La Ville de Marseille gère plus de 300 friches correspondant à une surface d’environ 160 ha. Ces friches sont réparties sur l’ensemble du territoire communal en mosaïque irrégulière et souvent discontinue. Leur densité et leur caractère naturel augmentent généralement avec leur éloignement par rapport à l’hypercentre. Ces espaces sont de nature, de taille et d’origine très variables. La diversité des milieux qu’offrent les friches, leur singularité supposée par rapport aux autres espaces végétalisés en ville et leur spatialisation suggère que ces terrains peuvent jouer un rôle important en termes de maintien de la biodiversité sur le territoire communal, notamment dans le tissu urbain. La Ville souhaite donc connaitre le potentiel de ces friches en termes de biodiversité et est en attente d’une analyse comparative au regard des autres espaces végétalisés urbains, agricoles ou naturels du territoire communal.
Le modèle retenu pour cette étude est celui des hémiptères hétéroptères (punaises). Les punaises sont des insectes dont la présence est fortement liée à la diversité végétale (indigène et/ou exotique). De plus, un suivi renforcé des espèces géophiles permettrait d’obtenir des indications sur la naturalité et l’impact des perturbations subies par les sols des friches. À ces différents titres, ces insectes peuvent apporter un complément aux autres études entomologiques sur les fonctionnalités des friches urbaines. Par ailleurs, cette étude capitalisera sur les inventaires déjà réalisés dans des friches urbaines en 2022-2023, dans le Parc national des Calanques et les collines des alentours de Marseille depuis plusieurs années.
Que recèlent les friches urbaines en gestion par la ville en matière de biodiversité à travers le modèle des hétéroptères ? Quelle est la composition floristique de ces friches et en quoi les friches sont-elles différentes des autres espaces à caractère de nature ? Dans quelle mesure la structure et la composition des communautés d’hétéroptères de ces espaces peuvent-elles être influencées par les communautés végétales présentes ? Enfin, en quoi les communautés d’hétéroptères peuvent révéler la présence de perturbations durables des sols ?
À partir d’échantillonnages d’hémiptères hétéroptères réalisés dans plusieurs friches dont il faudra compléter la composition floristique, ce stage a pour objectif d’étudier la composition des communautés d’hétéroptères ainsi que celle des communautés végétales associées afin de :
1/ de calculer et de comparer les indices de biodiversité obtenus dans des friches situées dans différents contextes urbains,
2/ de comparer ces résultats obtenus pour les friches à ceux établis pour les parcs urbains les plus proches de ces friches,
3/ de créer une base des traits écologiques et fonctionnels des espèces d’hétéroptères présentes dans les friches,
4/ d’interpréter les résultats à la lumière d’informations relatives au contexte des friches urbaines et des parcs (urbanisation, ancienneté, gestion…) et aux traits biologiques des espèces observées (chorologie, habitat, régime alimentaire…).
Il sera mené au sein du LPED et au sein de la ville de Marseille sous la responsabilité de la Division Espaces Naturels et friches urbaines. Ce stage s’intègre dans une recherche beaucoup plus large sur la biodiversité sur la commune de Marseille et dans le cadre de la thèse de Jean-Baptiste Guy doctorant sur le projet ITEM Trajectoires. Le stagiaire se partagera ainsi entre le LPED et la Division Espaces Naturels et friches urbaines de la ville de Marseille.
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