Problématique
Pouvoir suivre les populations d’organismes est essentiel pour identifier les impacts des activités anthropiques sur l’environnement, en particulier chez les groupes menacés comme les pollinisateurs. Or, de tels suivis nécessitent une grande quantité de données à l’espèce.
Bien que des programmes de suivi à grande échelle des pollinisateurs existent, peu de données existent à l’échelle de l’espèce pour les abeilles sauvages. Cette limite est liée à la difficulté d’identification notoire du groupe, où le paradigme actuel est la capture et l’expertise du spécimen pour garantir son identification à l’espèce, une approche relativement fiable, mais chronophage et coûteuse. Ce paradigme limite notamment l’exploitation de bases de données photographiques contenant beaucoup d’information, telles que celle d’iNaturalist, une plateforme de données naturalistes virtuelles. Pourtant, toutes les espèces d’abeilles sauvages ne sont pas cryptiques et certaines présentent des critères diagnostics clairs, qui devraient permettre une identification visuelle même sur la base de photographies. Notre hypothèse est qu’un déclin des populations d’abeilles sauvages à l’échelle du territoire peut être détecté sur la base de données photographiques pour les espèces d’abeilles facilement identifiables.

Méthode
Ce stage entre dans le cadre de l’ANR IDMYBEES. Le/la stagiaire travaillera en collaboration avec Noé Barbier-Chabot dans le cadre de sa thèse sur l’identification des abeilles sauvages pour améliorer l’identification des Andrènes de France en formalisant les critères diagnostiques des espèces. Un premier ensemble de critères d’identification photo du genre a déjà été développé lors d’un précédent stage de M2 et est codé pour une bonne partie de la faune de France (43% des 182 espèces). Il/elle se basera sur ces critères pour compléter la classification visuelle des Andrènes à l’échelle nationale et faire émerger les espèces identifiables sur photo, en collaboration avec un réseau d’experts. Ensuite, il/elle ré-identifiera les photographies d’Andrènes de suivis existants (iNaturalist, Spipoll) en se focalisant sur les espèces identifiables à l’espèce sur photo. Enfin, il/elle analysera ce jeu de données pour évaluer les tendances d’abondance de ces espèces sur ces dernières années.

Le stage débouchera sur un outil d’aide à l’identification des Andrènes de France, une liste des espèces dont le suivi est possible par photographie à l’échelle du territoire et des données validées permettant d’alimenter la future liste rouge des abeilles sauvages actuellement en cours d’élaboration. Une publication pourra être envisagée selon les résultats et les avancées développées pendant ce stage.

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