Laboratoire ou structure d’accueil :
IEES-Paris – Institut d’Écologie et des Sciences de l’Environnement,
Équipe ÉcoPhysiologie Évolutive – Département ÉcoÉvo
Sorbonne Université,
Tours 44-45, 5ième étage, porte 508, case 237,
4 place Jussieu, F-75252 Paris cedex 05
Responsables du stage : Co-encadrement
Nom : Clotilde BIARD, Sorbonne Université
Tél : 01 44 27 25 94
Email : clotilde.biard@sorbonne-universite.fr
Nom : Josefa Bleu, Université de Strasbourg
Email : josefa.bleu@iphc.cnrs.fr
Adresse : Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC, UMR 7178)
CNRS, IPHC-DEPE, Bat. 60, 23 rue Becquerel
67087 Strasbourg Cedex 2
Références dans le domaine :
Bleu J, Agostini S, Angelier F, Biard C. 2019. Experimental increase in temperature affects eggshell thickness, and not egg mass, eggshell spottiness or egg composition in the great tit (Parus major) General and Comparative Endocrinology 275: 73-81.
Chatelain M, Gasparini J, Haussy C, et al. 2016. Trace metals affect early maternal transfer of immune components in the feral pigeon. Physiological and Biochemical Zoology 89: 206-212.
Horrocks NPC, Hine K, Hegemann A, et al. 2014. Are antimicrobial defences in bird eggs related to climatic conditions associated with risk of trans-shell microbial infection? Frontiers in Zoology 11: 49.
Saino N, Martinelli R, Biard C, et al. 2007. Maternal immune factors and the evolution of secondary sexual characters. Behavioral Ecology 18: 513-520.
Description du stage
Les changements globaux actuels, et en particulier les modifications climatiques et l’urbanisation, induisent des variations rapides de l’environnement auxquelles les individus doivent faire face sur une échelle de temps généralement jugée trop réduite pour que puissent intervenir des phénomènes d’ordre micro-évolutifs (Parmesan 2006, Charmantier, McCleery et al. 2008, Gienapp, Teplitsky et al. 2008, Visser 2008). Un des mécanismes possibles d’adaptation rapide est la plasticité phénotypique, dont une part importante est déterminée par les effets maternels dépendants de l’environnement. Les études illustrant le rôle de la plasticité phénotypique (Yeh and Price 2004, Charmantier, McCleery et al. 2008) et des effets maternels (Badyaev, Beck et al. 2003, Møller, Biard et al. 2011) dans les processus d’adaptation et de colonisation de nouveaux environnements ou de réponse au réchauffement climatique suggèrent que les effets maternels constituent un mécanisme de réponse adaptative à la variabilité environnementale et aux changements globaux au niveau des populations. Inversement, des mal-adaptations générées par les effets maternels pourraient menacer la persistance de populations. Les changements globaux sont susceptibles d’influencer directement et indirectement la condition des femelles et leurs stratégies reproductives. La composition des œufs, si elle peut être ajustée par la femelle en réponse aux conditions environnementales, pourrait donc jouer un rôle important dans la réponse et l’adaptation des individus aux variations environnementales. Il est donc important d’identifier le rôle des effets maternels dans ce contexte.
Parmi les effets maternels, le transfert d’immunité passive confère une protection au jeune pendant les phases de développement précoce ; avant l’éclosion et pendant la phase d’élevage au nid contre différents pathogènes. Les lysozymes constituent une protection antibactérienne cruciale pendant le développement embryonnaire, et dont l’investissement est modulé par la mère en fonction de sa condition et de l’attractivité de son partenaire de reproduction. Il est également suggéré que les femelles puissent moduler le dépôt de lysozymes dans les œufs en fonction des conditions climatiques et environnementales. Or les conditions environnementales en ville sont caractérisées par l’effet d’ilot de chaleur urbain, susceptible d’augmenter la prévalence de bactéries dans les nids, et par une plus forte densité de congénères conduisant à une augmentation possible de la transmission de pathogènes entre individus.
Les objectifs de ce stage seront
(1) déterminer si les effets maternels diffèrent en moyenne et en variance entre habitats, et au sein de chaque habitat s’ils covarient avec le phénotype de la femelle d’une part, et les conditions climatiques et la qualité de l’environnement autour du nichoir (territoire), d’autre part.
(2) déterminer quelles sont les conséquences des effets maternels en termes de qualité phénotypique et de survie des poussins, et de succès de la reproduction : succès d’éclosion et succès d’envol.
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un suivi biodémographique de population de mésanges bleues et charbonnières à long terme dans lequel les effets maternels sont suivis depuis 2010 en forêt, et 2012 en zone urbaine en Ile de France, avec le prélèvement d’un œuf par couple reproducteur. Nous disposons déjà des données de lysozymes dans les œufs récoltés entre 2010 et 2021. L’étudiant.e. se verra confié les analyses au laboratoire des œufs récoltés ces 3 dernières années afin de compléter la base de données. Le reste du stage sera consacré à l’analyse statistique des données, puis à la rédaction du mémoire et du manuscrit d’un article portant sur ces travaux.
Profil et compétences recherchés : Connaissances et fort intérêt en écophysiologie et écologie évolutive. Autonomie, rigueur, forte motivation pour le travail de laboratoire et l’analyse de données. Très bonnes capacités rédactionnelles (en français et en anglais).
Ce stage peut se poursuivre par une thèse (ce sujet pourra être déposé dans une école doctorale ou pour un financement alternatif).
Modalités de candidature :
Envoyez aux deux co-encadrantes votre dossier composé de :
– CV et lettre de motivation
– Contact de deux référents (anciens encadrants de préférence)
– Dates de stage possible selon votre formation
– Mémoire de M1
– Relevés de notes L et M1
Date limite de candidature : 04/10/24
Entretiens la semaine du 07/10/24
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