La plateforme « Regards et débats sur la biodiversité » de la SFE entame un partenariat de publication avec la nouvelle revue ESpèces. Pour inaugurer cette collaboration, nous vous proposons comme « regard » n°23 cette version légèrement modifiée d’un article de Bruno Corbara sur les expéditions scientifiques, paru dans le n°1 de cette revue.
MERCI DE PARTICIPER à ces regards et débats sur la biodiversité en postant vos commentaires après cet article. Les auteurs vous répondront et une synthèse des contributions sera ajoutée après chaque article.
En quête d’espèces :
A quoi servent les expéditions scientifiques ?
Bruno Corbara
LMGE/UMR CNRS 6023, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand
Regard R23, édité par Anne Teyssèdre (SFE) et Cécile Breton (ESpèces)
Mots clés : Biodiversité, érosion-extinctions, espèces, inventaires, enjeux, points chauds.
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Alice — À quoi ça leur sert d’avoir un nom, s’ils ne répondent pas quand on les appelle ?
Le Taon — Ça ne leur sert de rien, à eux, mais je suppose que c’est utile aux gens qui leur donnent des noms. Sans ça, pourquoi est-ce que les choses auraient un nom ?
Alice — Je ne sais pas. Dans le bois, là-bas, les choses et les êtres vivants n’ont pas de nom…
(Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir, 1872)
La décennie écoulée a été témoin d’un renouveau des expéditions scientifiques dédiées à l’étude de la biodiversité de notre planète. Renouant avec l’esprit des grandes expéditions naturalistes du passé et mettant en œuvre des moyens techniques et humains considérables (navire océanographique, engin volant, grimpeurs, spéléologues et plongeurs professionnels), la mission Santo 2006 (“Santo 2006 Global Biodiversity Survey”), par exemple, a déployé près de 150 chercheurs sur une île du Pacifique Sud, afin d’y inventorier les organismes vivants, des fonds océaniques environnants jusqu’aux sommets des montagnes.
Sur la même période, des projets très ambitieux visant à réaliser l’inventaire exhaustif de tous les organismes vivant sur un territoire donné ont vu le jour et sont en cours de réalisation, à l’instar d’un programme d’initiative franco-italienne qui, depuis juin 2008, a comme cadre d’étude le parc national du Mercantour et son voisin transalpin, le parco naturale Alpi Marittime.
Au-delà d’un goût évident pour l’aventure – de nos jours toute relative –, qu’est-ce qui fait ainsi courir, grimper, ramper ou plonger, dans des endroits parfois difficiles d’accès, des scientifiques spécialistes d’organismes souvent confidentiels, comme s’il y avait urgence ou péril en la demeure ?
Ces champions de la description et de la classification des organismes vivants sont motivés par l’espoir de découvrir des espèces “nouvelles pour la science”, appartenant à un groupe ou “taxon” qu’ils étudient avec ferveur pendant toute une vie. Ils auront d’autant plus de chances d’être récompensés dans leur quête que les organismes auxquels ils s’intéressent, totalement ignorés du commun des mortels, sont peu spectaculaires et délaissés par les naturalistes amateurs.
Toute démarche qui contribue à améliorer la connaissance du monde qui nous entoure est fort louable, mais au-delà de cet aspect fondamental, à quoi ce travail sert-il ? Et pourquoi ce sentiment d’urgence qui semble animer des chercheurs dont la discipline d’appartenance (la taxonomie) s’inscrit par essence dans le temps long de l’expertise difficilement acquise et dont les méthodes s’accommodent généralement mal de toute précipitation ?
La notion de biodiversité spécifique
Depuis le Sommet de la Terre (ou “Convention sur la diversité biologique”) qui s’est tenu à Rio en juin 1992, la sauvegarde de la biodiversité est devenue – au moins en apparence – un enjeu politique de premier plan. C’est en effet à cette occasion que l’on a pris conscience, au niveau planétaire, de l’importance de la diversité du vivant et des risques qui pesaient sur son avenir. Mais avant d’aller plus loin, qu’entend-on précisément par “biodiversité” et en quoi sa sauvegarde peut-elle interpeller le politique et intéresser le citoyen ? Pour les scientifiques, ce concept s’adresse à trois niveaux hiérarchiques du vivant: celui des écosystèmes, celui des espèces qui composent ces derniers et, enfin, celui des caractéristiques génétiques des individus.
Pour le grand public, le niveau intermédiaire, celui de la diversité dite spécifique, est le plus aisément compréhensible; pour le biologiste de terrain, également: l’espèce correspond à l’unité de biodiversité la plus étudiée, souvent la plus accessible. C’est aussi ce niveau qu’affectionnent les taxonomistes, dont le métier consiste justement à décrire et nommer des espèces, travail fort utile au biologiste. Dans ce qui suit, je me cantonnerai à ce niveau, dit spécifique, d’appréhension de la diversité biologique.
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Encart : La diversité des espèces en quelques chiffres
Comme il n’en existe pas de catalogue officiel exhaustif, le nombre d’espèces actuellement décrites varie dans des proportions non négligeables. En effet, une espèce a pu être décrite à plusieurs reprises avec des noms différents ou, inversement, sous une description et un nom se dissimulent parfois plusieurs espèces. Avec cette incertitude à l’esprit, on compte environ 1,4 million d’espèces décrites “fiables” d’animaux pour 320000 plantes, 75000 champignons et 50000 micro-organismes. Au sein des animaux, on compte environ 1 million d’espèces d’insectes dont 350000 Coléoptères. En comparaison, on ne compte qu’environ 29000 poissons, 9900 oiseaux et 5400 mammifères.
Quant à ce qui reste à découvrir, les estimations vont de 10 à 100 millions d’espèces, selon les auteurs. Les extrapolations les plus récentes étant plutôt révisées à la baisse: autour de 8 à 9 millions.
Plus de 10000 espèces “fiables” sont décrites chaque année. Selon Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, avec les moyens actuels, et sur la base de 10 millions d’espèces non décrites, il faudrait environ dix siècles pour parvenir à bout de “l’insaisissable inventaire des espèces” qui peuplent actuellement la Terre.
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Pourquoi préserver la diversité des espèces?
Les raisons de préserver la diversité biologique sont multiples. En premier lieu, les êtres vivants sont sources de services rendus à l’espèce humaine… à tel point que certains économistes se sont toqués d’en estimer la valeur monétaire. Sans entrer sur ce terrain, il est évident, par exemple, que les espèces vivantes sont à l’origine de tout ce que l’homme mange et, au-delà, qu’elles constituent un réservoir de ressources pour la fabrication de produits, entre autres dans les domaines de l’agro-alimentaire, de la pharmacie et des cosmétiques. Tant d’espèces connues et tant encore à découvrir sont donc autant de ressources potentielles à préserver pour les générations à venir.
Cependant, au-delà de tout argument utilitariste, et même si l’on peut accepter que certaines espèces disparaissent sous nos yeux – au regard de l’Évolution, c’est là leur destin inéluctable, y compris pour Homo sapiens –, on ne peut moralement pas rester spectateur sans tenter d’en retarder l’échéance. De même qu’il me serait difficile d’accepter que la cathédrale de Reims soit détruite, je préfère savoir que telle abeille solitaire endémique – dont l’existence ou la non-existence ne changera rien au cours du monde, sinon peut-être pour l’orchidée dont elle est le pollinisateur de prédilection – pourra continuer d’exister pour les générations futures. D’autant qu’il est toujours possible de reconstruire à l’identique une cathédrale, alors que nous ne savons pas recréer un animal à partir d’un spécimen de collection (même avec son ADN complet!).
Menaces sur la biodiversité
La richesse en espèces (ou richesse spécifique) des écosystèmes est considérée par certains scientifiques comme une garantie de stabilité et de résistance aux perturbations, notamment climatiques. Une des questions qu’ils se posent, par exemple, est de savoir à partir de quel moment un écosystème devient véritablement menacé, au fur et à mesure que diminue le nombre d’espèces qui le constituent.
Il n’y a bien sûr pas de réponse simple, chaque écosystème étant un cas particulier et certaines espèces (dites “clés de voûtes”) ayant une importance plus grande que les autres pour l’équilibre global. De plus, à une question d’apparence aussi simple que “de combien d’espèces se compose cette forêt ?”, personne n’est en mesure de répondre de façon satisfaisante. Quant à la question “combien d’êtres vivants différents y a-t-il actuellement sur Terre ?”, les chiffres avancés varient largement du simple au décuple (voir encadré ci-dessus). Répondre avec extrême précision à ces questions n’est pas forcément nécessaire; s’approcher de la réalité est par contre primordial si l’on souhaite comprendre comment fonctionnent les écosystèmes considérés et si l’on désire élaborer des stratégies efficaces pour leur conservation.
Les espèces disparaissent, nous l’avons vu, c’est leur destin. Néanmoins, les activités humaines ont désormais un tel impact sur l’environnement qu’elles provoquent un déclin inédit de la diversité du vivant. Selon certains scientifiques, cette diminution de la biodiversité, qu’ils qualifient de “sixième extinction de masse”, dépasserait en rapidité tout ce que la Terre a connu au cours de son histoire géologique. Si de multiples indicateurs confirment des disparitions à grande échelle, il est assez risqué, en toute logique, d’avancer des chiffres concernant la proportion d’êtres vivants concernés puisque l’inventaire de ce qui existe à l’heure actuelle est très loin d’être réalisé. Au-delà de l’absence de données quantitatives fiables, on ne sait rien (ou très peu de choses) sur l’importance écologique de la plupart des espèces décrites. Alors comment, dans ce cas, faire des choix pertinents pour la sauvegarde des milieux menacés ? Comment établir des priorités?
Il semble qu’il n’y ait pas d’autre alternative, pour les scientifiques qui se préoccupent de biodiversité et qui veulent la maintenir dans sa plus grande intégrité, que d’augmenter de façon considérable et par tous les moyens possibles les connaissances sur son état actuel. Nombre de chercheurs, et parmi eux des taxonomistes, estiment urgent que des inventaires les plus exhaustifs et raisonnés possibles soient entrepris prioritairement dans les zones estimées de plus forte biodiversité, ces “points chauds” ou “hotspots” de la planète. Ces chercheurs, avec l’appui de leurs organismes de tutelle et d’ONG de conservation, sont donc aujourd’hui plus que jamais incités à partir en quête d’espèces.
Des programmes à grande échelle et leurs limites
Ainsi sont nés des programmes d’inventaires à gros moyens, tels ceux évoqués plus haut, qu’il s’agisse d’expéditions qui s’intéressent à la vie terrestre, comme le programme IBISCA-Panama (inventaire de la biodiversité des arthropodes d’une forêt tropicale, du sol à la canopée), à la vie marine, à l’instar de l’expédition Panglao organisée par le Muséum d’histoire naturelle aux Philippines en 2004, ou à la vie dans ces deux milieux, avec la mission Santo 2006 au Vanuatu. C’est également dans cette perspective qu’est né le concept d’ATBI (All Taxa Biodiversity Inventory) visant à l’étude exhaustive de tous les segments de la biodiversité sur un secteur géographique précis. Le premier de ces projets a débuté au tout début du millénaire sur les 2200 km2 du Great Smoky Mountains National Park, aux États-Unis; en France, un inventaire analogue s’est mis en place dans le Mercantour Néanmoins, récolter n’est pas tout. L’identification et la description d’espèces demandent des compétences longues à acquérir et beaucoup de taxons manquent de spécialistes car, lorsqu’ils existent, ceux-ci sont surchargés. Si l’on prend l’exemple des insectes, qui représentent une part considérable de la biodiversité animale (voir encadré), le nombre de taxonomistes est ridiculement faible au regard de la tâche qui reste à accomplir. Déjà, lors de la Convention de Rio, les conséquences de ce “goulot d’étranglement” taxonomique étaient évoquées comme un obstacle sérieux. Depuis, en dépit des déclarations d’intention et de certains programmes internationaux de soutien à la science taxonomique, le goulot ne s’est pas vraiment desserré. En fait, alors que la biodiversité est déclinée partout comme une priorité, on laisse péricliter la discipline scientifique qui permet de mieux connaître et définir ses unités de base, les espèces.
Deux scénarios
Une course-poursuite s’est ainsi engagée entre le projet d’inventaire de ces scientifiques et une réalité qui se dérobe sous leurs yeux. La pression anthropique est telle, notamment sous les tropiques (qui recèlent l’essentiel des “points chauds” de biodiversité), que ces derniers risquent de perdre rapidement une grande part de leur richesse spécifique.
Les botanistes et zoologues qui parcourent aujourd’hui la planète pour collecter des échantillons de plantes et des spécimens d’animaux déposent dans leurs musées respectifs des représentants d’espèces qui auront disparu à la décennie suivante. Elles viendront ainsi rejoindre le dodo et le loup de Tasmanie dans la trop longue liste des victimes d’Homo sapiens et les échantillons qui les représentent, reliques desséchées d’espèces rayées de la surface de la Terre, pourront être assimilés à des fossiles. Nos chercheurs auront travaillé, en quelque sorte, pour les paléontologues de demain! Il est ainsi à craindre qu’au rythme où vont les choses l’inventaire (quasi) exhaustif des espèces vivantes se réalise plus vite que prévu… par simplification de la tâche.
Le seul espoir pour que se maintienne à un niveau proche de l’actuel la diversité du vivant sur Terre implique un retournement drastique de perspective qui échappe au domaine de la science. Rêvons: la population de la Terre se stabilise, les standards de consommation s’établissent à des niveaux soutenables pour la planète, la pression que l’homme exerce sur les espaces naturels se relâche, l’essentiel des points chauds de biodiversité est préservé et la sixième extinction en cours est stoppée avant d’avoir occasionné trop de dégâts. Les taxonomistes, des femmes et des hommes qui – nous l’avons vu – travaillent difficilement dans l’urgence, pourraient alors poursuivre avec sérénité leur grande œuvre d’inventaire et de classification avec la certitude que leur travail, ajouté à celui de leurs semblables des générations futures, pourra un jour aboutir.
Et alors, une fois que la liste des acteurs du vivant sera établie, il restera encore tout à comprendre de leurs rôles respectifs et des diverses pièces qu’ils jouent ensemble…
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Bibliographie :
Bouchet, Ph, Le Guyader H. et Pascal, O. (eds), 2011 – The Natural History of Santo. Muséum national d’histoire naturelle, Paris; IRD, Marseille; Pro-Natura international, Paris, 572 p. Patrimoines Naturels, 70.
Corbara B. (ed.), 2009. SANTO 2006 Global Biodiversity Survey from sea bottom to ridge crests. Zoosystema, N°spécial, 31 (3), p. 397-740.
Pour en savoir plus :
Sur les “explorateurs de la biodiversité” en général : Bouchet P., 2007. “L’insaisissable inventaire des espèces”. Les dossiers de La Recherche, n° 28, p. 48-55.
Sur l’expédition Santo 2006 : Tardieu V. et Barnéoud L., 2007 – Santo, les explorateurs de l’île-planète. Belin, Paris, 288 p.
Sur l’ampleur de la crise actuelle d’extinction : Teyssèdre A., 2004 – Vers une sixième crise majeure d’extinctions ? in Biodiversité et changements globaux, R. Barbault (Ed.), B. Chevassus (Ed.) & A. Teyssèdre (Coord.), pp. 24-49.
Sur l’état actuel des écosystèmes et le déclin des services écosystémiques : Millennium Ecosystem Assessment, 2005 – Ecosystèmes et bien être humain, une synthèse. Version française de Ecosystem and human well-being : synthesis. Island Press, Washington D.C.
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Cet article est une version légèrement revue par Anne Teyssèdre de l’article du même auteur et du même nom paru dans le n°1 de la revue Espèces.
Rien que pour le rêve que ces voyages engendrent….à ceux qui partent mais et surtout à ceux qui restent ! c’est un peu enfantin comme réaction, je le sais, mais je pense en particulier aux grandes explorations de Lapérouse… C’est fascinant !
Bonjour,
Il me semble clair que les inventaires d’espèces tout autour du globe, et en particulier dans les « points chauds de biodiversité », sont importants pour la connaissance du patrimoine biologique de notre planète et contribuent au développement des recherches en biologie, écologie, systématique, ou sciences de la conservation.
Mais, à l’inverse des « taxonomistes de l’urgence » évoqués dans cet article et à l’instar de nombreux écologues ou autres scientifiques, je pense qu’il n’est pas nécessaire d’inventorier largement les millions d’espèces peuplant aujourd’hui notre biosphère pour entreprendre des recherches sérieuses en sciences de la conservation dans de multiples domaines, élaborer des stratégies, méthodes et outils de préservation, et les faire connaître aux acteurs de l’environnement – individus, collectivités, associations, gouvernements…
Par l’exploration d’écosystèmes locaux ou dispersés, l’échantillonnage de communautés, d’espèces ou de populations, leur analyse et leur suivi au fil du temps, des écologues ont depuis longtemps mis en évidence de grands patterns généraux , tels que la relation aire-espèces ou plus récemment l’homogénéisation biotique des communautés (cf. le regard n°16 de J. Clavel), et élaborent aujourd’hui des « indicateurs » de biodiversité qui décrivent l’état des écosystèmes et analysent leur dynamique – dans un objectif non seulement d’analyse et de suivi, mais aussi de préservation de la biodiversité (cf. regard n°11). L’exploration du fonctionnement des écosystèmes, en relation avec les sociétés qui en dépendent, a permis de souligner l’importance des « services » écologiques rendus par les écosystèmes aux humains, donc de souligner les enjeux du maintien du fonctionnement des écosystèmes et de ces services, et doté les chercheurs en sciences de la conservation (écologues mais aussi économistes, sociologues, anthropologues..) et les acteurs de l’environnement d’outils communs d’analyse, concertation et préservation de la biodiversité (cf. regards n°3 et 4).
L’importance de la communication sur ces sujets et de leur prise en compte dans les grandes stratégies de conservation ou la gestion collective (adaptative) des écosystèmes sont largement évoquées sur cette plateforme, notamment dans les regards n°1 sur le concept de biodiversité, n°7 sur le programme MAB et les réserves de biosphère, n°11 sur la science participative et n°14 sur les quatre aires de la conservation.
Toutes ces méthodes, stratégies, outils et programmes ont été élaborés et mis en oeuvre sans attendre l’inventaire plus ou moins complet des espèces disparaissant de notre planète… Heureusement !
Bonjour,
Je suis de l’avis d’Anne Teyssèdre. Certes les expéditions et la recherche d’un inventaire des espèces sont importantes mais je ne les qualifierai pas de prioritaires. Je ne suis pas certain de l’utilité d’investir de l’argent, des chercheurs, du temps dans une quantité d’expéditions pour arriver le plus vite possible à identifier « toutes » les espèces vivantes.
Je pense que la priorité est à mettre dans la protection de ce que l’on a déjà et qui est largement menacé! Pour cela, il faut connaitre la biologie des espèces et appliquer les résultats trouvés à de la conservation. On connait assez d’espèces pour évaluer l’impact de l’homme, du climat et de tout un tas de choses. Il faut ensuite connaitre leur biologie et c’est là-dessus et sur l’aspect plus appliqué de la conservation qu’il faut mettre l’accent selon moi.
Bien sûr comme partout, ce n’est pas parce qu’on met l’accent sur quelque chose qu’il faut en oublier le reste, au contraire! Il faut maintenir le plus de diversité de recherches. Donc les expéditions : oui, mais pas prioritaires sur les autres formes d’écologie pour éviter ce que dit l’article quant aux paléontologues de demain!
(Commentaire par un étudiant en première année en Géosciences Biologie Environnement à Montpellier donc surement pas aussi pertinent que les autres commentaires mais il y a un début à tout!)
Victor
C’est à Lewis Carroll que je répondrai (voir citation en exergue), et en latin pour faire moderne :
Nomina si nescis perit cognitio rerum.
Et nomina si perdas, certe distinctio rerum perditur.
Edward COKE (1552-1634) (Commentaire sur Littleton)
Traduction : Si tu ne connais pas les noms, c’est la connaissance des choses qui disparaît.
Et si tu perds les noms, certainement la distinction des choses sera perdue.