La Société Française d’Ecologie (SFE) vous propose le regard de de Philippe Clergeau sur la biodiversité urbaine.
MERCI DE PARTICIPER à ces regards et débats sur la biodiversité en postant vos commentaires après cet article. Les auteurs vous répondront et une synthèse des contributions sera ajoutée après chaque article.
Biodiversité urbaine :
de l’inventaire naturaliste au fonctionnement écologique
Philippe Clergeau
Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle
( Fichier PDF )
Regard R8, édité par Anne Teyssèdre
———
Mots clés : Biodiversité, ville, inventaires, espèces, écosystèmes, fonctionnement, paysage.
Il y a eu peu de travaux d’inventaires et d’études écologiques sur les espèces qui vivent dans les villes jusqu’à ces dernières années. En effet, ce n’est que dans les années 1970-80 que les premières études ont été menées, par les anglo-saxons (cf. Gilbert 1980 ; Adams 1994), puis par des équipes de naturalistes et biologistes d’Europe centrale (cf. les travaux sur les oiseaux de Luniak en Pologne, et sur les végétaux par l’équipe de Sukopp en Allemagne). En France, alors que les inventaires et classifications d’espèces sont nombreuses depuis le 12ème siècle, ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle que Vallot a débuté un inventaire de la flore des pavés de Paris, et qu’en 1926 que Jovet a réalisé le premier inventaire botanique urbain à Paris (cf. Lizet et coll. 1997). Et ce n’est que depuis quelques années que, grâce à des collaborations étroites entre services municipaux, scientifiques et associations de naturalistes, des inventaires plus complets de faune et de flore urbaines sont réalisés dans ce pays.
Ainsi, la plupart des villes sont aujourd’hui capables de présenter des listes des oiseaux et plantes de leurs espaces publics. Cependant, les études comparatives et les collaborations entre biologistes de différents pays commencent à peine à se développer. L’objectif est de pouvoir identifier les contraintes à l’installation et à la conservation d’une faune et d’une flore en milieu urbain, afin de dépasser la simple typologie de la qualité biologique de certains espaces, et d’être désormais de plus en plus associés à des décisions de gestion des parcs et espaces verts.
Au niveau biologique, les études menées (notamment dans les pays anglo-saxons), constatent à la fois les effets négatifs de la ville sur l’installation d’espèces sauvages (dus à la pollution, à la minéralisation, etc.) et, en même temps, la capacité d’adaptation de certaines populations pour se satisfaire des espaces transformés par l’homme. Le constat mondial est le suivant : la ville détruit la nature soit directement (par la destruction des habitats naturels) soit indirectement (par la fragmentation et l’isolement total des sites naturels), ou sinon, quand cette nature est présente, elle ne l’est que dans les quelques espaces qui lui sont dédiés. Parler des espèces sauvages en ville n’est donc possible qu’en s’intéressant d’abord à l’évolution des habitats disponibles pour ces espèces, dont l’état actuel est la résultante des projets d’urbanisme et des comportements des citadins. On identifiera ainsi principalement deux catégories d’espaces urbains : les parcs publics et les jardins privés. C’est en examinant leurs histoires respectives que l’on peut comprendre la mise en place des communautés animales et végétales actuellement visibles.
Par ailleurs, plusieurs travaux récents ont montré l’effet homogénéisant de l’urbanisation sur les faunes et les flores. En effet, du fait que la plupart des villes du monde ont une « structure » identique, on retrouve une tendance à la présence des mêmes espèces dans ces villes, alors que les biodiversités régionales peuvent être très différentes.
De plus, les introductions d’espèces, importantes en milieu urbain (cf. les plantes exotiques dans les jardins, les animaux de compagnies etc.), participent grandement à cette « banalisation ». Ce sont ainsi les mêmes espèces qui sont diffusées dans le monde à travers les jardineries et animaleries. Ces espèces, quand elles deviennent envahissantes (par exemple quand elles sortent des villes), sont reconnues comme un des dangers majeurs pour la conservation des biodiversités locales.
Les travaux en biodiversité urbaine demeurent cependant partiels et sectoriels. Les enjeux de « durabilité » de la faune et de la flore urbaine ont en effet une double implication : d’une part, il s’agit de comprendre le fonctionnement du système à des échelles spatiales plus larges que celle d’un parc ou d’un jardin urbain, et d’autre part, il s’agit de développer l’interdisciplinarité, indispensable à un véritable aménagement des territoires. Les débats menés par les écologues (notamment les écologues du paysage) se retrouvent ainsi au premier plan de cette nouvelle évolution de la biodiversité urbaine, à savoir l’élaboration de stratégies de gestion (cf. Clergeau 2007).
Enfin, ce nécessaire changement d’échelle justifie une nouvelle écologie urbaine. D’une part, la ville ne se définit plus comme une simple unité géographique séparée de son environnement périurbain, et les notions de mosaïque et de complexité urbaine deviennent un centre d’intérêt pour les écologues.
D’autre part, la ville est aujourd’hui rattrapée par son environnement naturel : ainsi, en développant progressivement des espaces à caractère naturel ou des zones agricoles au sein des zones d’habitation, des espèces animales ou végétales se sont installés à côté de l’homme, mais peuvent parfois poser des problèmes de cohabitation (cf. goéland en Europe, cerfs ou ours en Amérique). Il faudra donc gérer ces espèces en prenant en compte l’ensemble de l’agglomération urbaine et ses différents paysages. Il faudra également définir une biodiversité urbaine qui ne sera sans doute pas celle du biologiste classique (du fait du refus par le citadin de certaines espèces jugées dangereuses, etc.).
Une nouvelle écologie urbaine se trouve donc confrontée à la problématique environnementale. Maintenir la qualité des ressources (air, sol, eau, êtres vivants) ne peut plus être sectorisé et impose la production de connaissance et la mise en place de stratégies de gestion qui intègre ville et campagne. Les travaux pluridisciplinaires sur les fonctionnements de l’écosystème urbain se développent par exemple dans le cadre de l’Agence Nationale pour la Recherche (cf. http://www.trameverteurbaine.com). Ces connaissances pourraient être les bases scientifiques et techniques d’une évolution attendue des métiers de paysagiste et d’urbaniste.
Bibliographie
Adams L.W., Urban wildlife habitat, a landscape perspective. University of Minesota Press, Minneapolis, 1994
Clergeau P., Une écologie du paysage urbain. Ed. Apogée, Rennes, 2007.
Gilbert O.L., The ecology of urban habitats. Chapman & Hall, London, 1980.
Lizet B., Wolf A.E., Celecia J., coord., Sauvage dans la ville, hommage à P. Jovet. Revue d’ethnobiologie JATBA, MNHN éd., Paris, 1997.
Voir aussi ces numéros spéciaux sur la biodiversité urbaine :
– en anglais : Biological Conservation 10, 2006 ;
– en français : Biofutur 285, février 2008 ; La Recherche septembre 2008.
Et dans le n°39 de La Revue Durable « Eloge de la biodiversité commune », septembre 2010, deux articles sur la biodiversité en ville pp. 42-45.
Bonjour,
J’aurais une question à poser à l’auteur de cet article.
L’intérêt grandissant porté à cette « nature urbaine » dans une optique de conservation de la biodiversité ne comporterait-elle pas des risques ?
A force de parler de l’intérêt de conserver des espèces ordinaires (abondantes et/ou largement distribuées et/ou familières) et des habitats ordinaires car fortement modifiés par l’homme ne va t-on pas insidieusement vers une acceptation sociétale de la crise de la biodiversité ?
Nous (sociétés occidentales) portons de plus en plus d’intérêt à la nature de tous les jours qui nous environne et c’est tant mieux ! J’ai toutefois peut-être un peu peur qu’à force de montrer l’importance de conserver de la biodiversité ordinaire on en oublie les fameux habitats rares et diversifiés (hotspots) et les espèces vulnérables et charismatiques (mammifères marins, grands prédateurs, etc.).
A tel point que la quasi-disparition de nos grands mammifères terrestres en Europe de l’ouest (ours, lynx, bison, etc.) est aujourd’hui acceptée par le plus grand nombre : parler de leur réintroduction paraît souvent inconcevable, voire totalement farfelu ou franchement mièvre.
La conservation de la nature urbaine, et même l’intérêt grandissant porté à son étude, est très riche d’enseignement. Toutefois, à mon sens, elle risque d’ancrer encore un peu plus le sentiment que l’homme est un « créateur » de biodiversité et qu’une foule d’espèces sont « anthropophiles », alors qu’elles ne font que s’adapter tant bien que mal à une urbanisation galopante de nos territoires.
Je note d’ailleurs bien toute la lucidité de l’auteur sur les conséquences néfastes de l’urbanisation sur la biodiversité (homogénéisation) qui s’écarte de bien des communications un peu naïves et teintées de « gentil développement durable » et de « gentille gestion intégrée » sur la nature en ville (« vive l’homme et la nature ensemble main dans la main » etc.).
Jacques.
Jacadi fait encore une fois des remarques très pertinentes. Améliorer la capacité d’accueil des villes pour quelques espèces anthropophiles sympathiques est certes louable, mais ne doit pas servir de paravent pour tout le reste. Pour paraphraser Alphonse, mettre la campagne à la ville ne réglera pas grand chose tant qu’on continuera à mettre des villes partout à la campagne…
Bonjour
Au vu de votre article j’ai beaucoup regretté votre impossibilité d’être parmi nous pour la séance d’ouverture du Conseil Nantais de la Biodiversité. Je partage complètement votre point de vue et j’espère que grâce au conseil Nantais il sera possible de faire changer les choses vers plus d’espèces sauvages en ville et surtout plus d’espaces de la fore locale. A ce propos je suis sur que le milieu urbain est producteur de nouvelles espèces ou d’une sélection vers de nouvelles espèces. J’observe depuis 2 ans sans doute nouveau Sonchus!!!
Avec toutes mes amitiés
Claude Figureau
Président du Conseil Nantais de la biodiversité
Réponse : Le risque essentiel est surtout de s’éloigner progressivement de la nature et de son fonctionnement. Tout le monde connait la disparition des lions mais personne ne connait la disparition de la martre. Il semble donc aujourd’hui important en plus des combats fondamentaux auxquels vous faites références (préservation des habitats) de prendre aussi en compte cette nature ordinaire qui peut être ne le sera plus dans quelques temps. De plus un développement durable de notre société ne pourra exister qu’en développant une harmonie des comportements humains avec son environnement même très urbain. Il ne faut surtout pas opposer les actions, elles se complètent. Développer les perceptions des citadins aux rouge-gorges et aux hérissons permet aussi de développer une sensibilité générale au vivant …
Ceci est une histoire vraie. Un méchant patron de super-marché voulait étendre son magasin sur sa propriété voisine, une sablière. Truffée d’espèces pionnières toutes plus emblématiques les unes que les autres, il a demandé conseil à un bureau d’étude. La police de la biodiversité est opposée au projet ainsi que les naturalistes du coin, alors que le bureau conseilla des mesures compensatoires dont la mise en œuvre est facile. Le projet ainsi compensé permettait à la nature pionnière de se maintenir dans un contexte d’écologie du paysage, institutionnel et de gestion plus intéressante. La police de l’environnement dit « un écosystème pionnier c’est compliqué on ne peut pas le déplacer comme ça ». Le président d’une association de sauvegarde de la faune dit « la nature c’est pas un paquet qu’on déplace ». Résultat des courses: le projet ne s’est pas fait, trois années de végétation sont passées et le site est devenu une roselière drue colonisée par les saules. Plus une seule espèce pionnière à l’horizon. Gain nul pour tout le monde: maire, maître d’ouvrage, naturalistes, administration et bien sûr biodiversité ici urbaine/périurbaine.
A Raymond.
Les milieux pionniers sont voués à se fermer, je ne vois pas où est le problème. Il faut juste permettre que d’autres milieux de ce type puissent se reformer ailleurs et/ou à une autre période.
Arrêtons d’avoir peur de la dynamique des milieux. Arrêtons le jardinage écologique pour le maintien à tout prix d’espèces de milieux ouverts (il n’y a pas que des coteaux calcaires à orchidées et de la prairie pâturée en France !). Arrêtons de nous battre contre des moulins pour maintenir des espèces sous perfusion. Essayons de faire preuve d’un tout petit peu d’humilité. Essayons de conserver de la fonctionnalité de milieux, pas des listes d’espèces qui sont naturellement vouées localement a décliner.
Passer d’une végétation pionnière à une roselière puis une saulaie, ce n’est pas une catastrophe écologique, c’est juste l’évolution normale d’un milieu de ce type.
Jacques Adit
Une autre question délicate est aussi de repérer les « pièges écologiques « en ville, qu’on a sans doute sous-estimé, en nombre et en importance.. , notamment concernant l’environnement nocturne.
Voir par Exemple (brouillon d’article, tout récent, que vous pouvez contribuer à améliorer)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pi%C3%A8ge_%C3%A9cologique
J’attire aussi votre attention sur le programe Urbio
http://fr.wikipedia.org/wiki/URBIO
F Lamiot
Durabilité, durabilité… Il y aura bientôt un verbe à conjuguer non ? Je préfère entendre parler d’évolution, de mouvement, de dynamique…
Une question: Comment peut-on « … développer l’harmonie des comportements humains… » comme vous le proposez dans votre réponse.
C’est beau de « développer la sensibilité générale au vivant »… Je ne connais personne qui revendique le contraire… Ca doit être ça « l’harmonie »
Ce texte clair net et précis serait parfait si, s’agissant d' »une plate-forme multimedia dédiée au dialogue entre scientifiques et citoyens », …il accordait quelque place justement au citoyen. Un citoyen qui a ,pourtant, envie de s’inviter dans la discussion.
Il me semble d’ailleurs que l’usage du terme « citoyen » est, par les temps qui courent, fortement dévalué : on écrit « citoyen » quand on veut parler de « public ». Le public est passif, il vote avec ses pieds. Le citoyen est par définition agissant.
Philippe Clergeau écrit: « On identifiera ainsi principalement deux catégories d’espaces urbains : les parcs publics et les jardins privés ».Moi j’ajouterais- accessoirement- les non espaces que sont les friches et ces petits lieux insignifiants où le citoyen a le tort de s’exprimer vigoureusement, presque en dehors de tout contrôle : bords de fenêtre de plus en plus fleuris, balcons, terrasses, murs, trottoirs , pieds d’arbres,jardins partagés. En accord avec les autorités :
http://jpp.lejardinier.free.fr/spip.php?article84
ou en s’en passant:
http://guerilla-gardening-paris.blogspot.com/
Pour ce qui me concerne, je jardine dans un jardin partagé,c’est à dire la partie la plus émergée de l’iceberg: des communautés d’habitants de plus en plus nombreuses expriment le désir de reconquérir la maîtrise d’un environnent végétal qui lui a été confisquée à l’époque d’Haussmann. « Non seulement ces jardins, familiaux,
d’insertion et partagés, répondent à un désir de nature et de créativité mais encore ils
représentent une forme émergente d’un désir de co-production de la qualité des paysages.
Ces jardins collectifs sont un modèle, encore discret, d’une nouvelle appropriation du
territoire, celle d’une gestion concrète et concertée par les élus, les experts et les populations
concernés. En ce sens, les jardins collectifs sont, semble-t-il, une sorte de laboratoire où se
préparent les pratiques d’un paysage plus durable. » (« Les jardins collectifs,Entre paysage urbain et lien social,Ministère de l’écologie et du développement durable, bureau des paysages, Juillet 2004)
« Etre désormais de plus en plus associés à des décisions de gestion des parcs et espaces verts », tel est le souhait de Philippe Clergeau qui ajoute « Les travaux pluridisciplinaires sur les fonctionnements de l’écosystème urbain se développent par exemple dans le cadre de « l’Agence Nationale pour la Recherche (cf. http://www.trameverteurbaine.com). Ces connaissances pourraient être les bases scientifiques et techniques d’une évolution attendue des métiers de paysagiste et d’urbaniste ». Si donc le scientifique entend être partie prenante de la gestion des villes, c’est dans le cadre d’une gestion qui resterait l’affaire de spécialistes..Le dialogue avec le citoyen ne semble pas véritablement à l’ordre du jour !
Quand à l’interdisciplinarité , je n’entends pas , sur ce site, le dialogue avec les sociologues . Philippe Bonnin (Ethnologie françiase, Octobre 2010) pointe: » la difficulté d’un travail conceptuel coordonné et des échanges entre les science sociales et sciences de la nature ».
Mes anciens pas de téléalaste m’ont conduit à visiter Muséum à peu près à l’époque où arrivait un dynamique directeur chargé de moderniser la poussiéreuse institution . En filigrane, les mots d’ordre étaient (comme partout):être rentable, faire du chiffre, avoir un impact médiatique. Comme semble le suggérer le sociologue Olivier Sigaut qui emploie le terme de bioecopouvoir (discussion de l’été sur la liste « Sciences citoyennes ») : « nous avons à faire à une instrumentalisation de l’écologie par la société du spectacle celle ci étant gouvernée à la fois par la politique et l’économique ». Je ne suis pas loin de penser que les initiatives de sciences citoyennes liées au Muséum soient à comprendre dans ce contexte. Et pas complètement dans le sens d’un renouvellement et d’une démocratisation, via Internet, de l’apport à la science qui a été celui des sociétés savantes du XIXème siècle(j’ai accueilli la chose avec enthousiasme, mais cet enthousiasme a été un peu refroidi par le colloque « Sciences participatives » de Montpellier : :faire participer des non -scientifiques à l’élaboration d’un protocole scientifique, vous n’y pensez pas ?).
Je n’accuse pas ici le scientifique de malhonnêteté. Je constate seulement sa maladresse. On lui fait endosser un costume qui n’est pas taillé pour lui. Je note d’ailleurs, avec satisfaction, sur cette « plate-forme » des réflexions telles que:
– « Il est étonnant que ces questions semblent à ce point résolues une fois pour toute. De plus, mettons qu’adopter une vision techno scientifique de la nature ne soit pas en soi un problème. Mais c’est pour faire quoi? Aujourd’hui, le business de la biodiversité se développe pour et grâce au concept de service. Est-ce vraiment pour enrayer la crise de la biodiversité? »
-« Il est étonnant que la communauté scientifique ne ce soit pas approprié ces questions, et que nous soyons obligé « d’y croire » plus ou moins. Ou d’affirmer « on a pas le choix ».
Il est aussi étonnant qu’on oublie que la science est aujourd’hui récupérée, transformée, vénérée. Etudions les écosystèmes, surtout n’empêchons pas cette recherche !
Mais ne soyons pas trop dupe non plus. »…
Ne soyons pas dupes, Je suis bien d’accord !
Du sein même de la Communauté scientifique , des esprits brillants et néanmoins modérés invitent les savants à sortir de leur coquille: Levy-leblond, Chevassus-au-Louis par exemple. Illya Prigogine , en son temps, en avait souligné l’enjeu théorique pour la science elle-même. Née au XIXème siècle d’une indispensable nécessité de se débarrasser de la gangue métaphysique , la science académique a fait son temps : « c’est dans un monde simple seulement, et singulièrement dans le monde de la science classique, où la complexité n’est qu’apparente, qu’un savoir scientifique peut constituer une clé universelle .
L’un des problèmes de notre époque est posé par cet ensemble de conceptions qui renforcent l’isolement clérical de la communauté scientifique. Il est devenu urgent d’étudier les diverses modalités d’intégration des activités scientifiques dans la société ,qui font qu’elle est peu ou prou finalisée,qu’elle ne reste pas étrangère aux besoins et aux exigences collectifs ».
Je suis bien placé pour témoigner que le jardinage est à la mode . Il intéresse non seulement les commerçants, mais aussi des institutions qui, chargées de sensibiliser le public à la science et à l’écologie , ne savent pas trop où -finalement- s’adresser. Le jardinier est un bon cobaye…et, comme à tout cobaye, on ne lui demande pas son avis.
Vu des jardins :
– les comptages de papillon ne laissent que de l’amertume (pas de retour d’expérience digne de ce nom);
– que dire de ce brevet de « respect de la biodiversité » qu’on veut nous attribuer (prospectus sur papier glacé, estampillé « Gamm Vert » avec « Kit de bienvenue » : s’il faut que je sois breveté alors je veux l’être par mes pairs jardiniers comme par exemple Terre vivante ,point de rencontre entre jardiniers et scientifiques depuis 40 ans).
– que dire de « Laissons pousser » (Natur parif), qui a consisté à distribuer au frais du contribuable des graines de plantes endémiques en Ile de France, à charge pour les jardiniers d’être « les petites mains » d’une opération médiatique (année de la biodiversité oblige) : ces plantes , au cas où ne le saurais pas, sont mises en valeur dans nos jardins depuis belle lurette et nous faisons de manière quotidienne , anonyme ,patiente, le travail d’explication qui est nécessaire.
Levi-Strauss et les anthropologues nous ont appris que la pensée scientifique n’est pas la seule représentation du monde possible ni la seule opérante. Il évoque le bricolage,cousin de « la pensée sauvage ».J’aime à imaginer sous ce mot le jardinage. Me situer, comme Gilles Clément, au sein d’une pensée « jardinière »…qui peut, tout aussi bien que les outres, être au service de la biodiversité.
Le savant et la science ont tout à gagner à descendre de leur piédestal solitaire, de se départir du mélange d’orgueil et de timidité qui les caractérise…
Je vous cite:
« Le savant et la science ont tout à gagner à descendre de leur piédestal solitaire, de se départir du mélange d’orgueil et de timidité qui les caractérise… »
Voilà qui est juste…
… Quelques lignes au dessus:
« Si donc le scientifique entend être partie prenante de la gestion des villes, c’est dans le cadre d’une gestion qui resterait l’affaire de spécialistes..Le dialogue avec le citoyen ne semble pas véritablement à l’ordre du jour ! »
Très juste aussi…
2010 année de la biodiversité, en 2011 c’est quoi ?
En effet, le monde scientifique et le monde citoyen ont du mal à communiquer. Je ne rentrerai pas dans un débat sur le partage des torts, ect…. chaque partie ayant ses contraintes propres. Les scientifiques paraissent orgueilleux (c ‘est ce qui est dit plus haut), mais ils sont également tiraillés entre passions citoyennes (chaque personne ou association ayant son propre dada qu’il s’agisse d’une espèce, d’un lieu, ect), contraintes administrativo-politico-économiques et rigueur et enjeux scientifiques… qui ne sont pas toujours si facilement accommodables.
Je suis pourtant plus optimiste que J. P. Potonet. J’ai assisté il y a peu à la conférence annuelle du Centre de la Science de la Biodiversité au Québec (http://qcbs.ca/research/qcbs-annual-symposium/), les organisateurs avaient justement mis un point d’honneur à inviter les représentants de plusieurs associations écologistes-naturalistes à présenter leurs actions. Cela dans un but évident de mettre en relation des acteurs complémentaires (je pense sincèrement que les recherches scientifiques et les connaissances et actions citoyennes sont complémentaires) qui ne communiquent pas surtout parce qu’ils ne se côtoient pas. Le dialogue a été riche, des collaborations pourraient voir le jour, les uns ayant besoin des outils ou de l’expertise des autres pour mener à bien leurs actions et projets.
A titre d’exemple, j’ai en particulier découvert l’association des Amis du Champ des Possibles (http://lechampdespossibles.tumblr.com/). Une petite poignée de citoyens défendent leur « terrain vague » (le seul espace vert de leur quartier), une ancienne gare de triage en plein cœur de Montréal contre les projets de développements de la ville… ils y ont mis en place de nombreuses activités artistiques et de sensibilisation (recensement et séances de découverte de la Biodiversité). Une analyse en cours du réseau écologique/trame verte de Montréal pourrait permettre de mettre en évidence l’importance de leur terrain pour la Biodiversité urbaine et de donner du poids à leur action.
2011 ? C’est notamment l’année du programme Man and Biosphere (MAB)
(voir le regard n°7 sur ce sujet, de Catherine Cibien et Martine Atramentowicz)
Bonne année au MAB donc et à tous !
En réponse à Jean-Paul Potonet : Les jardins partagés sont une très bonne initiative, non seulement pour les projets de science participative qui peuvent s’y tenir, mais pour reconnecter les citadins et la nature (voir un prochain regard sur ce sujet).
Quant à la la science participative elle-même, elle doit bien sûr par définition laisser une large place à la participation des citoyens : Non seulement pour la collecte et le suivi des données brutes sur l’état de la nature, mais aussi pour la validation des protocoles d’observation et, dans le domaine des sciences de la conservation, pour la discussion des analyses avec les chercheurs, la réflexion sur les indicateurs et scénarios de biodiversité qui en résultent, leur application à la gestion des écosystèmes locaux et régionaux, leur prise en compte dans les débats publics, les concertations entre acteurs aux intérêts immédiats divergents, et à terme dans les politiques environnementales et sectorielles… Etant donné l’importance du sujet, plusieurs ‘regards’ sur la science participative seront bientôt mis en ligne sur cette plateforme.
Du côté pratique et échanges entre chercheurs et collaborateurs bénévoles, Romain Julliard, Frédéric Jiguet, Grégoire Loïs et d’autres pourront témoigner de la réciprocité de leurs relations avec les réseaux d’observateurs qui collaborent aux suivis d’oiseaux, papillons, etc…
Un problème pour les scientifiques français pionniers « qui s’y collent » depuis plus de dix ans est que ce concept de science participative est mal accepté – disons dénigré – par un grand nombre de scientifiques, qui considèrent que seuls les chercheurs professionnels sont capables de collecter des données fiables, et sous-estiment largement la puissance d’analyses bâties sur des centaines de milliers – voire millions – de données, collectées selon un protocole simple et standardisé. Fort heureusement, la publication des résultats de ces travaux collectifs dans des revues internationales depuis quelques années commence à faire du bruit « même » en France, et la science participative finira par avoir le vent en poupe ici aussi !
Quant aux spécialistes des sciences sociales et d’autres disciplines, ils sont les bien venus sur cette plateforme, tant par leurs regards que par leurs commentaires !
Science « participative » ou non… Les « simples » citoyens sont loin…
Je cite ce que l’on peut trouver, en préambule, sur la page du ministère de l’écologie (du dev. durable, des transports etc…), page consacrée à la notion de « trame verte et bleue »:
La Trame verte et bleue, l’un des engagements phares du Grenelle Environnement, est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges sur le territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer. En d’autres termes assurer leur survie !
Mon sentiment de « simple citoyenne » est que ce « discours » est très décoratif… La priorité risque d’être donnée aux espèces animales et végétales… Je crois que, contrairement à ce qui est annoncé, l’homme peut de moins en moins communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer DANS la ville. On connait le déficit de logements sociaux par exemple. Je trouve dommage que le respect des habitats des espèces animales et végétales ait parfois empêché un programme de logement. Ce sont les hommes qui ont fait la ville. La ville ça grouille, ça vit, c’est dense, ce n’est pas toujours clean, ce n’est pas « sous contrôle » permanent…
Je suis donc « simple citoyenne » et je cite encore J.P.Potonet qui intervient plus « haut » »
« Ce texte clair net et précis serait parfait si, s’agissant d’ »une plate-forme multimedia dédiée au dialogue entre scientifiques et citoyens », …il accordait quelque place justement au citoyen. Un citoyen qui a ,pourtant, envie de s’inviter dans la discussion. »
Trois éléments ont retenu particulièrement mon attention dans votre article, à partir desquels je souhaiterais mettre en exergue une préoccupation plus spécifiquement focalisée autour les menaces qui pèsent aujourd’hui sur le maintien des habitats de la faune en milieu urbain :
« …pouvoir identifier les contraintes à l’installation et à la conservation d’une faune et d’une flore en milieu urbain. »
« Parler des espèces sauvages en ville n’est donc possible qu’en s’intéressant d’abord à l’évolution des habitats disponibles pour ces espèces, dont l’état actuel est la résultante des projets d’urbanisme et des comportements des citadins. »
« …ce nécessaire changement d’échelle justifie une nouvelle écologie urbaine
Ces connaissances pourraient être les bases scientifiques et techniques d’une évolution attendue des métiers de paysagiste et d’urbaniste. »
Qu’il s’agisse de démolition d’édifices devenus vétustes ou de restauration de monuments classés par les Monuments historiques, on a en effet toutes les raisons d’être inquiet en constatant que les projets d’urbanisme portent délibérément atteinte à la conservation des espèces d’oiseaux, (mais aussi de mammifères et reptiles) en ignorant qu’ils bénéficient d’un régime de protection intégrale issu de la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, complétée par l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection (NOR: DEVN0914202A).
C’est le cas notamment, au détriment de l’Hirondelle de fenêtre, de l’Hirondelle rustique et du Martinet noir dont les habitats sont détruits sans que les compensations (nichoirs artificiels), lorsqu’elles sont mises en œuvre, laissent espérer une réinstallation systématique et durable de la colonie dont la nidification et la reproduction se trouvent ainsi considérablement perturbées, voire empêchées.
L’enquête menée depuis vingt ans par le Muséum national d’histoire naturelle dans le cadre de son programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) a fourni en juin dernier des résultats éloquents, attestant la baisse de 20% des populations d’oiseaux occupant les bâtiments où ils sont le plus souvent jugés indésirables. Ces chiffres sont affichés par le Ministère de l’écologie et du développement durable, tout comme l’objectif du MEEDD de « stopper la perte de biodiversité à l’horizon 2010 ».
Il est donc infiniment regrettable de constater les négligences ainsi commises par les services de l’Etat et les collectivités territoriales dans la conduite de travaux dont l’impact désastreux sur l’environnement est avéré, alors même que le vocable de « développement durable » imprègne quotidiennement les discours officiels.
N’est-il pas temps, afin de limiter les alertes lancées le plus souvent dans l’urgence aux décideurs par les citoyens et les associations, de faire en sorte que la voie réglementaire, et la systématisation des dispositifs d’information et de sensibilisation en découlant, garantissent des pratiques plus vertueuses en faveur de la biodiversité en milieu urbain, qualifiée (à tort) de « biodiversité ordinaire » ?
Il est devenu urgent que sur une quelconque portion de l’Hexagone, se développe une réflexion constructive associant les services de l’Etat (Ministère de l’écologie et du développement durable / Ministère de la culture et sa direction du patrimoine), les collectivités territoriales, les scientifiques et associations concernées, en vue d’entériner le choix concerté de pratiques responsables et ce, depuis la conception jusqu’à la réalisation finale d’un chantier de restauration-démolition (diagnostic préalable destiné à la mise en évidence d’espèces protégées, préservation de leurs habitats conformément à la loi, mesures compensatoires à mettre en oeuvre).
On évitera ainsi d’exposer les maîtres d’ouvrage aux sanctions résultant d’une non-application de la loi (dépôts de plaintes) et les maîtres d’œuvre aux difficultés résultant de la non-anticipation de solutions techniques adaptées.
Enfin, un effort particulier doit être entrepris dans le domaine de la formation des futurs diplômés des écoles d’architecture et d’urbanisme et des futurs agents appelés à exercer leurs fonctions dans les services d’urbanisme et d’entretien du patrimoine bâti des collectivités locales, en intégrant à leur cursus un enseignement théorique et pratique les rendant opérationnels dans l’exercice futur de leurs compétences dès lors qu’ils seront confrontés à cette problématique.
Myriam Ditta
Ingénieur de recherche retraitée
Ecologie humaine
Membre d’associations naturalistes
Voilà, pour moi, les limites de ces échanges « virtuels »… S’expriment ici pour l’instant essentiellement des scientifiques, ardents défenseurs de la biodiversité urbaine, tant mieux il en faut…
Certains rappellent la loi:
Qu’il s’agisse de démolition d’édifices devenus vétustes ou de restauration de monuments classés par les Monuments historiques, on a en effet toutes les raisons d’être inquiet en constatant que les projets d’urbanisme portent délibérément atteinte à la conservation des espèces d’oiseaux, (mais aussi de mammifères et reptiles) en ignorant qu’ils bénéficient d’un régime de protection intégrale issu de la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, complétée par l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection (NOR: DEVN0914202A).
Ce qui me gêne, c’est que les décideurs, les élus, les architectes les urbanistes doivent eux aussi se soumettre à d’autres lois… Lois concernant la sécurité et la salubrité des bâtiments entre autres…
Ces lois (une jungle…) sont parfois contradictoires, les acteurs de la ville doivent donc définir des priorités. C’est vrai on peut essayer de remplacer par des nichoirs l’habitat disparu de l’hirondelle de fenêtre… Dans le même temps, quand des étourneaux squattent en ville, quand les goélands éventrent les sacs poubelles, cela pose un problème aussi pour les AUTRES habitants de la ville que sont les pauvres humains… Pauvres humains qui peuvent aussi porter plainte contre le maire d’une ville pour une glissade dans la merde d’oiseaux… (On va dire les fientes pour que ce soit plus scientifique).
A propos de goéland, je trouve (avis personnel) le choix de la photo ( goélands sur les cheminées) mal choisie pour illustrer la biodiversité URBAINE… Il fut un temps (encore maintenant ?) ou cette espèce était étiquetée d’invasive
Ce qui me gêne, c’est que maintenant les associations prennent comme prétexte le respect d’une plante rare dans un terrain vague pour empêcher une construction en ville… Il ne font souvent pas ça pour la protection d’une espèce mais bien pour surfer sur « la vague- biodiversité » en vue de préserver le bout de leur jardin…
Ce qui me gêne c’est que dans ce cas, pourquoi laisser s’écrouler les fermes, manoirs, granges, petits abris ou châteaux partout dans les campagnes… Là aussi il y a des habitats possibles… Avec quels moyens on entretient tout cela ? Quelqu’un a une réponse ?
Ce qui me gêne c’est que, dans les commentaires, les élus ou les architectes ou les urbanistes sont considérés comme étant responsables de la non-préservation de la biodiversité urbaine alors que le préambule de l’article propose une discussion ouverte aux avis différents…
Bonjour
Je suis scientifique au muséum, biologiste de la conservation, et je me permets d’intervenir dans cette plateforme en complément des interventions précédentes.
Je suis assez d’accord avec « Fleur Bleue », les citoyens (et j’assume d’employer ce mot) n’interviennent pas assez, ou ne sont pas assez entendus. Peut-être dans cette plateforme, surement dans les protocoles de gestion de la nature en ville.
Pour moi, l’idée même de nature en ville devrait pouvoir être discutée et validée par les habitants de ces espaces, les scientifiques apportant des éléments de connaissance sur ces questions (écologie des espèces, services que peut apporter la nature en ville, problèmes potentiels qu’elle peut engendrer dans la proximité avec l’homme…).
En effet, on entend souvent deux idées dans les réunions de gestion ou de discussion entre scientifiques et gestionnaires: « les citadins ont envie de nature en ville », « ils sont déconnectés de la nature ». Ces affirmations méritent d’être nuancées, notamment par le fait que le terme « nature » n’est pas forcément entendu de la même façon par tout le monde. Des travaux récents d’Armony Piron (doctorante en anthropologie) en Seine saint Denis ont montré par exemple que les citadins ont plusieurs types de rapports à la nature urbaine, ils ne sont pas déconnectés de celle-ci. Par contre, ils n’ont pas forcément les connaissances scientifiques sur le fonctionnement de celle-ci, ainsi que les idées de conservation que les scientifiques et les gestionnaires voudraient qu’ils partagent.
S’intéresser aux relations que les citadins ont avec la nature en ville, quelle qu’elle soit (sauvage, jardinée, domestique), questionner les attentes des citadins vis-à-vis de leur environnement proche, et accepter que les résultats de ces enquêtes n’aillent pas toujours dans le sens qu’attendent les scientifiques et les gestionnaires /politiques me paraitrait être une nouvelle façon d’aborder la présence de nature dans les villes.
C’est une réaction intéressante… Malheureusement, quand je vois la liste des intervenants par exemple à la rencontre du 2/2/2011 au Kremlin Bicêtre « Biodiversité urbaine: les enjeux de l’information et de la communication », je constate qu’il y a UN intervenant qui vient de Nantes et UNE représentante d’association de jardin partagé je crois… Peut être que je me trompe mais une fois de plus, les gestionnaires et scientifiques parlent entre eux… C’est mieux, on est moins contredit…
Lors d’une conférence au MNHN en novembre, vous parliez de « vos » idées sur l’évolution nécessaire du métier (on devrait dire « des » métiers) de paysagiste. Cette évolution que vous appelez de vos voeux, ça fait quelques années déjà qu’elle a eu lieu. Il suffit de regarder l’éventail des formations proposées (du jardinier paysagiste, à l’urbaniste et à l’architecte paysagiste), de voir que ces formations sont validées par des diplômes (du BTS au Master Pro) variés et au champ d’application assez large (travaux en agence, pour des collectivités territoriales etc).
Ces gens connaissent bien sûr la notion de trame verte ou bleue.
Vous êtes très optimiste sur l’évolution du métier de paysagiste. Tant mieux mais c’est vraiment le tout début du virage.
C’est vrai qu’il y a une prise de conscience très récente des phénomènes d’écologie générale et que des cours sont maintenant donnés dans ce sens en école du paysage. Les 2 recrutements récents d’écologues à Versailles et Marseille vont dans ce sens. Mais il faut être honnête, on est très loin d’une approche écologique et systémique dans les projets même si quelques paysagistes tentent de l’appliquer et de modifier les cahiers des charges qui leur sont demandés. Les paysagistes n’interviennent pas encore dans les procédures de trame verte et bleu. C’est dommage, bien sur.
Ca vient doucement et les rapprochements entre urbanistes et paysagistes vont accélérer les procédures… Reste à rapprocher les écologues des paysagistes !
Optimiste par nature, oui…. mais là il ne s’agit pas d’optimisme mais de faits. Il suffit de voir la liste des formations proposées, d’étudier les contenus et les débouchés.