Missions de TOTM
Association loi 1901, Trans Océans Tortues Marines (TOTM) fédère les acteurs des territoires français pour la conservation des tortues marines à travers le monde. Elle a été créée en 2019 par ces mêmes acteurs afin de pouvoir mettre en œuvre les recommandations émises depuis plusieurs années.
Ses missions comprennent :
• Promotion, étude et conservation des tortues marines et de leurs habitats.
• Mise en œuvre d’actions selon les priorités des groupes scientifiques et techniques spécialisés dans la protection des tortues.
• Soutien à des actions internationales (UICN, International Sea Turtle Symposium), inter-régionales (OSPAR), nationales (GTMF) et supra-nationales (Mediterranean Conference on Marine Turtles, WIDECAST) concernant les tortues marines, leurs habitats et les menaces dans les territoires français.
• Création et diffusion de supports pédagogiques pour le grand public, les structures scolaires et la jeunesse.
• Appui aux professionnels et organisations de la conservation et de la recherche scientifique dans les unités de gestion régionale (RMU) incluant des territoires et/ou eaux territoriales françaises.
• Transmission de messages et recommandations aux décideurs.
Contexte du stage
La Réserve naturelle de l’Amana, située sur la commune d’Awala-Yalimapo, à l’extrême nord-ouest de la Guyane française, protège un vaste ensemble d’écosystèmes côtiers qui abritent une biodiversité exceptionnelle. Elle constitue notamment l’un des sites de ponte les plus importants de l’Atlantique pour la tortue luth (Dermochelys coriacea) et également pour la tortue verte (Chelonia mydas).
Cette zone, à forte valeur écologique et culturelle, se situe dans un contexte transfrontalier complexe, à proximité directe du Suriname. Le littoral nord-guyanais est depuis plusieurs décennies le théâtre d’une pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), exercée principalement par des embarcations étrangères appelées tapouilles. Ces tapouilles, construites en bois et équipées de filets dérivants de plusieurs kilomètres, proviennent majoritairement du Suriname, Guyana et Brésil. Elles opèrent sans autorisation dans les eaux françaises, ciblant principalement l’acoupa rouge, espèce clé de la pêche artisanale locale, mais capturent également accidentellement des espèces protégées comme les tortues marines. Au-delà de l’enjeu écologique, la pêche INN engendre aussi des tensions socio-économiques avec les pêcheurs artisanaux locaux et complique la gestion durable des ressources marines partagées entre la France, le Suriname et le Brésil.
La Réserve naturelle de l’Amana a progressivement mis en place un système de collecte de données sur les tapouilles observées dans son périmètre, reposant sur plusieurs dispositifs complémentaires :
1. Comptages opportunistes depuis les plages de ponte, réalisés par les agents lors des patrouilles de suivi des tortues marines ;
2. Procès-verbaux (PVs) dressés lorsque des tapouilles sont arraisonnées dans les rizières ;
3. Survols en ULM, permettant d’élargir la zone d’observation et d’évaluer la distribution spatiale des embarcations ;
4. Comptages par drones, récemment expérimentés pour améliorer la détection et la couverture spatiale.
Ces méthodes fournissent une base de données précieuse mais hétérogène, collectée selon des modalités variables selon le type d’observation, la saison, la disponibilité des équipes et les conditions de terrain. Pour rendre ces informations pleinement exploitables, il devient nécessaire de développer un protocole standardisé de collecte, de centralisation et d’analyse des données. Ces analyses contribueront à documenter la présence et les activités des tapouilles afin notamment d’évaluer les pressions sur les populations de tortues marines et sur les habitats côtiers, et à fournir des éléments scientifiques pour orienter les mesures de gestion et de contrôle. Les résultats de ce stage pourront alimenter un dossier en cours sur l’impact de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) en Guyane demandé par la DGAMPA (Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture).
Activités principales
Le/la stagiaire aura pour mission principale de développer un protocole de collecte et de traitement à partir de ces différentes sources de données pour harmoniser les formats, améliorer la cohérence spatiale et temporelle du suivi, et renforcer la capacité de la Réserve à documenter les pressions liées à la pêche INN. Ce protocole devra être réplicable dans la zone Est de la Guyane.
Tâches :
• Développer un protocole de collecte de données standardisé pour le comptage opportuniste des tapouilles depuis les plages de ponte
• Standardiser le format des données historiques et traiter les données existantes
• Rédiger un rapport méthodologique sur le traitement et la collecte des données par drone applicable aux données de suivi des tapouilles
• Traiter les images aériennes collectées par drone
• Développer un tableau de bord de suivi intégrant les différentes sources de données
• Rédiger un rapport de stage intégrant les différents protocoles et méthodologies pour la collecte et le traitement des données et le résultat des analyses sur les données existantes.
Compétences requises
• Master 2 en écologie ou géomatique
• Expérience dans la structuration de protocole de collecte de données
• Expérience dans le traitement de données, l’analyse statistique et la cartographie SIG (QGIS ou ArcGis)
• Connaissances en télédétection et traitement d’images drones
• Capacité rédactionnelle
• Connaissance ou intérêt pour les méthodes de suivi des activités de pêche et la conservation marine
Qualités personnelles
• Forte autonomie
• Personnalité communicante
• Esprit de synthèse
• Capacité d’organisation
• Capacité à travailler en équipe et à rendre compte
• Capacités d’adaptation dans un contexte multiculturel.
• Réactivité et engagement
Conditions d’exercice
• Le/la stagiaire sera basé(e) à Cayenne en Guyane Française en télétravail partiel avec des déplacements ponctuels dans la réserve de l’Amana où il/elle pourra être logé(e) dans les locaux de la Réserve.
• Encadrement : Manon Nivière (Chargée de mission TOTM), Laëtitia Demarcy (Conservatrice de la Réserve Naturelle Nationale de l’Amana) avec l’appui de Tony Nalovic (Président de TOTM et ancien chef du pôle technique du Crpmem Guyane) et Margaux Boyer (Chargée de mission TOTM).
• Durée du stage : 6 mois, indemnisation selon le barème en vigueur
• Date de début de stage : Début 2026
Candidature
Limite de candidature : 15 décembre 2025
Veuillez envoyer votre CV et une lettre de motivation (format papier ou vidéo) avant le 31 décembre par courriel à : margaux.boyer@totm.ong & manon.niviere@totm.ong
Nous sommes impatients de recevoir votre candidature et d’accueillir un(e) stagiaire motivé(e) pour contribuer à la préservation des tortues marines.
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