Stage Master 2 : Caractérisation écologique des prairies humides dans le bassin de la Vienne

Contexte
Conséquence des activités anthropiques, la dégradation des milieux engendre une perte de la biodiversité et des services écosystémiques. Les zones humides sont particulièrement touchées suite à leur drainage, à la sous-utilisation voire abandon des usages pastoraux et cela peut négativement impacter les nombreuses fonctions qu’elles remplissent (hydrologiques, épuratoires, réservoir de biodiversité, fonction éducative etc.). La diversité des statuts des zones humides (terre agricole, aire protégée, collectivité) conduit à la mise en œuvre d’une diversité de modalités de gestion. La gestion des zones humides, et des prairies humides en particulier, varie selon les contextes et les objectifs, mais répond souvent à des problématiques communes. C’est le cas de la problématique liée à la présence du jonc diffus (Juncus effusus) et sa prolifération. Le jonc diffus est une espèce considérée comme indicatrice des milieux perturbés, et qui, quand elle est abondante, limite la diversité végétale et animale. Par ailleurs, elle représente une espèce avec peu d’intérêt fourrager pour le bétail. Ses fortes abondances sont donc généralement perçues négativement par les gestionnaires et les agriculteurs.
Les prairies humides du bassin de la Vienne sont donc au cœur d’un enjeu majeur qui consiste à concilier élevage et préservation des zones humides. Pour cela, il est nécessaire de comprendre les effets des différentes pratiques de gestion sur la présence et la prolifération du jonc diffus. Cela implique également d’étudier l’évolution de ces pratiques, les cadres institutionnels qui les ont façonnés et les représentations de l’environnement qui y sont associées.
Le projet DiJo a été mis en place par l’UMR Eco-anthropologie, l’UMR Géolab, le Conservatoire d’Espaces Naturels Nouvelle-Aquitaine et le Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne et est financé par la Fondation Engie. Il propose trois volets complémentaires 1) un volet écologique pour caractériser les zones humides par les espèces végétales et animales présentes dans les prairies humides et leurs relations au régime hydrique ; 2) un volet ethno historique pour étudier l ’évolution des pratiques, des savoirs et des représentations associées aux zones humides et au jonc diffus ; 3) un volet socio-politique s’intéressant aux arguments politiques et écologiques mis en avant au sein des différentes instances de gestion (collectivités, comité de bassin, chambre d’agriculture…).
Ce stage, qui s’inscrit dans le premier volet du projet, vise à étudier les relations entre les pratiques de gestion agro-pastorales des zones humides, les durées d’inondation/anoxie du sol et la présence et l’abondance du jonc diffus (Juncus effusus).

Site d’étude
Le stage se déroulera à Limoges et sur le terrain, sur des prairies situées dans le bassin versant de la Vienne (Vienne médiane) aux alentours de Limoges.

Objectifs du stage
Ce stage vise à identifier i) les conditions de gestion agro-pastorale, i) les conditions écologiques et en particulier de sol (type de sol, patrons anoxie et d’inondation en particulier) les plus favorables, et défavorables, au développement du jonc diffus.

Lors de ce stage, il s’agira en conséquence de caractériser les conditions écologiques des prairies humides présélectionnées (30 environ), soumises à différents modes de gestion agro-pastorales. Cette caractérisation écologique, basée notamment sur des protocoles standardisés (LigérO), permettra de définir le contexte écologique des parcelles suivies via des relevés floristiques et pédologiques. En parallèle, les conditions de gestion agro-pastorales seront caractérisées via des enquêtes auprès des agriculteurs/gestionnaires et des observations directes in situ.
Il est ainsi attendu de catégoriser les parcelles suivies en fonction de leur cortège floristique, des pratiques de gestion et du régime hydrique et de tester statistiquement les relations entre ces facteurs.

Méthodes
La caractérisation écologique des prairies se basera sur les protocoles standardisés de la boîte à outils LigérO (http://www.ligero-zh.org/), qui seront complétés par des observations et mesures des conditions pédologiques et du régime hydrique.
Les communautés végétales sur les parcelles suivies (environ 30) seront décrites par des relevés précisant les espèces présentes et leur abondance. Une attention sera portée à des contrastes intra-parcelle de l’état de la végétation.
Des enquêtes auprès des exploitants (entretiens semi-directifs, questionnaires…) permettront de caractériser les pratiques de gestion agro-pastorales (calendrier, chargement instantané et annuel moyen, type d’herbivores au pâturage, hauteur et période de fauche ou de coupe des refus, ….) et localisés (utilisation de clôtures ou fils qui permettent de focaliser le pâturage sur certaines zones seulement d’une prairie, pâturage tournant, …).

Rôle du stagiaire
Le.a stagiaire participera à la sélection de parcelles à suivre et à la mise en place des protocoles.
Le.a stagiaire sera chargé.e de déployer les protocoles permettant de réaliser les relevés floristiques, et de calculer les indices floristiques d’engorgement et de fertilité. Il réalisera les observations directes sur le sol et l’analyse du régime hydrique sur la base des données piézométriques disponibles. Il.elle réalisera les observations et enquêtes sur les pratiques auprès des agriculteurs exploitants.
Il/elle se chargera de saisir les données dans une base de données partagée, et de les analyser pour identifier en particulier les conditions écologiques, de gestion et floristiques propices à la présence et à l’abondance du jonc diffus.

Profil recherché
Nous recherchons un.e étudiant.e disposant des compétences nécessaires pour mettre en œuvre les relevés floristiques et faire les analyses statistiques associées, avec des connaissances de base en pédologie, intéressé.e par l’écologie de terrain et par la gestion de la biodiversité. Des bonnes connaissances de la flore (si possible des zones humides) sont attendues.

Conditions
Le stage se déroulera en Haute-Vienne (logement non pris en charge).
Le.a stagiaire sera accueilli.e au sein de l’UMR Geolab à l’Université de Limoges. Le.a stagiaire travaillera au sein d’une équipe pluridisciplinaire (géographie, histoire, écologie…). Il/elle participera aux réunions liées au projet. Un accompagnement pour les premiers pas sur le terrain et la reconnaissance des espèces végétales sera assuré.
L’étudiant.e devra disposer du permis B et d’un véhicule personnel pour effectuer les déplacements sur le terrain (déplacements défrayés).
Les gratifications s’élèvent à ~580 € par mois.
Début du stage : février ou mars 2025.
Durée : 5 ou 6 mois

Candidatures à envoyer à flora.pennec@mnhn.fr avant le 18 octobre 2024.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: flora.pennec@mnhn.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.