Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces introduites par l’homme au-delà de leurs barrières biogéographiques historiques (exotiques), qui parviennent à s’établir dans la nature (naturalisées) avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives (envahissantes). Leurs dommages se chiffreraient en centaines de milliards d’euros par an au niveau mondial (IPBES 2023), et leur nombre ne cesse d’augmenter (Seebens et al. 2017).

Malgré des efforts de recherche croissants, les mécanismes d’action des espèces exotiques envahissantes restent encore mal compris, particulièrement chez les plantes (Dai et al. 2020). Parmi les nombreuses hypothèses avancées dans la littérature, les plantes exotiques envahissantes pourraient modifier les propriétés de l’habitat (concept de « transformers » ; Richardson et al. 2000), par exemple en surexploitant les ressources du milieu (Rout & Callaway 2009) ou en modifiant le régime historique des perturbations (Didham et al. 2005). Cette hypothèse se démarque des autres par le fait qu’elle n’a jusque-là été que peu testée dans la littérature, sans doute parce qu’elle se réfère à des échelles spatiales et temporelles trop grandes pour la plupart des approches observationnelles ou expérimentales classiques.

Ce stage s’inscrit dans le cadre du projet ANR EDENE ‘Extinction dynamics of endemic trees in exotic-dominated ecosystems’ (https://sites.google.com/view/edene) et vise à étudier les changements induits par les invasions biologiques à l’échelle de l’habitat et à déterminer comment ces changements influencent la biodiversité. L’étudiant.e sera en charge d’assembler, traiter et analyser des séries chronologiques d’indices de végétation issus de données satellitaires multispectrales acquises sur l’île de La Réunion depuis une cinquantaine d’années (à partir de 1972 avec Landsat-1). Il s’agira dans un premier temps de définir si les séries temporelles ainsi générées diffèrent dans des contextes d’invasion contrastés. L’étudiant.e testera ensuite si ces séries temporelles coïncident avec les tendances d’évolution d’environ 200 populations d’arbres menacés d’extinction. Les analyses se feront sous Google Earth Engine (GEE) et R.

Durée : à définir selon le candidat sélectionné, à partir d’août 2025. Stage indemnisé selon la règlementation en vigueur. Billet d’avion à la charge de l’étudiant.e.
Laboratoire d’accueil : UMR AMAP, Pôle de Protection des Plantes, Agrocampus Ligne Paradis, Saint-Pierre, La Réunion.
Modalités de candidature : Adresser par email une lettre de motivation et un CV à robin.pouteau@ird.fr. Merci de préciser les dates auxquelles vous êtes disponibles. Le stage restera ouvert jusqu’à qu’il soit pourvu.
Profil recherché
• Connaissances en télédétection et géomatique
• Compétences en programmation
• Maîtrise de GEE ou du package R ‘rgee’ souhaitable
• Connaissances en analyse de séries temporelles
• Rigueur, investissement, autonomie
• Qualités rédactionnelles et de synthèse
• Bon niveau d’anglais (lecture d’articles)

Références
Dai et al. (2020) Perspect Plant Ecol Evol Syst 47, 125575. Didham et al. (2005). Trends Ecol Evol 20, 470–4. IPBES (2023) Thematic Assessment Report on Invasive Alien Species and Their Control. Richardson et al. (2000) Diversity Distrib 6, 93–107. Rout & Callaway (2009). Science 324, 734–5. Seebens et al. (2017) Nat Comm 8, 14435.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: robin.pouteau@ird.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.