Contexte de l’étude :
Dans le contexte de la lutte contre le changement climatique, le sujet de la contribution des écosystèmes à la séquestration de carbone est un sujet montant, se traduisant par exemple au niveau français par la Stratégie nationale bas carbone. Cette feuille de route de la France vise l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 et compte notamment sur une augmentation importante des puits de carbone naturels (Grimault et al., 2022). Dans cette perspective, l’État français a mis en place en 2018 un outil de certification climatique appelé le « Label bas-carbone » visant à encourager la mise en place de projets d’absorption carbone dans les milieux agricoles, forestiers et naturels . En parallèle, face à l’érosion de la biodiversité à un rythme alarmant ces dernières années, la Commission européenne a présenté en mai 2020 une stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030. La France, quant à elle, a publié fin 2023 sa Stratégie nationale biodiversité 2030 qui liste parmi les mesures de ce programme le maintien et la restauration des écosystèmes, en particulier les prairies naturelles (Gouvernement français, 2023).
En France, on estime que 22% du carbone des sols sur l’horizon 0-30 cm sont stockés dans les prairies permanentes, alors même que leur surface a régressé significativement depuis les années 1960 (Pellerin et al., 2020). Ainsi, le compartiment du sol constitue un réservoir majeur de carbone (Friedlingstein et al., 2023). Il abrite également une biodiversité riche et diversifiée, contribuant significativement à la réalisation des nombreuses fonctions du sol, dont le stockage de carbone (Anthony et al., 2023 ; Barrios, 2007). Dans ce contexte, il est légitime de s’interroger sur l’adéquation entre les mesures prises en faveur de la séquestration du carbone et la préservation de la biodiversité. Pour cela, il est indispensable de disposer d’outils de suivi de la biodiversité des sols, notamment pour contribuer à l’enrichissement du projet de méthode Label bas-carbone dédiée à la restauration des prairies permanentes. C’est dans ce contexte que la R&D d’EDF mène actuellement des expérimentations sur un site pilote, situé sur la commune d’Aramon (Gard, 30). Ce site, anciennement caractérisé par des prairies humides, a fait l’objet de profonds changements dans les années 1970 afin d’être exploité pour la production céréalière. Le site pilote fait aujourd’hui l’objet d’une restauration de ses anciennes prairies, sur lequel EDF R&D réalise des suivis de carbone et de biodiversité. C’est sur le volet biodiversité qu’intervient le stage proposé.
Description du stage :
L’objectif de ce stage sera de caractériser (ou a minima de dégager des tendances) l’effet de différents facteurs (âge des prairies, gestion, autre…) sur la biodiversité aérienne et terrestre, et sur le fonctionnement biologique des sols en contexte prairial. Pour cela, le/la stagiaire sera chargé(e) de traiter les données de plusieurs bioindicateurs de la biodiversité : les nématodes et les microorganismes pour le compartiment sol, ainsi que la flore et les orthoptères pour le compartiment aérien, acquises lors de diverses campagnes de terrain menées en 2024 sur le site pilote.
Le travail du stagiaire consistera à :
1. Réaliser une synthèse bibliographique des facteurs influençant la biodiversité terrestre en contexte prairial ;
2. Examiner et traiter les données acquises lors des campagnes de terrain réalisées en 2024 sur le site pilote (nématodes, microorganismes, flore, orthoptères) ;
3. Évaluer l’impact de facteurs tels que l’âge des prairies ou le mode de gestion sur la réponse des bioindicateurs étudiés et faire des hypothèses sur les mécanismes sous-jacents ;
4. Émettre un avis critique vis-à-vis des bioindicateurs étudiés et proposer des pistes d’amélioration pour le suivi de la biodiversité des prairies.
Un mémoire (en français) répondant aux quatre points mentionnés ci-dessus est attendu. Une restitution des travaux en interne pourra aussi être demandée.
In fine, ce travail de stage permettra d’approfondir les connaissances sur la biodiversité et le fonctionnement biologique des sols en milieux prairial et les facteurs pouvant influencer cette biodiversité. Il apportera des informations permettant d’alimenter les outils de suivi de la biodiversité dans le cadre de la méthode Label bas-carbone « Prairie », en réflexion.
Profil recherché :
Étudiant(e) en Licence ou Master 1 (stage de 3 à 4 mois) avec une formation initiale en biologie, écologie, science de l’environnement et avec idéalement des connaissances en biodiversité terrestre et fonctionnement biologique des sols. Un intérêt et une motivation pour le travail de recherche bibliographique (en français et en anglais), de solides compétences rédactionnelles et de synthèse, des compétences en traitement de données (avec le logiciel R) et des capacités à travailler de façon autonome et en équipe sont recherchés.
Modalités du stage :
Il s’agit d’un stage de Licence ou Master 1, qui commencera entre février et mai 2025 pour une durée de 3 à 4 mois. Le stage aura lieu au LNHE, département Recherche et Développement d’EDF situé à Chatou (Yvelines, 78).
Contacts
Merci d’envoyer votre dossier de candidature (CV et lettre de motivation) aux personnes suivantes avant le 17/01/2025 :
Julie CHARTON-BISSETTA
julie.charton-bissetta@edf.fr
Antonin CONAN
antonin.conan@edf.fr
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