Sujet : Analyse du discours autour de la coexistence avec les éléphants de forêt au Gabon
SUMMIT est une unité de service de Sorbonne Université, créée au premier janvier 2021, qui a pour mission principale de faciliter les collaborations de recherche avec le monde industriel. L’unité est organisée en Départements Techniques composés d’ingénieures et ingénieurs qui assurent les missions techniques. Ils sont au nombre de trois : Ingénieries et Systèmes (DTIS), Mathématiques et Applications (DTMA), et Observatoire et Société (DTOS).
L’UMR 7204 « Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation »(CESCO) est une UMR (unité mixte de recherche) du Muséum national d’Histoire naturelle, du CNRS et de Sorbonne Université.
Le CESCO développe des recherches pour la conservation de la biodiversité, en mobilisant des approches d’écologie et d’évolution ainsi que des interfaces avec les sciences sociales (sciences politiques, sciences de gestion et psychologie).
Contexte et Problématique
Dans le cadre des travaux entre le CESCO du MNHN et l’Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon (ANPN), on s’intéresse à la coexistence entre les éléphants de forêt et les communautés locales au Gabon, un enjeu environnemental et social de premier plan. La notion de coexistence — apparue en opposition au mot conflit — permet de mieux appréhender comment la biodiversité, et plus précisément les populations d’animaux sauvages, peuvent ou doivent cohabiter dans un monde en changement. Les éléphants de forêt d’Afrique (Loxodonta cyclotis), se trouvent principalement dans les forêts d’Afrique centrale. Leurs populations ont subi un déclin précipité du fait de la recrudescence du braconnage pour l’ivoire et de la destruction de leur habitat. Leurs populations actuelles persistent à seulement 10 % de leur taille potentielle, et occupent moins de 25 % de leur aire potentielle, le Gabon abritant plus de 60 % des individus restants. Les éléphants de forêt jouent un rôle majeur dans l’écosystème, et leur disparition contribuerait vraisemblablement à l’homogénéisation de la structure forestière et à la diminution des stocks de carbone. La coexistence entre les communautés locales et la grande faune présentent des défis majeurs, et l’articulation entre enjeux de conservation et intérêts politiques peut mener les questions environnementales à être utilisées comme des leviers politiques.
Depuis 2019, les informations diffusées sur les éléphants de forêt dans la presse gabonaise et internationale sont archivées, avec près de 300 articles rassemblés à ce jour. Ce corpus en langue française permet d’explorer la manière dont la question des éléphants est traitée dans les médias, tant locaux qu’internationaux, et d’analyser la manière dont ce discours évolue au fil du temps et en fonction des dynamiques socio-politiques. Les analyses prendront en compte les séquences historiques ainsi que les contextes géographiques dans le traitement des données, en comparant par exemple les presses locale, nationale, et internationale.
Sujet de stage
À partir du corpus médiatique, l’objectif est d‘analyser comment les récits et les représentations médiatiques autour de la coexistence entre les éléphants de forêt et les communautés locales évoluent en fonction des contextes socio-politiques. Pour cela, on pourra s’inspirer de travaux sur le loup et d’autres espèces d’éléphants. Le travail attendu portera sur l’analyse du discours médiatique visant à dégager les principales représentations. On s’appuiera également sur des outils d’analyse de données textuelles allant de la visualisation à des méthodes d’intelligence artificielle. Des éléments issus de l’analyse de discours, des conflits environnementaux, des sciences de l’information et de la communication, de la sociologie des controverses et tout autre domaine attenant seront appréciés.
Lieu : SUMMIT, Sorbonne – Campus Pierre et Marie Curie, 75005
Rémunération : gratification de stage
Encadrement :
Summit: Margot Mahoudeau, Nora Aïssiouene,
CESCO: Marie Sigaud.
Période envisagée : Février – Juillet
Merci d’adresser votre candidature (CV et lettre de motivation) à :
nora.aissiouene@sorbonne-universite.fr;
valerie.neyrolles@sorbonne-universite.fr
marie.sigaud@mnhn.fr
Références :
Arbieu, U., K. Helsper, M. Dadvar, T. Mueller, and A. Niamir. 2021. Natural Language Processing as a tool to evaluate emotions in conservation conflicts. Biological Conservation 256:109030.
Arbieu, U., M. Mehring, N. Bunnefeld, P. Kaczensky, I. Reinhardt, H. Ansorge, K. Böhning-Gaese, J. A. Glikman, G. Kluth, C. Nowak, and T. Müller. 2019. Attitudes towards returning wolves (Canis lupus) in Germany: Exposure, information sources and trust matter. Biological Conservation 234:202–210.
Chandelier, M., A. Steuckardt, R. Mathevet, S. Diwersy, and O. Gimenez. 2018. Content analysis of newspaper coverage of wolf recolonization in France using structural topic modeling. Biological Conservation 220:254–261.
Maurer, G., M. Chandelier, B. Mulot, and O. Gimenez. 2024. Polarized media coverage of conflicting, yet emblematic species: The ambivalent portrayal of the Asian elephant. Biological Conservation 289:110391.
Gopalaswamy, A. M., N. B. Elliot, S. Ngene, F. Broekhuis, A. Braczkowski, P. Lindsey, C. Packer, and N. Chr. Stenseth. 2022. How “science” can facilitate the politicization of charismatic megafauna counts. Proceedings of the National Academy of Sciences 119:e2203244119.
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