Comprendre les collisions véhicule-faune sauvage afin de les réduire
Localisation : Strasbourg (Hôtel d’Alsace)
À pourvoir le ou à partir du : 06/01/2025
Contexte
Les collisions véhicules-faune déciment chaque année des millions d’animaux sur les routes Françaises. L’enjeu est important. D’une part car ce phénomène participe à l’extinction de diverses populations sauvages déjà affaiblies par la disparition de leur habitat naturel, et d’autre part car les collisions provoquent des dizaines de décès d’automobilistes sur le réseau national. Il y a consensus autour de ce sujet : il faut agir.
Toutefois, il ne faut pas agir n’importe comment car les mesures anticollisions (clôtures et passages à faune pour les plus célèbres) sont très couteuses et doivent alors être placées sur les sites les plus problématiques. De plus, la généralisation de clôtures augmenterait fortement le morcellement génétique des populations, ce qui serait pire que de ne rien faire. Trouver le bon endroit, c’est-à-dire les secteurs fortement accidentogènes, est primordial.
Mais ce n’est pas simple car les collisions, mêmes très fréquentes à l’échelle d’un vaste réseau, sont rares à l’échelle de quelques dizaines de mètres. Aucune analyse statistique fiable ne peut alors être menée si les données de collisions connues ne couvrent pas un temps de suivi conséquent. Comme dans toute étude de biologie, des effectifs statistiques suffisants sont un prérequis.
Trouver le bon endroit permet d’enclencher la mise en œuvre effective des mesures de réduction. C’est chouette et important mais ce n’est pas la finalité d’une étude. Comprendre pourquoi c’est le bon endroit est tout aussi intéressant. Car en comprenant les variables responsables des points noirs, il est alors possible de prédire les futures collisions, y compris sur des routes non encore construites. Et ça, c’est plutôt chouette !
L’étude
La Collectivité européenne d’Alsace effectue un suivi des collisions sur le réseau national de son territoire depuis janvier 2008, soit plus de 15 années de données réparties sur un réseau varié de 154,5 km de voies rapides. Un jeu de données de 4383 collisions a été récolté afin de répondre, lors de ce stage, aux questions suivantes :
• Le changement d’heure a-t-il un impact sur la fréquence des collisions ?
• Quelles sont les variables de conception routière et de paysage expliquant la répartition spatiale des collisions ?
• Les points noirs varient-ils dans le temps et pourquoi ?
Pour chacune des questions il s’agira, pour chaque espèce, de :
• Parcourir la littérature scientifique associée pour en dresser des hypothèses ;
• Mettre en forme les données pour répondre aux hypothèses ;
• Réaliser les statistiques adaptées ;
• Conclure et en déduire des conseils en terme de gestion des collisions.
Idéalement l’étude sera conclue en cours de stage par la rédaction d’un article scientifique qui s’adossera au mémoire universitaire.
Cadre de travail et encadrement
Le/la stagiaire sera intégré(e) au sein de la Direction des Routes, des Infrastructures et des Mobilités de la CeA, où il/elle côtoiera au quotidien les agents des services routiers, ce qui lui permettra non seulement de bien appréhender les spécificités de l’écologie de la route par rapport aux autres domaines de l’écologie, mais aussi d’être directement au contact des personnes ayant des besoins en environnement. Plus précisément, l’étudiant.e sera situé au sein d’une équipe d’écologie routière et encadré par un chercheur en biologie de la conservation qui y travaille. Selon ses souhaits, l’étudiant(e) participera également à diverses autres missions afin d’élargir son spectre de connaissances en fonction de ses envies et de ses besoins.
Du temps sera laissé à l’étudiant pour affiner son projet professionnel post-master. Si nous pouvons aider nos étudiants à trouver leur voie, c’est déjà un stage réussit en soit.
À noter que le stagiaire ne sera pas livré à lui-même : la philosophie de l’équipe est qu’un stage qui échoue est autant de la responsabilité de l’encadrement que de l’étudiant. Bref, on bosse ensemble et on réussit ensemble.
Pas de stress pour les stats, nous formons nos étudiants à ce sujet.
La gratification suit la réglementation en vigueur.
Profil recherché :
Étudiant en master de biologie ou école d’ingénieur parcours écologie ;
Au moins connaissances de base en statistiques et utilisation de R ;
Utilisation de QGIS ;
Rédaction scientifique ;
Permis B.
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