forte différenciation, un phénomène bien documenté chez les animaux et les plantes, avec par exemple des chromosomes X et Y très différents, dont un chromosome Y très petit et très dégénéré (Bergero & Charlesworth, 2009). Les causes évolutives de ces grandes suppressions de recombinaison sont encore largement débattues. Les champignons fournissent d’excellents modèles biologiques pour étudier l’évolution des chromosomes sexuels. La recombinaison est en effet parfois également supprimée autour des gènes de type sexuel chez les champignons (Hartmann et al 2021), et ces derniers présentent de nombreux avantages pour des manipulations expérimentales, comme la possibilité de croisement in vitro et d’isolement de descendants issus d’une même méiose.
Ce projet vise à étudier l’évolution des chromosomes de types sexuels chez des champignons du sol ascomycètes Sordariales. La suppression de recombinaison autour des gènes de type sexuel serait apparue au moins quatre fois de manière indépendante au sein de ce groupe et semble être associée à la formation de spores à deux noyaux de types sexuels opposés, au lieu de spores haploïdes comme le plus souvent chez les ascomycètes, ce qui permet à ces espèces d’être auto-fertiles (Hartmann et al 2021). Des données préliminaires suggèrent l’existence d’une suppression de recombinaison autour du locus de type sexuel chez deux espèces présentes dans les sols et cultivables in vitro : Apiosordaria verriculosa et Podospora australis. Il reste à déterminer si la recombinaison est effectivement supprimée et si ces espèces produisent des spores portant deux noyaux de types sexuels opposés. Ces espèces pourraient ainsi constituer de nouveaux événements indépendants de suppression de recombinaison au sein des Sordariales.
Le but du stage est donc d’étudier les questions suivantes : 1) Existe-t-il des suppressions de recombinaison autour des gènes de types sexuels chez A. verriculosa et P. australis ? 2) La suppression de recombinaison est-elle associée à la production de spores à deux noyaux de types sexuels opposés ? 3) Quelle diversité génétique et de cycle de vie est présente au sein de ces espèces ?

Méthodes
Des expériences in vitro seront réalisées pour faire des croisements, isoler et génotyper des descendants par PCR, afin d’étudier la fréquence de spores à deux noyaux de types sexuels opposés et les évènements de recombinaison autour du locus de type sexuel. Des compétences en culture in vitro, microscopie, génotypage et analyses statistiques seront acquises lors du stage. Quelques analyses génomiques pourront être réalisées si l’étudiant.e est intéressé.e.

Offre de stage destinée aux étudiants de 1ère ou 2ème année de Master

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