Lieu de stage :
UR 1115 PSH (Plantes et Systèmes de culture Horticoles) –INRAE Avignon
https://www6.paca.inrae.fr/psh

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Encadrement :
Claire Lavigne – claire.lavigne@inrae.fr
Jean-Charles Bouvier – jean-charles.bouvier@inrae.fr

Contexte : L’agrandissement des parcelles agricoles associé à la simplification des systèmes de culture intensifs a conduit à une forte diminution des haies dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ces dernières abritent une grande diversité d’organismes vivants (Précigout et Robert 2022). Leur déclin s’est accompagné d’une perte de biodiversité dans les paysages agricoles et en particulier d’une perte de biodiversité des oiseaux (Donald et al. 2001). Actuellement, avec le développement de l’agroécologie, les éléments semi-naturels boisés tels que les haies deviennent des objets d’intérêt dont la présence et la gestion doivent permettre de restaurer la biodiversité et de promouvoir les services écologiques associés (Tilman 1999 ; Altieri et Rogé 2010 ; Wezel et al. 2014 ; Weninger et al. 2021 ; Le Viol et al. 2023) tel que le contrôle biologique des ravageurs.
Contrairement à la plupart des agroécosystèmes, les vergers de pommiers du sud-est de la France se caractérisent par un réseau de haies très dense implanté pour protéger les pommiers du vent dominant du nord, le mistral (Ricci et al. 2011). Ces haies peuvent être monospécifiques, généralement de cyprès ou de peupliers, ou plurispécifiques. Elles sont soit gérées de manière « intensive », et dans ce cas, taillées sévèrement en forme de mur, soit « extensives » et taillées uniquement en cas de besoin pour permettre l’accès des véhicules agricoles. Selon leurs caractéristiques, les oiseaux peuvent utiliser les haies comme zones de refuge, de reproduction et/ou de nourrissage. Nous savons déjà que l’abondance et la richesse spécifique des assemblages d’oiseaux au printemps dans les vergers de pommiers augmentent avec le nombre de haies qui les entourent (Bouvier et al. 2022). Par ailleurs, nous savons également que leur mode d’entretien impacte leur potentiel d’accueil des oiseaux, les haies intensives étant beaucoup moins attractives que les haies peu taillées (Bouvier et al. 2023).

Sujet : Dans ce contexte, notre étude a pour objectif d’étudier l’impact des différents types de haies, mono ou plurispécifiques, de leur structure physique et leur mode de gestion sur l’abondance, la diversité et la composition (taxonomique ou fonctionnelle) des assemblages d’oiseaux dans des vergers de pommiers du sud-est de la France au printemps. Par ailleurs, les vergers pouvant être entourés de différents types de haies, un autre objectif de cette étude est d’étudier l’effet des combinaisons de différents types de haies sur les oiseaux. Enfin, un focus pourra être mis sur certaines espèces ou certains groupes fonctionnels susceptibles de réguler les ravageurs en verger.
Cette étude fait partie d’un projet plus large sur le rôle des haies pour la conservation de la biodiversité et le contrôle des ravageurs (financement Office Français de la Biodiversité). Elle sera réalisée à partir d’un jeu de données existant recueilli dans 29 vergers commerciaux de pommiers conduits en agriculture biologique dans le site atelier de la basse vallée de la Durance (https://site-atelier-basse-vallee-durance.fr). Les données concernent la localisation des oiseaux lors de deux recensements et les caractéristiques des haies. L’ensemble des occupations du sol et des haies de la zone est cartographié sous SIG permettant d’évaluer l’impact éventuel de facteurs agissant à plus grande échelle.

Compétences recherchées et missions : Nous recherchons un étudiant ou une étudiante en M2 ou équivalent en écologie ou agronomie avec un goût pour les analyses de données (avec le logiciel R). La mission principale consistera en l’analyse des données existantes (analyse de diversité taxonomique ou fonctionnelle, analyses multivariées type RDA, modèles linéaires généralisés) pour laquelle l’étudiant.e sera accompagné.e. Des missions complémentaires de terrain pour une caractérisation plus fine des haies pourront être envisagées. Une contribution ponctuelle aux autres travaux de terrain de l’équipe est attendue.

Conditions du stage : Stage à partir de début 2025 pour une durée de 6 mois. Rémunération selon les conditions standard (~600€ par mois ). Déplacements sur le terrain à prévoir en voiture de service.

Références de l’équipe sur le sujet :
Bouvier JC, T Boivin, C Lavigne. Conservation value of pome fruit orchards for overwintering birds in Southeastern France. 2020. Biodiversity and Conservation: doi.org/10.1007/s10531-020-02016-3.
Bouvier JC, Boivin T, Lavigne C. 2022. Single-row exclusion nets: an alternative pest control method with no detectable impact on breeding bird assemblages in orchards bordered by hedgerows. Agronomy for Sustainable Development 42 : 23 DOI: 10.1007/s13593-021-00743-7
Bouvier JC, Delattre T, Boivin T, Musseau R, Thomas C, Lavigne C. 2022. Great tits nesting in apple orchards preferentially forage in hedgerows and in organic but not conventional orchards. Agriculture, Ecosystems & Environment 337: DOI: 10.1016/j.agee.2022.108074
Bouvier JC, Gauffre B, Lavigne C, Boivin T. 2023. Les filets n’impactent pas la présence des oiseaux. Réussir Fruits & Légumes 443 : 24-25.
Ricci B., Franck P., Bouvier J., Casado D., Lavigne C. 2011. Effects of hedgerow characteristics on intra-orchard distribution of larval codling moth. Agriculture Ecosystem Environment 140, 395-400.

Autres références
Altieri, M., & Rogé, P. (2010). The ecological role and enhancement of biodiversity in agriculture. In Agriculture, Biodiversity and Markets. Earthscan. (pp. 15–32).
de Zwaan DR., Hannah KC., Alavi N, Mitchell GW., Lapen DR, Duffe J, Wilson S. (2024). Local and Regional-Scale Effects of Hedgerows on Grassland- and Forest-Associated Bird Populations Within Agroecosystems. Ecological Applications 34(3): e2959. https://doi.org/10.1002/eap.2959
Donald, R. F., Green, R.E., & Heath, M.F. (2001). Agricultural intensification and the collapse of Europe’s farmland bird populations. Proceedings of the Royal Society of London B, 268, 25-29. https://doi.org/10.1098/rspb.2000.1325
Le Viol I, Kerbiriou C., Bas Y., Jiguet F., Princé K (2023) Farmland biodiversity benefits from small woody features. Biological Conservation, 286, 110262. https://doi.org/10.1016/j.biocon.2023.110262
Précigout, P. A., & Robert, C. (2022). Effects of hedgerows on the preservation of spontaneous biodiversity and the promotion of biotic regulation services in agriculture: towards a more constructive relationships between agriculture and biodiversity. Botany Letters, 00(00), 1–29. https://doi.org/10.1080/23818107.2022.2053205
Tilman, D. (1999). Global environmental impacts of agricultural expansion: The need for sustainable and efficient practices. Proceedings of the National Academy of Sciences, 96(11), 5995–6000. https://doi.org/10.1073/pnas.96.11.5995
Weninger T., S. Scheper, L. Lackóová, B. Kitzler, K. Gartner, N.W. King, W. Cornelis, P. Strauss, K. Michel (2021) Ecosystem services of tree windbreaks in rural landscapes – A systematic review. Environmental Research Letters, 16, 103002, 10.1088/1748-9326/ac1d0d
Wezel, A., Casagrande, M., Celette, F., Vian, J. F., Ferrer, A., & Peigné, J. (2014). Agroecological practices for sustainable agriculture. A review. Agronomy for Sustainable Development, 34(1), 1–20. https://doi.org/10.1007/s13593-013-0180-7

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