Description du stage
La politique commune de la pêche européenne vise à minimiser les effets de la pêche sur le fonctionnement des écosystèmes tout en maintenant les revenus des communautés côtières. Les flottilles européennes sont donc amenées à réduire leurs rejets pour éviter de diminuer leurs possibilités de pêche.
En combinant la technologie des engins de pêche, l’intelligence artificielle, les concepts comportementaux et l’écologie fonctionnelle, le projet ESCAPE vise à quantifier, comprendre et modéliser les différentes étapes des processus de capture et d’échappement des poissons dans les engins de pêche actifs (chalut) et passifs (nasse). Ce sujet de stage s’inscrit dans le premier objectif du projet ESCAPE, à savoir l’identification des déterminismes morphologiques et fonctionnels des espèces capturées par les engins de pêche.
Dans un premier temps, il s’agira de reprendre l’approche développée par Mouchet et al. (2019) afin de confronter les résultats à d’autres formes de mailles, espèces, zones et pêcheries. Nous testerons si les caractéristiques fonctionnelles des poissons peuvent expliquer leur réponse à la sélectivité dans un processus en deux étapes : 1) identifier si les individus échappés (dans la rallonge ou dans le cul de chalut) et capturés ont des profils fonctionnels différents (i.e. des combinaisons de valeurs des caractères) et 2) identifier les caractères qui diffèrent entre les trois groupes d’individus. Pour aller plus loin, ces analyses seront basées sur l’analyse des traits morpho-anatomiques, mais également sur l’indice de condition de Fulton, puis les résultats seront comparés entre des mailles losanges et T90.
Dans un deuxième temps, il s’agira d’établir quels aspects de la diversité fonctionnelle sont plus vulnérables à l’activité de pêche et dans quelle mesure la sélectivité peut réduire cet impact. En effet, d’après des travaux antérieurs (Koutsidi et al. 2016, Mbaru et al. 2019, Carvalho et al. 2021), nous pouvons faire l’hypothèse que les engins de pêche sélectionnent des profils fonctionnels spécifiques et ainsi exercer une pression sur certaines fonctionnalités des communautés présentes dans ces zones de pêche. Cela peut, à terme, réduire la résilience de ces communautés (Rincón-Díaz et al. 2021). Nous proposons donc d’établir en quoi améliorer sélectivité permet de maintenir un niveau de redondance fonctionnelle suffisante pour assurer la résilience de ces communautés. Cependant, certaines fonctions étant assurées par quelques espèces au profil fonctionnel unique, nous proposons d’étudier la corrélation entre la sélectivité et l’originalité fonctionnelle des espèces.

Le stage se déroulera au CESCO, en collaboration avec Marianne Robert et Dorothée Kopp, chercheures IFREMER à Lorient. Les travaux menés au cours du stage viendront compléter une thèse réalisée dans le cadre du projet ESCAPE et pourront aboutir à une publication scientifique. CV et lettre de motivation sont à envoyer à Maud Mouchet (maud.mouchet@mnhn.fr).

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: maud.mouchet@mnhn.fr

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