Notre équipe de recherche étudie les traits fonctionnels d’espèces de reptiles et leur implication dans la vulnérabilité de ces organismes aux changements climatiques. Ces travaux impliquent notamment l’étude de la croissance des jeunes individus en fonction des caractéristiques de leur environnement. Nous recherchons pour le premier semestre 2026 un·e étudiant·e en master 1 (ou équivalent) pour étudier les différences de taille observées entre les individus de plusieurs populations de lézards. L’étudiant·e sera chargé·e d’analyser la variation phénotypique existante entre individus et populations, son évolution dans le temps, ainsi que les facteurs environnementaux à l’origine de cette variance.

– Problématique –

Chez les organismes ectothermes, le réchauffement climatique est capable d’influencer de nombreuses caractéristiques du cycle biologique des individus en modifiant la température corporelle et les comportements de thermorégulation. Chez ces espèces, l’activité locomotrice, la digestion, et l’assimilation d’énergie, et donc in fine la croissance corporelle, sont dépendants des températures ambiantes. Ainsi, une augmentation des températures environnementales devrait accélérer la croissance des individus et jouer sur de nombreux aspects de leur écologie comme l’accès à la reproduction ou leur capacité de compétition pour l’accès à un territoire. Cependant, cette accélération précoce du rythme de vie peut avoir des conséquences sur le budget énergétique des individus et, à terme, sur la taille à l’âge adulte et la fitness. Par exemple, un taux de croissance plus lent dans les environnements plus froids favorise une croissance prolongée permettant aux individus d’atteindre une taille adulte asymptotique plus grande (Temperature-Size Rule).

– Objectifs –

Le but de ce projet sera de comparer plusieurs traits morphologiques récoltés dans différentes populations de lézard vivipare (Zootoca vivipara) dans le Massif Central. Entre 2015 et 2025, plusieurs campagnes de terrain ont notamment permis de mesurer la taille et la masse de lézards juvéniles, subadultes (individus d’un an) et adultes. Les populations sont caractérisées par des contextes thermiques, hydriques et anthropiques contrastés. Le stage aura pour but de déterminer les facteurs à l’origine des variations morphologiques entre individus, et de comprendre si ces derniers ont les mêmes effets tôt ou tard dans la vie. De même, il sera intéressant de comparer les effets sur les mâles et les femelles, aux stratégies de vie différentes.
Cette tâche pourra éventuellement être reconduite sur un autre jeu de données (le suivi d’une population initié dans les années 1990) si la première partie du stage se déroule bien. Des méthodes d’analyses statistiques adaptées seront utilisées sur des données déjà récoltées et mise en forme.

– Profil recherché et dépôt des candidatures –

L’étudiant·e choisi·e sera encadré·e par A. Rutschmann et J.F. le Galliard à l’Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris (iEES) sur le campus de Sorbonne Université. Le stage se déroulera sur une période de 2 mois, idéalement entre le mois de février et d’avril 2026. Il pourra éventuellement être prolongé par une période de terrain (fin avril à début mai). Les candidats devront:
(1) être en première année d’un Master en Ecologie, Evolution ou équivalent,
(2) avoir suivi des cours de statistiques et de traitement de données sous R et
(3) avoir un goût pour l’écologie évolutive et l’écologie animale.

Les candidats devront joindre un CV complet et une lettre de motivation avant le 8 décembre 2025. La sélection des candidats se fera au fil de l’eau.

– Bibliographie –

E. Bestion, A. Teyssier, M. Richard, J. Clobert, and J. Cote. Live fast, die young: Experimental evidence of population extinction risk due to climate change. PLOS Biology, 13(10): e1002281, Oct. 2015. ISSN 1545-7885. doi: 10.1371/journal.pbio.1002281.

R. B. Huey and J. G. Kingsolver. Climate warming, resource availability, and the metabolic meltdown of ectotherms. The American Naturalist, 194(6): E140–E150, Dec. 2019. ISSN 0003-0147, 1537-5323. doi: 10.1086/705679.

J. H. Brown, J. R. Burger, C. Hou, and C. A. S. Hall. The pace of life: Metabolic energy, biological time, and life history. Integrative and Comparative Biology, 62(5):1479–1491, Nov. 2022. ISSN 1540-7063. doi: 10.1093/icb/icac058.

S. Chamaillé-Jammes, M. Massot, P. Aragón, and J. Clobert. Global warming and positive fitness response in mountain populations of common lizards Lacerta vivipara. Global Change Biology, 12(2):392–402, 2006. ISSN 1365-2486. doi: 10.1111/j.1365-2486.2005.01088.x.

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