Caractérisation de l’habitat du papillon P.apollo en France

Objectifs recherchés :
Modéliser la niche écologique de P. apollo, à l’échelle locale. Déterminer la surface d’habitat favorable disponible à P.apollo à l’échelle de chaque massif échantillonné. Identifier les facteurs environnementaux (climatiques, topographiques, paysagers…) qui expliquent la différenciation et la diversité génétique intra et inter-massif. Mise en corrélation avec différentes métriques génétiques : taille efficace des populations (Ne), indices de diversité génétique (Ho, He, Fis, Fst).
Résumé :
Parnassius apollo est un papillon emblématique de nos montagnes françaises, particulièrement de l’étage subalpin. A l’échelle nationale, on le trouve dans les Pyrénées, le Massif Central, le Jura, et les Alpes, où il affectionne les ébouillis abritant ses plantes hôtes (Sedum sp., Sempervivum sp.), et les prairies alpines riches en plantes nectarifères (Cardus sp., Scabiosa sp.). Cependant, ce biotope est fragilisé par les changements globaux (climatiques et anthropiques).
Encore relativement abondant dans les Alpes du Sud, P. apollo disparaît localement dans l’ensemble de son aire de distribution en France, et ailleurs en Europe. Autrefois très répandu dans la plupart des massifs montagneux, il a désormais disparu de plusieurs d’entre eux (Causses du Larzac, Forez, Vosges). Aux limites altitudinales de son aire de distribution, la situation est particulièrement préoccupante (Jura, Massif Central, pré-Alpes du Nord, Ardèche).
Des analyses de structure génétique conduites sur la population française de P.apollo (333 individus génotypés, ddRADseq) révèlent sept clusters génétiques distincts, correspondant aux Pyrénées, Auvergne, Cévennes, Ardèche, Jura, Alpes du Sud, et Alpes du Nord (structuration inter-massifs). La diversité génétique est significativement plus élevée dans les Alpes que dans les autres massifs. Des inférences démographiques montrent des tailles de population (Ne) plus importantes dans les Alpes, et un déclin démographique dans tous les massifs. Comprendre les facteurs responsables de ce déclin est primordial pour définir des actions concrètes en faveur de la conservation de l’espèce. Ce stage s’inscrit dans le cadre d’une thèse visant à améliorer nos connaissances de l’espèce pour sa préservation.
Approches et matériels utilisés :
Modèles de distribution de l’espèce (SDM, biomod2). Analyses multi-variées. Corrélation entre métriques génétiques et facteurs paysagers. Génétique du paysage.
Publications pertinentes :
Kebaïli, C., Sherpa, S., Rioux, D., & Després, L. (2022). Demographic inferences and climatic niche modelling shed light on the evolutionary history of the emblematic cold‐adapted Apollo butterfly at regional scale. Molecular Ecology, 31(2), 448 466. https://doi.org/10.1111/mec.16244
Nakonieczny, M., Kedziorski, A., & Michalczyk, K. (2007). Apollo butterfly (Parnassius apollo
L.) in Europe–its history, decline and perspectives of conservation. Functional Ecosystems
and Communities, 1(1), 56-79.
Todisco, V., Gratton, P., Cesaroni, D., & Sbordoni, V. (2010). Phylogeography of Parnassius apollo : Hints on taxonomy and conservation of a vulnerable glacial butterfly invader: PHYLOGEOGRAPHY OF PARNASSIUS APOLLO. Biological Journal of the Linnean Society, 101(1), 169 183. https://doi.org/10.1111/j.1095-8312.2010.01476.x
Domaines de compétences et d’expertises souhaités : génétique des populations, biologie évolutive, biologie du paysage, biologie de la conservation, biostatistiques (SDMs,etc), bonne capacité rédactionnelle.
Pour candidater : envoyer CV, lettre de motivation, rapport de M1, et relevés de notes de M1 à L.Despres (laurence.despres@univ-grenoble-alpes.fr) et F.Lambert-Auger (flora.lambert-auger@univ-grenoble-alpes.fr)