(OFFRE DE STAGE MASTER 2) :
Titre du stage : Histoire sociale et trajectoires environnementales de l’îlot Mbouzi : organisation des micro-communautés lépreuses et dynamiques de la couverture végétale (1935–1990)
Lieu : Les Naturalistes de Mayotte (terrains à l’îlot Mbouzi et à l’échelle de l’île).
Structure employeuse : Naturalistes, Environnement et Patrimoine de Mayotte (Les Naturalistes de Mayotte)
CONTEXTE DU RECRUTEMENT ET DESCRIPTION DU POSTE
L’association des Naturalistes de Mayotte existe et s’investit depuis 25 ans à Mayotte. Fondée en 1999, elle mène des actions de sensibilisation et de protection de l’environnement (animations en milieux scolaires et périscolaires, contribution à la connaissance, étude, conseil et expertise environnementale, suivis faunistiques et floristiques…). Les Naturalistes participent également à la découverte de Mayotte en proposant des activités culturelles (randonnées, sorties en mer, bivouacs, visites historiques, ateliers…).
Contexte
Créée par le décret n°2007-105 du 26 janvier 2007, la Réserve Naturelle Nationale (RNN) de l’îlot Mbouzi se situe entre Mamoudzou et Dzaoudzi, les deux principaux centres urbains de Mayotte. Elle est reconnue pour sa richesse floristique et faunistique exceptionnelle, représentant une grande partie de la faune terrestre mahoraise. L’îlot abrite notamment une forêt sèche à ébène des Comores, écosystème rare et menacé à l’échelle régionale, ce qui en fait un enjeu majeur de conservation.
L’histoire de l’îlot est cependant marquée par une période particulière : l’installation d’une léproserie entre 1935 et 1955. Dès 1936, environ quarante personnes atteintes de lèpre, jusque-là isolées individuellement, furent regroupées sur Mbouzi. La population atteignit ensuite près de 150 résidents entre 1940 et 1950, avant leur retour définitif à Grande terre en 1955. Cette croissance démographique exerça une pression accrue sur l’espace disponible et sur les ressources naturelles limitées de l’îlot.
Les malades vivaient principalement de l’agriculture vivrière (manioc, bananiers, maïs), complétée par quelques apports venus de Grande-Terre. Ces pratiques de subsistance indispensables à la survie de la communauté se traduisirent par une déforestation progressive, l’ouverture de clairières agricoles et une réduction notable de la couverture végétale de l’îlot (estimé à environ 80 ha).
Comment l’isolement sanitaire imposé aux malades de la lèpre sur l’îlot Mbouzi entre 1935 et 1955 a-t-il façonné l’organisation sociale de leurs micro-communautés, et en quoi leurs modes de subsistance et leurs pratiques quotidiennes ont-ils transformé durablement la couverture végétale et l’équilibre écologique de l’îlot jusqu’en 1990 ?
Objectifs du stage
Sur la période de 1935 à 1990, l’objectif principal de ce stage de Master 2 est de réaliser une étude historique, sociale et environnementale approfondie de l’îlot Mbouzi.
Plus spécifiquement, il s’agira de :
1. Reconstituer l’histoire de la léproserie (1935–1955) à partir des archives et des témoignages, en mettant en lumière les conditions de vie et l’organisation sociale des malades.
2. Analyser les dynamiques démographiques (taille, évolution et structuration des populations) et la formation de micro-communautés insulaires autour de la léproserie.
3. Explorer les relations entre malades et soignants (infirmiers, médecins) afin de mieux comprendre les formes de prise en charge et leurs perceptions mutuelles.
4. Étudier les modes de subsistance et les interactions avec l’environnement (agriculture, prélèvements en ressources, habitat), ainsi que leurs impacts sur la couverture végétale.
5. Cartographier l’évolution de l’îlot (1935–1990) à partir des archives cartographiques, de photographies aériennes et d’images satellites (notamment Landsat), complétées par des outils SIG.
PROFIL RECHERCHE
Formation
• Master 2 en histoire, géographie, anthropologie, sciences de l’environnement, géomatique ou disciplines proches.
COMPETENCES ATTENDUES
• Familiarité avec les méthodes en sciences sociales (enquêtes, questionnaires, entretiens semi-directifs, etc.).
• Maîtrise des outils SIG (QGIS ou ArcGIS) pour la gestion, l’analyse et la représentation de données spatiales.
• Connaissance des protocoles éthiques (consentement éclairé, anonymisation, respect des sensibilités locales).
• Aisance relationnelle et capacité d’adaptation dans des contextes sociaux et culturels variés.
• Autonomie, rigueur scientifique .
ATOUTS APPRECIES
• Sensibilité aux enjeux socio-environnementaux en contexte interculturel.
• Expérience de terrain en contexte tropical ou insulaire.
• La maitrise du shimaoré/Kibushi serait un atout
• Permis B (indispensable pour les déplacements de terrain).
CONDITIONS DU STAGE
• Durée : 6 mois (Janvier à Juin 2026).
• Indemnisation : selon la réglementation en vigueur pour les stages de Master 2.
• Encadrement : Michel Charpentier, Président des Naturalistes de Mayotte
Candidatures (CV + LM ) à adresser à:
Mohamed Thani IBOUROI, conservateur de la RNN Mbouzi:
conservateur@naturmay.org
François Beudard, Directeur des Naturalistes:
direction@naturmay.org
Michel Charpentier, Président des Naturalistes: naturalistes.mayotte@wanadoo.fr
Date limite des candidatures: 05 novembre 2025
Toutes les candidatures seront étudiées avec attention. Seules les personnes présélectionnées seront contactées.
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