Titre : Actualisation des modèles phénologiques du carpocapse des pommes à l’ère du changement climatique
Contexte
Le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) est un ravageur clé des vergers de pommiers, poiriers et noyers à l’échelle mondiale. Ses larves forent les fruits, entraînant des pertes économiques considérables. L’efficacité des méthodes de lutte dépend d’une synchronisation fine entre les traitements et le cycle biologique de l’insecte, dont les phases d’accessibilité aux traitements sont courtes. Les prévisions reposent sur des modèles phénologiques (comme celui de Boivin et al., INRAE, 2005), utilisés notamment via la plateforme INOKI du CTIFL. Cependant, producteurs et conseillers observent depuis plusieurs années un décalage croissant entre les prédictions des modèles et les observations de terrain.
Plusieurs causes sont envisagées : (i) modifications du cycle biologique liées au réchauffement climatique, (ii) imprécision du biofix (date du premier vol), (iii) superposition accrue des générations (2ᵉ et 3ᵉ), rendant la lutte plus complexe.
Des travaux récents (thèse de Marie Perrin, 2018–2022) ont posé les bases d’une amélioration des modèles, mais des données biologiques réactualisées manquent, notamment sur :
• la sortie de diapause,
• l’effet des variations thermiques journalières sur le développement, la longévité et la fécondité,
• les différences de physiologie entre populations géographiquement éloignées.
Objectifs du stage
Le stage s’inscrit dans un projet visant à actualiser les modèles phénologiques du carpocapse.
L’étudiant·e contribuera à deux volets complémentaires :
1. Données biologiques
o Élever des populations naturelles issues de différentes régions françaises, présentant des phénotypes de résistance variés.
o Mesurer la vitesse de développement, la longévité et la fécondité à différentes températures (constantes et variables).
o Étudier les conditions de sortie de diapause et la possible occurrence de vols hivernaux.
o Comparer les résultats obtenus au modèle de Boivin et à ceux du package R “devRate” (Rebaudo et al., 2017).
2. Approche “Fixed-biofix”
o Mettre en place un réseau de piégeage intensif (pièges relevés quotidiennement ou via caméras).
o Tester et ajuster le modèle américain de fixed-biofix (Jones et al., 2013) pour les populations françaises.
o Contribuer à l’amélioration de la détection du premier vol, étape clé du déclenchement des traitements.
Compétences et profil recherché
• Formation : Master 2 en écologie, entomologie, agronomie, biologie évolutive ou disciplines proches.
• Compétences souhaitées :
o Rigueur expérimentale et sens de l’observation.
o Intérêt pour le travail expérimental (élevages, mesures fines, manipulations au laboratoire).
o Goût pour le travail de terrain (piégeage et suivi des populations).
o Capacités d’analyse de données et intérêt pour la modélisation sous R (un atout).
o Travail en équipe, autonomie et curiosité scientifique.
Encadrement et environnement
Le stage sera encadré par Myriam Siegwart, Joffre Moiroux, Thomas Delattre et Anahi Matteo au sein de l’UR PSH de l’INRAE d’Avignon.
L’étudiant·e travaillera en collaboration avec les partenaires du projet dans un environnement pluridisciplinaire mêlant écologie, modélisation et protection intégrée des vergers.
Durée et conditions
• Durée : 6 mois (à partir de février ou mars 2026, dates flexibles)
• Lieu : Unité PSH, INRAE 228 route de l’aérodrome 84 914 Avignon
• Indemnité de stage : selon la réglementation en vigueur
• Contacts : myriam.siegwart@inrae.fr ; anahi.matteo@inrae.fr ; thomas.delattre@inrae.fr ; joffrey.moiroux@univ-avignon.fr
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