La pollinisation est un service écosystémique essentiel au fonctionnement des écosystèmes naturels comme agricoles, qui dépend majoritairement des insectes et notamment des abeilles. Dans le contexte de la crise actuelle de biodiversité touchant particulièrement les insectes, favoriser leur conservation, et la fonction de pollinisation des cultures, apparaît particulièrement crucial. L’abondance et la diversité des insectes sont dépendantes de la disponibilité et de la diversité des ressources florales (pollen, nectar) présentes dans un environnement. Pour localiser les fleurs d’intérêt dans leur environnement, les pollinisateurs utilisent différents signaux émis par les plantes et notamment leurs odeurs. Les odeurs florales ont une composition en composés volatils particulièrement complexe. C’est pourquoi, le lien entre la composition des odeurs de fleurs et la sélection de pollinisateurs qu’elles attirent est peu clair.
La description récente à la fois d’un grand nombre d’odeurs de fleurs mais aussi des préférences florales de nombreux pollinisateurs sauvages rend envisageable la mise en évidence des préférences des différents groupes de pollinisateurs en termes de compositions des odeurs florales. Ceci permettrait à la fois de mieux comprendre comment s’établissent les réseaux d’interactions plantes-pollinisateurs mais aussi de mettre en lumière comment les capacités de biosynthèse de volatiles des plantes et les préférences olfactives des pollinisateurs se sont co-adaptées au cours de l’évolution.
Dans le cadre de son stage, l’étudiant.e cherchera à mettre en évidence le lien entre les émissions de composés volatiles d’espèces de fleurs, et leur attractivité pour les différents groupes de pollinisateurs. Pour cela, il.elle complétera, grâce à une recherche bibliographique poussée, un jeu de données déjà assemblé à partir des bases de données et de publications puis l’analysera. Il aura à (1) identifier et (2) appliquer les outils analytiques pertinents et adaptés pour répondre à la problématique du stage, ainsi que (3) à étendre le jeu de données, notamment en y incluant les variables qui peuvent limiter les interactions entre espèces (aires de répartition, phénologie, pressions, etc.).
Le présent stage s’inscrit en écologie théorique fonctionnelle des réseaux d’interactions plantes-pollinisateurs. Aussi, le.la stagiaire devra avoir des compétences/appétences fortes et une grande autonomie en recherche bibliographique, analyses statistiques et manipulation de base de données.
Références / Documentation :
Knudsen, J. T. et al. (2006) Diversity and distribution of floral scent. The Botanical Review.
Burkle, L. et al. (2017) The Smell of Environmental Change: Using Floral Scent to Explain Shifts in Pollinator Attraction. Applications in Plant Sciences.
Kantsa, A. et al. (2018) Disentangling the Role of Floral Sensory Stimuli in Pollination Networks. Nature Communications.
Farré-Armengol, G. et al. (2020). Deciphering the biotic and climatic factors that influence floral scents: A systematic review of floral volatile emissions. Frontiers in Plant Science.
Kuppler, J. et al. (2023) Favourite Plants of Wild Bees. Agriculture, Ecosystems & Environment
Dötterl, S. & Gershenzon, J. (2023) Chemistry, Biosynthesis and Biology of Floral Volatiles: Roles in Pollination and Other Functions. Natural Product Reports.
Laboratoire d’accueil : Institut d’Écologie et des Sciences de l’Environnement de Paris (IEES-Paris)
Équipe d’accueil : Écologie et Évolution des Réseaux d’Interactions (EERI)
Responsables de l’encadrement : Lucie Schurr (MC) & Arthur de Fouchier (ATER)
Durée et début souhaité : 6 mois – début 2024
Envoyez LM + CV à lucie.schurr@u-paris.fr et arthur.de_fouchier@sorbonne-universite.fr avant le 9 octobre 2023.
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