Présentation INRAE
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
Environnement de travail, missions et activités
Vous serez accueilli(e) dans l’équipe « Gestion durable du mildiou » de l’UMR SAVE, située au centre INRAE Bordeaux Nouvelle-Aquitaine à Villenave d’Ornon (33), sous la co-supervision de Paige Breen (doctorante), François Delmotte et Charlotte Poeydebat.
Contexte :
Le mildiou de la vigne, causé par l’oomycète Plasmopara viticola, constitue l’une des maladies les plus dévastatrices pour la viticulture. Originaire de l’est de l’Amérique du Nord, ce pathogène a été introduit en Europe à la fin du XIXe siècle et s’est depuis largement répandu à travers le continent. Son cycle de reproduction comporte deux phases distinctes : une phase asexuée, qui a lieu durant la période végétative de la vigne, où les zoospores infectent les organes verts de la plante ; et une phase sexuée, qui se produit vers la fin de cette période, lorsque des croisements entre différentes souches au sein des feuilles conduisent à la formation d’oospores. Ces oospores, capables de survivre à l’hiver, se retrouvent dans les débris foliaires et le sol environnant, assurant ainsi la persistance du pathogène d’une saison à l’autre.
Pour limiter l’impact des épidémies sur les récoltes, les viticulteurs appliquent des produits phytopharmaceutiques tout au long de la saison de culture, dans le but de réduire les contaminations et de freiner la propagation asexuée de l’agent pathogène, souvent en négligeant presque totalement son cycle sexuel.
La Chaire « Alexis Millardet », une initiative de recherche soutenue par quatre prestigieuses propriétés bordelaises (Ausone, Cheval Blanc, Montrose et Petrus), a pour objectif d’approfondir notre compréhension du cycle sexuel du mildiou et de développer des stratégies innovantes pour rompre ce cycle (i.e., prophylaxie). Pour atteindre cet objectif, nous avons mis au point des méthodes de biologie moléculaire et des bioessais permettant de quantifier et d’évaluer la viabilité de Plasmopara viticola dans le sol. L’une des composantes de ce projet est l’étude de l’effeuillage post-récolte, ou défoliation, visant à réduire le stock d’inoculum primaire dans les sols des vignobles. Cette approche préventive à long terme pourrait devenir une stratégie clé dans la gestion des épidémies de mildiou.
Nous formulons l’hypothèse que la défoliation annuelle pourrait réduire considérablement le stock d’inoculum primaire à long terme, ce qui diminuerait ainsi la pression exercée par la maladie. Pour tester cette hypothèse, nous avons mis en place une expérimentation en utilisant des vignobles arrachés comme modèle de défoliation prolongée, où le moment de l’arrachage simule la pratique de la défoliation pour une gestion prophylactique du mildiou.
Un réseau de près de 100 vignobles, arrachés entre 1 et 30 ans, a été constitué, chaque vignoble étant associé à une parcelle témoin similaire encore en production. Nous supposons que l’effet de l’arrachage des vignes imite la défoliation annuelle après récolte, en supprimant l’apport de nouvel inoculum primaire au sol à partir de la plante hôte.
Mission et activités :
L’objectif de ce stage est de déterminer la relation entre la durée écoulée depuis l’arrachage des vignes (indicateur du début de la défoliation) et la quantité ainsi que le potentiel infectieux de l’inoculum primaire de mildiou dans le sol.
Dans le cadre de ce stage, des échantillons de sol seront prélevés en janvier 2025 dans le réseau de parcelles arrachées et témoins, puis analysés au printemps 2025 à l’aide de techniques de biologie moléculaire et de bioessais sur disque foliaire. Le stagiaire procédera également à des analyses préliminaires des résultats. Ce stage s’inscrit dans le cadre plus large de la thèse doctorale de la Chaire Millardet.
Des déplacements fréquents en parcelles sont à prévoir, ainsi que des missions sur le terrain nécessitant une bonne condition physique.
References:
Caffi, T., Rossi, V., & Lusitani, M. (2011). Long-term survival of Plasmopara viticola oospores. Integrated Protection and Production in Viticulture, 111–114.
Clippinger, J. I., Dobry, E. P., Laffan, I., Zorbas, N., Hed, B., & Campbell, M. A. (2024). Traditional and Emerging Approaches for Disease Management of Plasmopara viticola, Causal Agent of Downy Mildew of Grape. In Agriculture (Switzerland) (Vol. 14, Issue 3). Multidisciplinary Digital Publishing Institute (MDPI). https://doi.org/10.3390/agriculture14030406
Gessler, C., Pertot, I., & Perazzolli, M. (2011). Plasmopara viticola: a review of knowledge on downy mildew of grapevine and effective disease management. Phytopathologia Mediterranea, 50(1), 3–44. https://doi.org/10.2307/26458675
Kennelly, M. M., Gadoury, D. M., Wilcox, W. F., Magarey, P. A., & Seem, R. C. (2005). Seasonal development of ontogenic resistance to downy mildew in grape berries and rachises. Phytopathology, 95(12), 1445–1452. https://doi.org/10.1094/PHYTO-95-1445
Millardet, A. (1883). Address to the Society on oospore infection work. Société Sciences Bordeaux Bulletin 2,24-27.
Poeydebat, C., Courchinoux, E., Demeaux, I., Rodriguez, M., Chataigner, A., Lelièvre M., Goutouly, J.-P., Rossi, J.-P. Raynal, M., Delière, L., & Delmotte, F. (2024). Quantitative assessment and spatial distribution of Plasmopara viticola oospores in vineyard soil. [Manuscript submitted for publication].
Formations et compétences recherchées
Master/Ingénieur (Bac+5)
– Formation recommandée : Master 2 ou 3ème année de cursus ingénieur agronome
– Connaissances souhaitées :
Connaissance générale en biologie, phytopathologie, agroécologie, agronomie, microbiologie, science du sol, viticulture
Notions de bases en statistiques et base de données (Excel, R)
– Aptitudes recherchées :
Excellente communication (en anglais, un atout)
Motivation dans la conduite d’expérimentations
Flexibilité et capacité d’adaptation
Attention aux détails, autonomie, rigueur
Votre qualité de vie à INRAE
En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :
– jusqu’à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
– d’un soutien à la parentalité : CESU garde d’enfants, prestations pour les loisirs ;
– de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
– d’un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
– de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
– d’activités sportives et culturelles ;
– d’une restauration collective.
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