuite, le dépérissement d’individus de genêt purgatif permet l’installation des ligneux (pins, sorbiers, …). »
On comprend alors la motivation de certains éleveurs à utiliser le feu pour diriger la lande vers une évolution régressive. Sauf que « pour la lande à genêt purgatif et la lande à bruyère et genêts, l’évolution régressive, notamment par brûlage dirigé répété, a souvent pour conséquence de densifier les communautés et d’en bloquer la dynamique. On assiste même parfois à l’évolution de la lande à genêt purgatif vers une lande à fougère aigle. » (Pascault et Martineau, op. cit.). De fait, selon le type de végétation initialement présents et la fréquence des brûlages dirigés, les milieux naturels vont évoluer vers différentes trajectoires. Cet aspect est très important à prendre en compte pour répondre aux objectifs visés, que ce soit d’un point de vue pastoral ou du point de vue de la préservation de certains enjeux de biodiversité.
Comme évoqué précédemment, les relevés satellites permettent aujourd’hui de collecter des données intéressantes sur la nature des incendies : ampleur, sévérité, espaces touchés par le feu ; mais aussi de mieux comprendre les trajectoires évolutives des milieux post-incendies (voir par exemple Alcaras et al. 2022 ; Al-hasn R. & Almuhammad R. 2022). En tout état de cause, un usage du feu inapproprié (fréquences trop rapprochées, forte sévérité de l’incendie et du risque d’érosion des sols, etc.) peut aussi conduire à une évolution des milieux vers des trajectoires peu favorables au pastoralisme lui-même. Ainsi, Guénon R. (2010) analyse très bien le fait que les plantes de la famille des fabacées sont souvent favorisées par les incendies répétés. Parmi ces espèces, on rencontre notamment les genêts, végétations qui sont souvent à l’origine des « écobuages » puisqu’ils sont accusés de refermer les milieux.
Les conséquences écologiques des brûlages sont donc hautement dépendantes des contextes (topographie, qualité des milieux naturels avant mise à feu, quantité et qualité des combustibles). Cela implique une nécessaire maitrise des techniques d’écobuages / brûlages dirigés, et une analyse préalable du contexte. Alexander M.E & Thomas D.A. (2006) rappellent que le brûlage dirigé doit être opéré avec des compétences spécifiques, dans des conditions météorologiques très particulières, sur un espace bien défini et dans le but d’obtenir des résultats précis.
Il est indispensable de planifier les travaux de brûlage dirigé pour une mise en sécurité des personnes, des biens et des espaces limitrophes, en particulier des espaces forestiers (Coste et al. 2013). Des formations au brûlage dirigé existent et doivent permettre d’acquérir les connaissances nécessaires des milieux, d’utiliser convenablement le matériel d’allumage et d’extinction, de mettre en œuvre les techniques d’allumage tout en respectant les règles de sécurité. La première étape d’une opération de brûlage concerne la préparation du terrain. L’apprenant doit être capable d’apprécier les travaux préparatoires à effectuer avant le chantier (mise en place de coupe-feu, etc.), de les qualifier et de les dimensionner, en vue d’effectuer le brûlage dirigé dans de bonnes conditions et en toute sécurité. Ces formations permettent également de définir dans quel contexte souhaitable le chantier devra être réalisé : conditions météo attendues (vent, température, hygrométrie de l’air), personnels d’allumage et de contrôle à mobiliser, moyens d’extinction éventuellement nécessaires à prévoir (d’après Coste et al. Op. cit.).
Effets sur les sols
Le brûlage dirigé impacte les propriétés chimiques et physiques des sols. La minéralisation de la matière organique par le feu libère une grande quantité de nutriments. Le premier effet visible du feu sur les sols est la perte de matière organique (volatilisation de l’azote organique en particulier). Les effets du feu sur les propriétés physiques et chimiques du sol peuvent être accrus lorsque les pentes sont importantes. Les Figures 7 et 8 illustrent un exemple de brûlage dirigé dans un contexte de forte pente, sensible aux risques d’érosion.
Les effets sur les sols peuvent aussi être importants si le feu se propage à des parcelles adjacentes dans lesquelles les végétations sont beaucoup plus hautes et denses, et donc la quantité de combustibles beaucoup plus élevée (cf. la Figure 11). Lorsque les végétaux brûlent, la totalité de l’azote contenu dans ceux-ci est volatilisée et perdue pour le sol (Gillon, 1990). Les effets immédiats du feu tendent donc à faire penser à un appauvrissement du milieu en éléments minéraux (C. De Ronde, 1990). Cependant des études montrent que, simultanément aux pertes, la combustion des végétaux permet un apport important de divers éléments minéraux et de matière organique. Ces éléments minéraux sont sous forme soluble directement assimilable par les plantes et les microorganismes. Le sol peut se retrouver jusqu’à 3 fois plus riche en potassium (K), magnésium (Mg) et calcium (Ca) qu’avant le feu. Mais cette affirmation souffre d’un défaut de contextualisation de l’analyse. Qu’en est-il lorsque les sols, sur des parcelles en fortes pentes, déstructurés par le passage du feu, sont ensuite lessivés par les pluies hivernales et printanières ? (cf. par exemple Martin et al. 1997).
En brûlant la végétation, le sol est directement exposé au rayonnement solaire et il se réchauffe donc plus vite (Basse-Cathalinat 2014). Ce réchauffement du sol stimulerait la flore microbienne qui a besoin de chaleur pour se développer (Emilian A., 2007 ; Gillon D., 1990 ; Gomendy V., 1992). Contrairement aux incendies de forte intensité qui ont plutôt tendance à stériliser le sol (Gomendy V., 1992), les feux de faible intensité peuvent donc avoir des effets positifs sur la flore microbienne et ainsi sur la dynamique des nutriments dans les sols (si la pratique est bien menée).
D’autres auteurs analysent que les incendies peuvent aussi générer la perte de nutriments des sols par des phénomènes de dissolutions et d’érosion hydraulique post-incendie et ces phénomènes peuvent être particulièrement accentués sur les fortes topographies. Ainsi, Khanna et al. (1994) classent les nutriments qui s‘accumulent dans les cendres en fonction de leur solubilité : Facilement soluble (K, S, B) avec une composante résiduelle non solubilisable (30%) ; Relativement insoluble (Ca, Mg, Si, Fe) dépendamment de la dilution ; Fortement insoluble (P). Il est à noter également que la chaleur du feu dénature les acides organiques entraînant de fait une forte augmentation du pH des sols (Guénon R., op. cit.).
Il est important d’avoir en tête ces caractéristiques car les incendies répétés, notamment dans des conditions de fortes pentes et précipitations, peuvent conduire à un lessivage des éléments les plus facilement solubles, tandis que les éléments chimiques fortement insolubles comme les phosphates ont moins de risques de connaître une modification substantielle de leur concentration dans les sols au fil du temps. A l’inverse, des éléments comme le potassium, qui contribuent à renforcer les parois cellulaires des plantes et à augmenter leur surface foliaire, peuvent finir par s’avérer déficitaire dans les sols concernés. Autre effet collatéral, le lessivage de ces éléments minéraux peut venir modifier la qualité chimique des masses et des cours d’eau en aval.
Les conséquences du feu sur les propriétés physiques du sol dépendent de plusieurs paramètres. L’intensité du feu, l’humidité du sol et la couche de matière organique sont autant de paramètres qui font varier l’élévation de température dans le sol (Rigolot, 1998). Si les horizons organiques (premiers centimètres du sol) sont préservés, les écobuages ne dégradent pas les propriétés physiques du sol (texture, stabilité des agrégats, et, de ce fait, la porosité, la capacité d’infiltration et la capacité de rétention en eau).
Les clichés des Figures 7 et 8 montrent un contre-exemple. Ici, l’intensité du feu lors d’une opération d’écobuage menée en mars 2022, a été élevée. Les constituants organiques (humus) ont été lessivés, et les conditions sont devenus défavorables à la reprise de végétations herbacées. Des relevés de températures effectués au cours de la période estivale qui a suivi ont montré des pics de températures dépassants les 55°C au sol. Ces conditions sont alors clairement défavorables au développement rapide d’une végétation herbacée. Dans de tels cas de figures, les pratiques de brûlages vont alors à l’encontre des objectifs visés par la stratégie européenne pour la protection et la restauration des sols (cf. Commission Européenne. 2021), mais aussi à l’encontre des objectifs pastoraux. Ainsi, bien que les brûlages dirigés puissent, dans certaines conditions, améliorer la fertilité et limiter l’érosion des sols, il est crucial de maitriser les conséquences qui peuvent résulter d’une forte intensité des feux. Pour limiter l’intensité des feux, il faut être capable d’évaluer les conditions au préalable, et si nécessaire, intervenir très progressivement et sur de petites surfaces pour éviter la mise à feu de trop grandes quantités de combustible.
En fonction de l’intensité du feu, les risques d’érosion peuvent donc s’avérer faibles (Emilian A., 2007) ou au contraire très élevé (Martin et al. (1997)). Par exemple, suite à un incendie dans le massif des Maures, les taux d’érosion annuels mesurés après l’incendie ont atteint jusqu’à 1634 tonnes de sol par km² en 1991-92 pour des précipitations de 766 mm (Martin, 1996), alors que l’érosion des sols était pratiquement nulle sous couvert végétal lors d’une étude menée dix ans plus tôt (Martin 1986).
En cas de mise à nu du sol par l’incendie on peut donc constater une accentuation considérable de
l’érosion, qui s’exerce par saltation (splash) et ruissellement diffus. Elle provoque alors le déchaussement partiel des graviers et des cailloux, et l’organisation d’un début de pavage (Martin, op. cit.). Ainsi, la sévérité des incendies et les conditions topographiques déterminent les effets des brûlages dirigés sur les sols.
Il convient donc de contextualiser les effets potentiels du feu, qu’ils soient liés à la pratique de l’écobuage, des brûlages dirigés, ou qu’ils soient liés à des incendies accidentels. Ces effets sont nettement dépendants des conditions précitées.
Effets sur la biodiversité épigée
La colonisation de la biodiversité post incendie, et les effets globaux des incendies tant sur la faune que sur la flore, ont été bien étudiés (voir par exemple les Ecologistes de l’Euzière. Coll. 2006). Les « compartiments » étudiés comprennent aussi bien les oiseaux et la flore que l’entomofaune (insectes, araignées, myriapodes…) épigée, mais aussi la faune du sol et des humus (collemboles, vers de terre), les champignons mycorhiziens, etc.
Il convient d’emblée de retenir un point : les végétations méditerranéennes ont développé, depuis des milliers d’années, des mécanismes de survie ou de régénération post-incendie (Bukh et al., 2006). Les illustrations Figures 9 et 10 (a et b) en témoignent.
L’ouverture des milieux et la libération de nutriments induites par le brûlage peut permettre aux communautés végétales pionnières de s’implanter rapidement après l’incendie, d’autant plus que les espèces pionnières produisent généralement des graines qui vont persister plusieurs années dans les sols. Trabaud L. (2006) relate par exemple les résultats de suivis post-incendie dans des collines calcaires du Bas-Languedoc et analyse que la richesse floristique, liée notamment à l’apparition d’espèces annuelles, est maximale dans des taillis de chêne vert (Quercus ilex), deux ans après l’incendie, puis décroit progressivement pour se stabiliser après la cinquième année. Encore faut-il que les sols soient encore en place dans les mois qui suivent l’incendie.
S’il faut considérer la perte d’habitats pour un certain nombre de taxons (reptiles, oiseaux, mammifères, etc.), il faut surtout caractériser cette perte dans l’espace et le temps. Ce peut être une perte très temporaire en cas de mise à feu bien maîtrisée (faible quantité de combustible, surface brûlée bien délimitée) et aux périodes adaptées (période hivernale). Dans le cas d’incendies de forte sévérité, étendus dans l’espace, et en période de reproduction (dès mars pour de nombreuses espèces d’oiseaux), les effets sur la biodiversité peuvent évidemment s’avérer plus importants. Les risques d’effets à long terme sur la biodiversité doivent aussi être évalués dans les conditions de fortes pentes, là où justement la pratique des écobuages / brûlages dirigés est la plus courante.
Prodon (2006) détaille les incidences du feu sur la faune. Selon cet auteur, les animaux qui vivent dans le sol sont très inégalement touchés suivant l’intensité du feu. Pour les oiseaux, il analyse que l’effet est évidement dépendant de la niche écologique des espèces. Ainsi l‘on observe logiquement la disparition ou la très forte diminution des populations d’espèces sylvicoles comme les Roitelets, le Pinson des arbres ou le Rouge-gorge familier pendant les huit premières années suivant l’incendie. Des espèces comme les Fauvettes pitchou et mélanocéphale peuvent voir au contraire leurs effectifs augmenter progressivement entre 1 et 8 ans après l’incendie.
Pour mesurer les effets sur la biodiversité, il faut également être en mesure de produire un état «zéro» en amont de la gestion par brûlage dirigé pour ensuite mesurer les trajectoires de recolonisation de la faune et de la flore. Le site étudié ici en Ardèche s’inscrit dans le réseau Natura 2000 en tant que Zone Spéciale de Conservation (FR8201660, Plateau de Montselgues). Il comporte de nombreuses espèces nicheuses à enjeu, telles que la Pie-Grièche écorcheur Lanius collurio (Figure 11), ou encore le Busard cendré (Circus pygargus), toutes deux inscrites à l’annexe I de la Directive « Oiseaux » (79/409/CEE). La présence d’espèces proies (orthoptères et micromammifères) en quantité suffisante est également indispensable au maintien de ces espèces d’oiseaux.
Pour que ces espèces puissent se maintenir dans le paysage, il est donc nécessaire de préserver une mosaïque d’habitats comportant à la fois des milieux ouverts favorables aux espèces proies et des milieux faiblement buissonnants, propices à la nidification. La pratique du brulage dirigé n’est pas nécessairement néfaste à ces espèces et peut même s’avérer bénéfique à condition qu’elle soit conduite sur de faibles superficies, aux périodes adaptées et en maitrisant l’objectif visé par la pratique, à savoir le développement de végétations herbacées (voir la Figure 13).
Tout l’enjeu réside dans la capacité à analyser les effets produits localement par des opérations de brûlages dirigés. Est-ce que les brûlages sont globalement favorables ou pas à la biodiversité ? Cela dépend en fait beaucoup des contextes environnementaux et des groupes taxonomiques considérés. Dans la mesure où les effets observés iraient à l’encontre du but recherché (entretenir des milieux herbacés de qualité pour le pastoralisme), mais aussi à l’encontre de la préservation de forts enjeux de biodiversité, alors les pratiques devraient être révisées et mieux accompagnées.
Effets sur la qualité de l’air
La combustion de la biomasse est responsable de 50 à 70 % de la pollution carbonée hivernale en Europe (Legrand & Puxbaum, 2007). Le brûlage de 50 kg de déchets verts équivalent aux émissions de CO2 générées lors d’un trajet de 2000 km avec une voiture de taille moyenne (Ademe. 2016). La même quantité de déchets verts brulée serait responsable d’émissions de particules (PM10 et PM2,5) équivalents cette fois à 13.000 km parcourus par une voiture diesel récente (Ademe. Op. Cit.). Il est à ce stade difficile d’estimer ce que représentent les émissions générées par l’ensemble des écobuages / brûlages dirigés menés en France, que ce soit en tonnes équivalent CO2 ou en quantité de particules.
Si l’on prend l’exemple étudié localement pour le brûlage dirigé entrepris en mars 2023 en Ardèche, 3 ha étaient concernés par la demande de dérogation à l’interdiction de brulage. En prenant une hypothèse basse, la combustion d’1kg de biomasse ligneuse émet en moyenne 1,83 kg de CO2. Pour cet exemple une moyenne de 15 kg de biomasse par m² a été estimée, pour des genêts d’une hauteur moyenne d’1 ,50 m. Ce qui représente environ 150 tonnes de biomasse par hectare, soit 450 tonnes de biomasse visée par cet écobuage. La combustion aura généré plus de 800 tonnes de CO2 sur ces seules parcelles (450 tonnes x 1,83 = 823,5 tonnes équivalent CO2). A noter par ailleurs que la perte de maitrise du feu sur cet exemple précis a conduit à une propagation d’un incendie sur plus de 60 ha de végétations adjacentes (boisements et landes).
Le brûlage dirigé est une pratique qui permet incontestablement à celui qui l’utilise de faire des économies de temps et d’argent, comparativement parlant avec la mise en œuvre de pratiques de débroussaillage mécanisées. Il existe pourtant des coûts imputables à ces pratiques, en particulier quand la maîtrise du feu n’est plus assurée. Des cas sont régulièrement communiqués dans la presse, concernant les régions à forte activité pastorale. On peut prendre l’exemple relaté par Bosciero S. (2023), qui détaillait « à Labastide-sur-Bézorgue en Ardèche, un écobuage mal maîtrisé a dévoré dimanche 5 mars une soixantaine d’hectares de sous-bois de châtaigniers. Près de cent sapeurs-pompiers ont été déployés sur un terrain accidenté et difficile d’accès. »
Il ne s’agit pas d’un cas isolé. En février de la même année, la qualité de l’air s’est dégradée dans le Pays-Basque, notamment du fait de la multiplicité des « écobuages » (comprendre brûlages dirigés). Ainsi, « l’indice Atmo situ[ait] le Pays basque en niveau rouge « mauvais » (cf. Delobel, 2023). Le 6 février 2024, une quarantaine de pompiers sont de nouveau mobilisés sur deux « écobuages » en Ardèche (voir Beaudet F. 2024).
La Base de données sur les incendies de forêt en France (https://bdiff.agriculture.gouv.fr/) recense par ailleurs les incendies sur tout le territoire national. Les données qui y figurent sont toutefois à analyser avec prudence, les surfaces affectées étant souvent minimisées (Il y a par e.g. un facteur 2 entre les chiffres figurants dans cette base de données et les surfaces affectées estimées sur le terrain par les pompiers en Ardèche. Zimmermann T. 2022).
Certes les brûlages dirigés ne sont pas responsables de l’entièreté des pollutions atmosphériques (il faut compter la contribution du chauffage au bois, du trafic routier, de certaines pratiques agricoles, etc.), mais ils y contribuent dans des périodes hivernales souvent propices à l’accumulation de particules en suspension (PM10) et particules fines (PM2,5) dans les couches atmosphériques basses (températures basses, conditions anticycloniques, vents faibles, etc.). Retenons qu’une forte proportion des feux enregistrés sur la période de décembre à mars peuvent être imputables aux brûlages dirigés.
En 2023, Delobel (op. cit.) considérait que la qualité de l’air « angle mort des politiques publiques pendant longtemps, […] est maintenant prise au sérieux. » Cependant, il évoque que « malgré la qualité de l’air dégradée dans les Pays-Basques [pendant l’hiver 2022-2023] aucune limitation d’activités n’a été ordonnée par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, comme le report des 226 écobuages autorisés dans le département, ce week-end. » Il y a donc probablement des progrès à apporter sur la planification de cette pratique dans les années à venir.
Pour conclure
Au final, les pratiques d’écobuage / brûlage dirigé représentent-elles un bon calcul sur le plan économique et écologique ? Il est difficile de répondre à cette question de façon très tranchée, la multiplicité des contextes et des pratiques elles-mêmes impliquants des effets notoirement différents d’un cas de figure à l’autre. Toutefois, compte-tenu des effets potentiels multiples, que ce soit localement ou à des échelles plus globales, il conviendrait probablement d’encadrer davantage ces pratiques. Cet encadrement passe par la règlementation d’une part mais il manque aussi probablement un accompagnement technique sur ce point. Quand mettre en œuvre un brûlage dirigé ? Sur quelles superficies ? Avec quel encadrement ?
Lorsque les conditions semblent comporter trop de risques pour la sécurité, la santé ou l’environnement, alors un accompagnement vers des pratiques mécanisées devrait sans doute être étudié en lien avec les acteurs des territoires (DDT, Parcs naturels régionaux, SDIS, etc.). Bien sûr, il convient ici de saluer le travail de formation et de concertation déjà engagé depuis plusieurs années, par exemple par le réseau des équipes de brûlage dirigé dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais ce travail doit sans doute être renforcé et étendu à un plus grand nombre de départements concernés par la pratique.
Dans le département de l’Ardèche, le brûlage dirigé est censé contenir le développement des Genêts, lesquels n’apportent pas les éléments nutritifs nécessaires aux troupeaux d’ovins. Seulement, lorsque le feu est utilisé comme moyen de ré ouverture des milieux, en particulier sur de fortes pentes, il peut favoriser l’érosion des sols et le développement des seules espèces végétales capables de se maintenir en l’absence d’éléments nutritifs dans les sols dont les fabacées font parties. Les genêts sont adaptés aux feux et aux conditions édaphiques difficiles : absence de litière, rareté des éléments nutritifs, etc. Un usage mal maîtrisé du feu favorise en conséquence les genêts à moyen terme plus qu’il ne limite leur développement.
L’analyse historique des faits montre qu’une interdiction stricte de la pratique n’est pas une réponse viable d’autant plus si aucune réponse technique n’est apportée pour se soustraire à la mise à feu (voire Métailié J-P. 2013). Par contre, mieux encadrer ces pratiques avec des dispositifs dédiés pourrait avoir des effets très positifs. La création des commissions locales d’écobuage (CLE) en lien avec les préfectures sont des outils très intéressants pour améliorer l’organisation des écobuages, réduire la clandestinité et les risques associés. C’est par exemple ce qui a été fait dans les Pyrénées béarnaises (Basse-Cathalinat, 2014, Arrêté préfectoral de 2002).
De plus, les services en charge de la distribution des aides PAC, MAEC et plans pastoraux, qui sont versés pour le maintien de ces milieux ouverts devraient probablement être mieux formés et procéder à des visites de terrain plus régulières pour mieux accompagner les pratiques dont les effets dépendent fortement des contextes comme on a pu le voir dans cet article. Enfin, il est très certainement nécessaire de mettre en œuvre des expérimentations et des suivis scientifiques plus réguliers, en diverses conditions, pour mieux comprendre les effets des brûlages dirigés et mieux encadrer les pratiques.
Des acteurs réfléchissent en ce sens, notamment dans le sud-ouest de la France (voire par exemple Conseil scientifique du PNR des Pyrénées-Ariégeoises. 2019), mais de telles études doivent être encouragées et démultipliées en différents secteurs du territoire français car il est souvent difficile de généraliser un mode opératoire. Rappelons-nous par ailleurs que les effets de ces pratiques sont très contexte dépendant et qu’un mode de gestion en un endroit donné peut-être sans effets notables sur la biodiversité tandis qu’il aura des effets significatifs dans un autre contexte.
Remerciements:
Un merci particulier à Jean-François Lalfert qui a mis à disposition plusieurs clichés pour l’illustration de cet article et qui contribue au quotidien aux réflexions locales sur la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles et paysannes inclusives de la biodiversité et de la préservation des sols. Merci également à Léa Beaumelle et Anne Teyssèdre qui, par leurs relectures avisées, ont permis d’améliorer la qualité de cet article.
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Regard édité par Léa Beaumelle, mis en ligne par Anne Teyssèdre.
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