Proposition de stage de Master 2 2026 (5/6 mois)

Dynamique spatio-temporelle et contrôles abiotiques et biotiques des flux de carbone (CO2/CH4) atmosphérique d’une prairie humide agricole tempéré

Mots clefs : marais atlantiques, marais doux, biodiversité, flore, flux gazeux, analyses statistiques, carbone, travail de terrain

Contexte et problématique
Les prairies humides représentent plus des trois quarts des 300 000 ha occupés par les marais littoraux atlantiques situés entre l’estuaire de la Gironde et l’estuaire de la Loire. Elles sont le support d’un élevage allaitant extensif et accueillent une biodiversité terrestre et aquatique singulière. Elles sont également considérées comme des puits de carbone. Peu de travaux scientifiques de grande ampleur ont cependant été menés sur les effets des facteurs environnementaux sur la végétation de ces prairies ainsi que sur les flux de carbone propres à ces milieux, en particulier sur l’effet de la gestion de l’eau.

Ce stage s’inscrit dans le cadre du projet MAVI – Maintenir des marais vivants face au changement climatique, co-animé par INRAE (Unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée) et le Forum des Marais Atlantiques dans le programme TETRAE. Le projet MAVI, financé par la Région Nouvelle aquitaine, INRAE et l’Agence de l’Eau Adour Garonne, a pour objectif de produire des connaissances et de co-construire, avec les acteurs locaux, des stratégies de gestion durable de l’eau et des pratiques agropastorales conciliant biodiversité, stockage de carbone et résilience des marais atlantiques face au changement climatique.
Il comprend un volet de recherche qui vise à analyser les processus régissant les interactions entre la biodiversité et les dynamiques du carbone sous l’effet de pratiques de gestion de l’eau. C’est dans ce volet que s’insère ce stage.

Dans ce cadre, un travail doctoral est en cours afin de caractériser le rôle des différents habitats (fossés, prairies, berges) dans le bilan carbone d’un marais doux agricole extensif. Un suivi exhaustif d’un an a déjà permis de documenter les flux de CO₂ aux interfaces eau–air et sol–air ainsi que les concentrations de pCO₂ de l’eau dans ces habitats, apportant des données originales à la littérature. Toutefois, certaines composantes demeurent peu explorées, en particulier les flux de méthane, qui n’ont pas encore pu être quantifiés. C’est sur cet aspect que s’inscrit le stage proposé.

Contexte scientifique du stage
Les prairies humides du marais doux de Saint-Laurent-de-la-Prée (Charente-Maritime), dont les sols sont très riches en carbone, subissent l’alternance saisonnière de phases d’inondation et de dessèchement. Ces dynamiques hydrologiques modulent fortement les processus biogéochimiques du cycle du carbone : sous conditions saturées, la méthanogenèse prédomine et génère des émissions de CH₄, tandis que les phases d’assec réoxygènent les sols et stimulent la respiration microbienne aérobie, entraînant un relargage de CO₂.
De récents suivis sur une prairie expérimentale (2,9 ha, gestion extensive et biologique, microtopographie contrastée) ont montré que ce milieu pouvait agir comme un puits de CO₂ au printemps et au contraire devenir une source importante en été, notamment dans les strates mésophiles et méso-hygrophile.

Objectifs du stage

Le stage visera à explorer la dynamique des échanges de CO₂ et CH₄ atmosphérique d’une prairie humide agricole extensivement gérée, en lien avec ses communautés végétales. Deux axes principaux seront développés :
– Variabilité temporelle : caractériser la dynamique diurne des flux de CO₂ et CH₄ via des cycles de mesures de flux haute fréquence aux interfaces sol-air et eau-air à l’aide des méthodes de chambres statiques et flottantes.
– Variabilité spatiale : comparer les flux atmosphériques entre les différentes communautés végétales (hélophytes, hygrophiles, méso-hygrophiles, mésophiles) en fonction de la topographie et des niveaux d’eau associés, afin de relier les flux observés à la composition floristique et aux traits fonctionnels des végétaux.

Activités / travaux à réaliser

Il s’agira pour l’étudiant-te :

– De réaliser des mesures in situ des flux de gaz à l’aide d’une valise IRGA (CO₂/CH₄) et de chambres statiques/flottantes.
– de réaliser des relevés abiotiques (température, humidité sol, paramètres carbone et biogéochimiques du compartiment eau des prairies) et floristiques (diversité, biomasse, traits fonctionnels).
– de conduire les analyses statistiques pour identifier les facteurs de contrôle des flux aux interfaces.

Compétences requises

Il est attendu des compétences en écophysiologie végétale, un intérêt marqué pour les flux de gaz (carbone) et le fonctionnement des zones humides, un goût et des compétences pour les analyses statistiques.

La rédaction en anglais serait un plus.

Le/la stagiaire doit avoir une bonne capacité d’organisation, un bon niveau d’autonomie, de prise d’initiative, le goût pour le travail interdisciplinaire, le terrain et l’acquisition des données.

Renseignements : anais.perdrau@univ-lr.fr

Période et lieu Durée (5 à 6 mois (début : janvier/février 2026)).

Basé sur l’unité expérimentale INRAE – 545 route du Bois Mâché – 17450 Saint-Laurent-de-la-Prée (tel : 05 46 68 30 08) – en Charente-Maritime avec déplacements possibles à l’Université de La Rochelle et Ifremer.

Niveau et domaine disciplinaire
Étudiant·e de Master 2 ou école ingénieur en écologie, biogéochimie, sciences de l’environnement ou disciplines proches.

Encadrement Christine Dupuy4 – LIENSs, UMR7266 CNRS- La Rochelle Université, 17000, La Rochelle, France
Lilia Mzali1 – INRAE, Unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée, 17 450 Saint-Laurent-de-la-Prée, France

Co-encadrement : Jean-Christophe Clément2 – Université Savoie Mont Blanc, INRAE, CARRTEL, Thonon-Les-Bains, France
Pierre Polsonaere3- IFREMER, LITTORAL, 17390 La Tremblade, France
Anais Perdrau4, Dimitri Kalenitchenko4 – LIENSs, UMR7266 CNRS- La Rochelle Université, 17000, La Rochelle, France

Conditions Gratification légale autorisée 30,45 €/jour € par jour ouvré
Logement Possible dans le bâtiment « stagiaires » de Saint Laurent de la Prée (tarif 5 €/nuit, chambre 1 ou deux lits + cuisine, séjour communs)

Date limite de candidature 13/10/2025

Dépôt de candidature (CV, lettre de motivation, relevés de notes et rapport d’un dernier stage ou travail si disponible) à :
anais.perdrau@univ-lr.fr, pierre.polsenaere@ifremer.fr, jean-christophe.clement@univ-savoie.fr, christine.dupuy@univ-lr.fr
1Lilia Mzali : lilia.mzali@inrae.fr
2Jean-Christophe Clément : jean-christophe.clement@univ-savoie.fr
3Pierre Polsenaere : pierre.polsenaere@ifremer.fr
4Christine Dupuy : christine.dupuy@univ-lr.fr
4Anais Perdrau : anais.perdrau@univ-lr.fr
4Dimitri Kalenitchenko : dimitri.kalenitchenko@univ-lr.fr

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: anais.perdrau@univ-lr.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.