Thématique générale du stage
Les accords internationaux récents soulignent le rôle essentiel de la connectivité écologique dans le maintien des écosystèmes et des services qu’ils rendent à l’homme. Définie comme le « degré auquel un paysage facilite ou entrave le mouvement entre les parcelles de ressources, la connectivité écologique soutient la biodiversité et les processus écologiques depuis le niveau de l’individu (par exemple, l’allocation des ressources au sein des domaines vitaux) jusqu’à la métapopulation (par exemple, la dispersion et le flux génétique entre les sous-populations).
Les modèles de connectivité écologique, souvent basés sur la théorie des graphes ou des circuits, fournissent des informations essentielles pour la planification environnementale et la conservation de la biodiversité. Ils sont cruciaux pour la création de réseaux de préservation, l’évaluation de la fragmentation des populations, et la conception d’espaces verts urbains et d’infrastructures bénéfiques tant pour la faune que pour l’homme. Cependant, l’application de ces modèles est entravée par le manque de cohérence dans les échelles et processus modélisés et la difficulté de trouver des valeurs de paramètres fiables, compromettant ainsi la confiance dans leurs résultats et limitant leur applicabilité à différents contextes.
C’est pour dépasser ces limitations que depuis quelques années nous travaillons à la mise en place d’un cadre méthodologique permettant à la fois (i) d’aligner la façon dont sont définis les éléments du graphe (i.e., les nœuds et des liens) au type de mouvement modélisé (i.e., à l’intérieur du domaine vital ou dispersion), et (ii) de baser la paramétrisation des modèles sur des données d’observation des espèces qui soient peu couteuses en termes d’acquisition. Ce cadre méthodologique est appliqué avec succès à la modélisation de la connectivité du domaine vital de plusieurs espèces d’oiseaux communs dans la ville de Munich (Allemagne). Il permet de créer des cartes de connectivité pour cette ville tout en apprenant sur l’écologie urbaine des espèces cibles, eg sur la résistance au mouvement des éléments urbains tels que les bâtiments et les routes ainsi que les distances maximales entre les taches de ressource que les oiseaux acceptent de parcourir.
Objectifs du stage
Ce stage a pour objectif d’appliquer le cadre méthodologique à la ville d’Angers sur plusieurs espèces d’oiseaux communs afin de tester la reproductibilité des résultats de paramétrisation des modèles de connectivité obtenus à Munich. Il visera également à développer le modèle pour y intégrer l’impact du trafic sur la connectivité des oiseaux, un impact d’hors et déjà mis en mis en évidence avec des données collectées à Munich. Ce travail nécessitera de collecter des données de mouvement et de présence/absence des oiseaux à Angers.
Contenu du stage
Le stage consistera en plusieurs taches :
• Se familiariser avec le cadre méthodologique existant (codé sous R et faisant appel au logiciel de connectivité Graphab)
• Collection de données d’observation d’oiseaux en vol et de données de présence dans la ville d’Angers
• Modélisation de la connectivité du domaine vital de plusieurs espèces d’oiseau communs à Angers
• Etendre le cadre méthodologique à l’évaluation de la résistance au mouvement du trafic
• Production de carte de conenctivté pour Angers et discussion avec la communauté d’agglomération
Compétences requises
• Identification d’oiseaux communs en vol
• Etre intéressé par l’analyse et la modélisation spatiale et par l’intérêt de l’utilisation des modèles de connectivité pour l’aménagement des territoires
• Compétences d’analyse et de traitement de données et de modélisation statistique sous R avec une volonté de se perfectionner
• Etre à l’aise avec les SIG (QGIS, ArcGis) et motivé à apprendre davantage
Modalités de candidature
Le stage se déroulera au cours du 1er semestre 2024 au laboratoire BiodivAg de l’université d’Angers sous la supervision du Dr Anne Mimet et avec la collaboration de Lisa Merkens de l’Université Technique de Munich.
Les candidatures se composeront d’un CV et d’une lettre de motivation à adresser à Anne Mimet (anne.mimet@univ-angers.fr) avant le 15/11/2024.
Commentaires récents