Contexte du projet :
Ce contrat de post-doctorat s’inscrit dans le cadre des travaux qui seront menés dans le projet collaboratif ANR CRUScH (AAPG2025 PRC ; 2026-2029 ; CRUStaceans facing CHemical contaminations: adaptability of riverine and marine populations, and vulnerability to environmental change).
Le projet repose sur l’expertise du laboratoire d’écotoxicologie de l’INRAE de Lyon (porteur du projet, référent : Arnaud Chaumot), de l’UMR-I 02 SEBIO (référent : Romain Coulaud), de l’UMR Biogéosciences (référent : Rémi Wattier) et de l’Institut des Sciences Marines d’Andalousie (ICMAN-CSIC, référent : Enrique Gonzàlez-Ortegon).
Le projet CRUScH aborde une question clé en écotoxicologie dans le contexte de la crise de la biodiversité aquatique : les effets à long terme de l’exposition des populations aux environnements contaminés. Les méthodes actuelles d’évaluation du risque écologique (ERE) reposent sur des données de toxicité issues de souches de laboratoire, ignorant les variations génétiques et écologiques au sein des espèces. Cette approche néglige les effets éco-évolutifs des contaminants et les conséquences indirectes pour les populations exposées aux changements environnementaux.
CRUScH adopte une approche comparative à grande échelle pour étudier l’adaptabilité des crustacés (gammaridés en eau douce et palaemonidés en milieu côtier) dans divers contextes de contamination, en intégrant leur diversité génétique. 2 hypothèses sont testées : (1) l’exposition multigénérationnelle aux polluants induit des processus éco-évolutifs locaux (plasticité phénotypique, sélection) générant des différences de sensibilité entre populations plus importantes qu’entre espèces ou lignées phylogénétiques ; (2) cette exposition prolongée des populations accroît la vulnérabilité à d’autres stress environnementaux.
CRUScH vise 4 objectifs : (1) établir pour ces deux groupes les relations phylogénétiques et la variabilité de sensibilité à 4 contaminants des populations dans 100 rivières françaises pour les gammaridés (sur l’ensemble du territoire métropolitain) et 30 stations côtières franco-espagnoles pour les palémonidés (de la Normandie à la Galice), exposées ou non à la contamination chimique ; (2) caractériser la nature plastique ou fixe des tolérances à l’échelle individuelle et intergénérationnelle ; (3) évaluer les effets de l’exposition à la pression chimique sur la diversité génétique ; (4) tester la vulnérabilité des populations exposées au contaminant vis-à-vis d’autres stress (parasitisme, vague de chaleur, hypoxie, acidification océanique).
Croisant expertises en écotoxicologie et écologie moléculaire, le projet améliorera les connaissances sur les processus éco-évolutifs dans le contexte actuel de contaminations environnementales persistantes et éclairera les pratiques actuelles en ERE.
Missions :
Ce contrat de post-doctorat de 24 mois sera localisé au Havre au sein du laboratoire de l’UMR-I 02 SEBIO (https://umr-sebio.fr/) avec probablement un ou plusieurs séjours à l’Institut des Sciences Marines d’Andalousie à Cadiz (Espagne ; https://www.icman.csic.es/). Il portera sur l’étude des crevettes marines palémonidés (Palaemon serratus et Palaemon elegans).
Centré sur ces deux espèces de crevettes palémonidés, le post-doctorant aura pour mission principale de réaliser une caractérisation à grande échelle de la variabilité spatiale de la sensibilité des populations vis-à-vis des contaminants chimiques. En se basant sur les données des réseaux de suivis et de la bibliographie, il aura ainsi pour première mission de déterminer les 30 stations côtières qui seront investiguées dans le projet le long de la côte franco-espagnole afin d’obtenir un panel de stations présentant des niveaux de pressions anthropiques contrastées. Il aura ensuite pour mission de planifier et réaliser les campagnes de prélèvements sur le terrain (mesures des traits de vie des organismes, prélèvements pour les expositions au laboratoire, pour des dosages de bioaccumulation) ainsi que les expositions au laboratoire au retour du terrain (i.e. expositions des organismes des différentes stations à différents contaminants). Cette mission sera centrale pour le projet étant donné que les campagnes de terrain permettront également des prélèvements d’organismes pour la caractérisation génétique des espèces et des populations et que les résultats sur la sensibilité des différentes populations serviront de point de départ pour la sélection des populations étudiées dans les volets plus mécanistiques du projet (tolérance et stress multiples). Le post-doctorant pourra s’appuyer pour ce premier volet sur l’expertise de l’UMR-I 02 SEBIO au Havre et de l’Institut des Sciences Marines d’Andalousie à Cadiz pour l’accompagner dans le choix des stations, les missions sur le terrain et la réalisation des expérimentations au laboratoire.
Durant la deuxième année du contrat, le post-doctorant s’impliquera dans les travaux plus mécanistiques du projet, qui viseront 1/ à déterminer si les tolérances accrues identifiées dans certaines stations contaminées sont génétiquement fixées dans les populations et transmissibles d’une génération à l’autre (zootechnie et expositions au laboratoire) ; 2/ à comparer toujours au laboratoire chez des populations « contaminées » vs « non contaminées » la résistance des individus à des stress abiotiques autres que chimiques (chocs de température, forte teneur en CO2). Il pourra également prendre part aux travaux sur la caractérisation génétique des espèces et des populations en collaboration avec l’Université de la Corogne (https://www.udc.es/grupos/gibe/index.html).
Profil du candidat :
– Doctorat et/ou postdoctorat en écotoxicologie / écologie aquatique ;
– Maitrise du logiciel R ;
– Expérience significative pour les approches expérimentales, que ce soit les prélèvements sur le terrain ou les expérimentations en conditions contrôlées au laboratoire ;
– Autonomie, capacité d’initiative, enthousiasme, curiosité ;
– Bonne capacité de rédaction ;
– Capacité à communiquer et travailler en équipe.
Informations pratiques :
Date de début du post-doc : entre janvier et mars 2026.
Responsable : Romain Coulaud (UMR-I 02 SEBIO Le Havre)
Lieu : UMR-I 02 SEBIO, Université Le Havre Normandie
Collaboration : Benoit Xuereb, Céline Boulangé-Lecomte (UMR-I 02 SEBIO Le Havre), Arnaud Chaumot (INRAE Lyon, porteur du projet), Enrique Gonzàlez-Ortegon (CSIC – Cadix, Espagne), Andrés Martínez Lage (GIBE – La Coruña, Espagne)
Financement : ANR CRUsCH
Comment postuler ? : envoyer par email à Romain Coulaud (romain.coulaud@univ-lehavre.fr) un CV détaillé, une lettre de motivation et les noms de trois personnes référentes à contacter.
Commentaires récents